Nouveau gouvernement  : Dix ministres entrants et des portefeuilles stratégiques

La nomination du nouveau gouvernement par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, conduit par le Premier ministre Sifi Ghrieb, se distingue par l’arrivée de dix nouveaux ministres, la création de départements inédits et la réorganisation de secteurs stratégiques. À travers ce renouveau, l’Exécutif entend répondre aux défis de l’heure, à l’instar de la transition […] The post Nouveau gouvernement  : Dix ministres entrants et des portefeuilles stratégiques appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 15, 2025 - 21:13
 0
Nouveau gouvernement  : Dix ministres entrants et des portefeuilles stratégiques

La nomination du nouveau gouvernement par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, conduit par le Premier ministre Sifi Ghrieb, se distingue par l’arrivée de dix nouveaux ministres, la création de départements inédits et la réorganisation de secteurs stratégiques. À travers ce renouveau, l’Exécutif entend répondre aux défis de l’heure, à l’instar de la transition énergétique, la régulation économique, la modernisation des services publics et l’adaptation aux mutations sociales et technologiques.

Au-delà du simple remplacement de ministres, c’est une redistribution des prérogatives qui s’opère, avec la volonté affichée de renforcer l’efficacité et d’assurer une meilleure lisibilité de l’action gouvernementale.

La création d’un ministère de l’Inspection des services de l’État et des Collectivités locales témoigne de cette orientation, il s’agit d’instaurer un contrôle plus rigoureux sur les administrations et d’améliorer la gouvernance locale. De même, la fusion et la spécialisation de certains portefeuilles traduisent un souci d’adaptation aux réalités actuelles.

La décision de séparer les hydrocarbures du reste du secteur énergétique constitue un choix inédit depuis l’indépendance. Mohamed Arkab, confirmé comme ministre d’État, prend la direction des Hydrocarbures et des Mines, avec l’appui de Karima Tafer, secrétaire d’État chargée des mines. Ce tandem aura la responsabilité de piloter la valorisation des ressources fossiles et minières, dans un contexte de concurrence internationale et de transition énergétique mondiale.

En parallèle, Mourad Adjal hérite d’un portefeuille tout nouveau, celui de l’Énergie et des Énergies renouvelables. Son profil illustre l’orientation technocratique du gouvernement. Ingénieur formé à Annaba et à l’étranger, il a gravi un à un les échelons du groupe Sonelgaz jusqu’à en devenir PDG. Sous son impulsion, Sonelgaz a renforcé son rôle stratégique dans la région et préparé le terrain à l’exportation de l’électricité.

Désormais, sa mission sera triple, en l’occurrence renforcer la sécurité énergétique interne, diversifier les sources d’énergie par le développement massif du solaire et de l’éolien et positionner l’Algérie comme un acteur de référence sur le marché des renouvelables. La feuille de route présidentielle fixe des objectifs de 22 GW de capacités installées d’ici 2030, dont 15 GW en solaire. Une ambition qui placerait le pays parmi les leaders régionaux en matière d’énergie propre.

 

Commerce, la consécration des compétences féminines

 

La nomination d’Amel Abdelatif au ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national est à la fois un événement et un symbole. Première femme à occuper ce poste stratégique, elle incarne la reconnaissance des compétences féminines dans la haute administration. Son parcours au sein de la Direction générale des impôts, qu’elle a modernisée grâce à la numérisation et à la rationalisation des procédures, témoigne de sa rigueur et de son efficacité.

Son arrivée intervient dans un contexte marqué par les tensions sur le marché, la question du pouvoir d’achat et les attentes fortes en matière de régulation. Sa mission consiste à instaurer plus de transparence dans les circuits commerciaux, renforcer la lutte contre les pratiques spéculatives et garantir une meilleure protection du consommateur. Sa nomination est un signal fort de confiance envers l’expertise féminine, mais aussi un message adressé aux citoyens sur la volonté de l’État d’apporter des réponses concrètes à leurs préoccupations quotidiennes.

En outre, la nomination de Nacima Arhab à la tête du ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels illustre l’ouverture à une nouvelle génération de responsables. Docteure en management, issue du Sud, elle a travaillé dans les multinationales avant de rejoindre l’administration. Son passage par le ministère de l’Économie de la connaissance, où elle a piloté des projets liés aux start-ups et à l’innovation, témoigne de son engagement en faveur de la jeunesse et des nouvelles technologies.

Dans un pays où la formation professionnelle doit s’adapter aux besoins d’une économie en mutation, sa mission sera de rapprocher les cursus des attentes du marché du travail, de valoriser les compétences locales et d’accompagner l’émergence d’un tissu économique diversifié.

Autre nomination hautement symbolique, celle du professeur Zoheir Bouamama au ministère de la Communication. Universitaire reconnu, spécialiste des sciences politiques et analyste chevronné, il est connu pour ses interventions dans les médias nationaux et internationaux. Sa désignation marque le choix de confier ce département à une figure intellectuelle respectée, capable d’apporter une vision stratégique et équilibrée.

Entre la régulation des médias, la gestion des réseaux sociaux et la nécessité de restaurer la confiance entre institutions et citoyens, les défis sont nombreux. Bouamama, qui fut récemment conseiller du président, dispose de la légitimité et de l’expertise pour engager cette réforme sensible et redonner au secteur de la communication son rôle de vecteur de cohésion nationale.

 

Transfert des connaissances vers la pratique quotidienne

Pour sa part, le professeur Mohamed Seddik Aït Messaoudene prend la tête du ministère de la Santé, fort d’un parcours exceptionnel. Chef de service de cardiologie au CHU Mustapha-Bacha, professeur à l’Université d’Alger et président de l’association algérienne de cardiologie, il cumule une double expérience de praticien et de gestionnaire. L’histoire retiendra que le Pr Aït Messaoudene a été le premier chirurgien algérien à réussir une opération cardiaque sous cœlioscopie, il y a près de vingt ans. Il a également toujours défendu une médecine fondée sur l’évidence scientifique et le transfert des connaissances vers la pratique quotidienne.

Son entrée au gouvernement suscite de grands espoirs dans la famille médicale. Les priorités sont d’améliorer la prise en charge des patients, moderniser les infrastructures, numériser les dossiers médicaux et rétablir la confiance entre le personnel de santé et les pouvoirs publics. Au-delà de son parcours professionnel, la personnalité du Pr Aït Messaoudene est marquée par une filiation hautement symbolique. Il est le fils du défunt moudjahid Saïd Aït Messaoudene, premier pilote algérien et figure fondatrice de l’Armée de l’air nationale. Cette dimension historique, entre héritage révolutionnaire et engagement pour la santé publique, confère à sa nomination une résonance particulière.

De son côté, Abdelkader Djellaoui, nommé ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, est un homme de terrain. Ancien wali dans des wilayas stratégiques, telles qu’Oran, Annaba ou Ouargla, il a acquis une connaissance fine des réalités locales et des besoins en matière d’aménagement. Sa mission consiste à moderniser les infrastructures routières et ferroviaires, améliorer la connectivité du territoire et à accompagner les grands projets structurants.

En réunissant des technocrates expérimentés, des universitaires respectés et des profils féminins et jeunes, le président Tebboune et le Premier ministre Ghrieb envoient le message que l’Algérie se prépare à franchir un nouveau cap. La modernisation de l’État, la transparence dans la gestion, l’adaptation aux défis technologiques et l’amélioration du service rendu aux citoyens sont les maîtres mots de ce remaniement.

Il appartiendra désormais à cette équipe de transformer les ambitions en actes. La réussite de ce gouvernement se mesure non pas seulement à l’aune de ses intentions, mais à la capacité de ses ministres à répondre aux attentes pressantes de la société, à redonner confiance et inscrire durablement l’action publique dans la modernité et l’efficacité.

The post Nouveau gouvernement  : Dix ministres entrants et des portefeuilles stratégiques appeared first on Le Jeune Indépendant.