Maroc : La jeunesse dans la rue, un cri de désespoir face à la marginalisation et l’injustice

Le Royaume du Maroc est le théâtre d’une vague de contestations inédite, où une jeunesse désabusée est descendue massivement dans les rues pour exprimer son profond désarroi et son mécontentement face à une politique déconnectée de leurs réalités. Chômage endémique, pauvreté persistante, inégalités criantes et sentiment d’injustice sont au cœur des revendications d’une génération qui […]

Oct 2, 2025 - 13:08
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Maroc : La jeunesse dans la rue, un cri de désespoir face à la marginalisation et l’injustice

Le Royaume du Maroc est le théâtre d’une vague de contestations inédite, où une jeunesse désabusée est descendue massivement dans les rues pour exprimer son profond désarroi et son mécontentement face à une politique déconnectée de leurs réalités.

Chômage endémique, pauvreté persistante, inégalités criantes et sentiment d’injustice sont au cœur des revendications d’une génération qui refuse le silence. Ces événements, qui ont malheureusement déjà fait des victimes et des morts, interpellent sur la situation sociale et économique du pays de M6.

Le collectif marocain « GenZ 212 », dont les initiateurs sont des jeunes bien imprégnés de la politique corrompue du Makhzen, est à la manœuvre de cette mobilisation. Apparu récemment sur les réseaux sociaux, notamment Discord, il se positionne comme un « espace de discussion » abordant des thématiques cruciales telles que la santé, l’éducation, et la lutte contre la corruption – des piliers de l’État souvent critiqués par la population pour leurs insuffisances.

Après une nuit marquée par de graves violences, le collectif a annoncé jeudi de nouvelles manifestations, se voulant « pacifiques », pour réclamer de meilleurs services publics. Un appel à « une expression civilisée et responsable de nos revendications » qui tente d’encadrer une colère difficilement contenue.

Les rassemblements sont prévus de 17h00 à 20h00, avec des lieux qui seront précisés dans la journée, signe d’une organisation qui, bien que décentralisée, cherche à maintenir un certain cadre.

L’incident le plus dramatique depuis le début de ces protestations, impulsées samedi, s’est produit mercredi soir. Selon les autorités locales, deux personnes ont été tuées par des gendarmes alors qu’elles auraient tenté de prendre d’assaut une brigade locale à Lqliaâ, près d’Agadir (sud).

Les autorités affirment que les assaillants avaient auparavant incendié un véhicule et un bâtiment, et qu’ils cherchaient à voler « des munitions et des armes de service ». Cette version officielle, qui criminalise les actes, est susceptible d’alimenter davantage la défiance d’une partie de la population.

Ces violences ont engendré un bilan lourd : trois morts près de 800 blessés, majoritairement des jeunes, et plus de 1200 interpellations. Ces chiffres témoignent de l’ampleur de la confrontation et de la tension palpable qui règne.

La marginalisation de la jeunesse marocaine, confrontée à un avenir incertain et à un manque criant de perspectives, semble être le terreau fertile de cette contestation. Le chômage des jeunes, en particulier celui des diplômés, atteint des niveaux alarmants, alimentant un sentiment d’exclusion et de frustration.

La pauvreté, l’injustice sociale et la perception d’une corruption omniprésente sont autant de facteurs qui poussent cette génération à exiger des changements profonds et urgents.

Les événements actuels au Maroc soulignent la nécessité d’en finir avec le système de la Monarchie et aller vers une République démocratique et en finir par la même occasion avec le Makhzen source de tous les maux du Maroc pour répondre efficacement aux aspirations de la jeunesse, faute de quoi, la colère populaire risque de s’embraser de manière imprévisible.