Nouvelle crise Algérie-France: Et le Président Macron parla de déshonneur…

Le régime français s’en prend à l’Algérie en des termes agressifs et violents qu’on n’a jamais entendus auparavant, même dans les crises les plus aiguës entre les deux pays. Par Nadjib Stambouli La charge du Président Emmanuel Macron a puisé dans un vocabulaire résolument provocateur, le terme «se déshonorer» n’étant pas connu comme figurant dans […]

Jan 7, 2025 - 22:14
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Nouvelle crise Algérie-France: Et le Président Macron  parla de déshonneur…

Le régime français s’en prend à l’Algérie en des termes agressifs et violents qu’on n’a jamais entendus auparavant, même dans les crises les plus aiguës entre les deux pays.

Par Nadjib Stambouli

La charge du Président Emmanuel Macron a puisé dans un vocabulaire résolument provocateur, le terme «se déshonorer» n’étant pas connu comme figurant dans le jargon diplomatique coutumier, encore moins dans un lexique de discours présidentiel. Or, c’est bien ce qualifiant que M. Macron a brandi à l’endroit de l’Algérie, en parlant de l’écrivain algérien Boualem Sansal, néo-Français depuis quelques mois, actuellement détenu dans notre pays. Sans nous aventurer sur le verdict du procès à venir, il est quand même ahurissant que le terme «déshonneur» soit exhibé pour qualifier l’acte étatique de laver son honneur à l’endroit de celui qui y porte atteinte en remettant en cause la plus intangible des constantes nationales que sont les frontières du pays. Faut-il préciser qu’affirmer que «l’Algérie s’est déshonorée» ne sont pas des paroles émises devant un parterre de quidams anonymes, mais elles l’ont été devant une assemblée d’ambassadrices et ambassadeurs, loin d’être considérés comme du menu fretin, chargés par vocation de porter outre-hexagone la bonne parole, y compris ce genre d’aimables propos. Cette violente charge gorgée de bellicisme a été proférée par le dirigeant actuel du régime français envers l’Algérie au mépris du Smig de convenances en relations internationales, a fortiori entre deux pays censés compter un immense réseau de passerelles qu’on pensait être d’amitié et d’«intérêt mutuel» mais devenues plateforme de lance-roquettes et de virulentes philippiques ciblant notre pays. Il n’en demeure pas moins que le plus complaisant des observateurs trouverait matière à stupéfaction en voyant le premier magistrat d’un important pays se conforter en manipulateur en chef d’une république bananière qui opte pour le détournement de l’opinion publique vers l’étranger à chaque fois qu’il connaît des problèmes internes. En effet, il saute aux yeux que, désorienté et affaibli par les résultats dévastateurs depuis qu’il a eu l’idée très originale de dissoudre l’Assemblée et de faire élire une autre qui lui est revenue en cinglant effet boomerang, M. Macron s’évertue, dans l’espoir de ressusciter sa cote de popularité agonisante, à diriger le projecteur vers le souffre-douleur tout désigné qu’est l’Algérie. Une telle montée au créneau sur l’échelle des attaques ne vient évidemment pas à l’improviste, mais elle est patiemment préparée par des experts en basses besognes qui tapissent le terrain au quotidien en travaillant au corps le Français moyen pour lui faire ingurgiter des idées dont rougiraient de honte les authentiques héritiers du Siècle des lumières. Parmi les relais médiatiques qui arborent en leur exécrable fronton les positions les plus viles de la xénophobie, de l’islamophobie et du racisme, trône sans conteste la chaîne télé CNews. Se vantant d’être la chaîne qui monte en plaçant sous embargo les raisons de ce «succès», celle de flatter et réveiller les instincts de l’entre-soi qui sommeillent dans la société française et de caresser dans le sens du poil ses pulsions de rejet de l’étranger, elle a redoublé de férocité ces derniers temps en élevant d’un cran ses campagnes anti-algériennes. Revenant sans cesse sur les accords de 68 entre les deux pays, que cette chaîne voudrait voir supprimés, omettant de préciser qu’ils relèvent du droit international et non pas d’accord bilatéraux, revenant sans arrêt sur les écarts, délits ou crimes commis, en se délectant du fait qu’ils soient Algériens ou d’origine algérienne, cette chaîne bat le rappel de commentateurs attitrés qu’on n’a nul besoin de supplier pour déverser leur haine de l’Algérie et de l’Algérien. Dans le cercle des experts en diffamation et calomnie visant l’Algérie, très prompts à répondre aux assauts, il en est un qui ne déparerait pas dans une foire aux cancres, malgré son passé de diplomate. Il s’agit évidemment du ci-devant Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie. Hier encore, il était là, sur la même chaîne d’où n’émanent que haine et sentiments xénophobes, pour étaler son vomi sur le pays qui l’accueillit en premier diplomate du sien, des années durant en lui faisant totale confiance. Malgré une mine placide, probable reliquat expressif du diplomate qu’il était, ses paroles n’en étaient pas moins baveuses et irriguées de détestation qui jure avec la vocation diplomatique qui était la sienne, mais qui doit l’être toujours, à visage moins découvert. D’ailleurs, il a usé de la formule «rente mémorielle», bravant les droits d’auteur de son Président, pour saupoudrer de la même rengaine les raisons de la haine envers l’Algérie, dont l’indépendance arrachée de haute lutte est restée en travers de la gorge de tous ces nostalgériques qui se mobilisent dès que se fait entendre le clairon des commanditaires appelant à relayer les dérives émises en haut lieu. Qu’un pitbull, tous crocs dehors, fasse montre de poussée hargneuse, c’est dans sa nature. Mais que la charge d’une violence gravissime vienne du maître-chien, donne lieu à des interrogations. Et autorise à s’inquiéter, très sérieusement. Mais sereinement, la sérénité étant la vertu de ceux qui n’ont rien à se reprocher.
N. S.

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