Parution d’une lettre attribuée à Belmadi : Une fuite organisée ?

« Voici venu le jour où je me dois, à mon tour, de vous livrer le fond de ma pensée et de vous éclairer sur les circonstances qui ont entouré la fin brusque de ma mission en tant que sélectionneur national par une décision précipitée et unilatérale de notre fédération ». Ce sont les premiers mots d’une lettre ouverte datée du 15 février dernier, rédigée par Djamel Belmadi à l’intention de l’opinion publique algérienne, que le site spécialisé, Shoot Africa vient de publier. « Avant tout, sachez que j’aurais vraiment souhaité m’adresser à vous dans un tout autre contexte », semble regretter l’ancien sélectionneur national, qui a justifié son silence jusqu’à présent par la nécessité de laisser le temps accomplir son œuvre. « Plus que tout, je ne voulais pas interférer, de quelque manière que ce soit, dans les nouvelles orientations choisies par la fédération », a-t-il expliqué. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il a tenu à souligner que « depuis la première jusqu’à l’ultime seconde à la tête de la sélection, il a toujours considéré que l’intérêt suprême de l’équipe nationale en particulier, et de la nation en général, devaient toujours prévaloir, et cela, quelles qu’en soient les circonstances ». « Mon investissement a été sans faille, ma conscience professionnelle et patriotique fut ma seule motivation », a-t-il soutenu. Ici, le message est destiné aux différents clans, qui l’avaient dénigré sur les plateaux TV pour des raisons non déclarées. Il est à rappeler que sa présence à la tête de l’EN avait empêché les intrus et les opportunistes de tous bords d’infester l’environnement de l’équipe. Cela les Algériens le savaient et en étaient convaincus. Tout en dénonçant ceux qu’il a qualifiés de « détracteurs missionnés et d’agitateurs aigris », Djamel Belmadi s’est dit touché dans son amour propre par la manière inélégante avec laquelle il avait été remercié. « Qui accepterait de voir son contrat de travail rompu par son employeur, de manière unilatérale, sans avoir préalablement échangé sur les modalités de cette rupture ? Et cela, simplement via un banal tweet laconique diffusé sur les réseaux sociaux » ! L’ancien sélectionneur prend en témoin les Algériens, dont la majorité n’a pas apprécié la manière avec laquelle il a été mis fin à ses fonctions. « Je n’ai, malheureusement, pas pu poursuivre ma mission et vous offrir cette consécration ultime, car certains en ont décidé autrement, de manière inappropriée, négligeant tant le fond, que la forme et sans aucune espèce de considération, ni sur la bienséance élémentaire, ni sur les obligations juridiques ». Les reproches sont clairs et leurs destinataires identifiés. Selon lui, il s’agit d’une « manœuvre machiavélique » fomentée par « les éternels détracteurs et manipulateurs ». A l’adresse de ces derniers, il a rappelé que « le différend qui existe aujourd’hui est entre lui et son ex-employeur, la FAF ». Pour ce qui est de la fédération, Djamel Belmadi a affirmé avoir fait preuve de diplomatie. « J’ai tenté, à maintes reprises, de parvenir à une sage conciliation… en vain. Force est de constater que cela n’est absolument pas réciproque pour mes interlocuteurs successifs, et ce, peu importe le degré hiérarchique ou institutionnel auquel ils sont rattachés », a-t-il déploré. « Je viens donc vers vous aujourd’hui, aussi pour réaffirmer publiquement mon souhait le plus profond de parvenir à une conciliation amiable, fraternelle et respectueuse des uns et des autres, sans l’intervention d’une quelconque autorité exécutive supranationale. A cet effet, j’invite donc à nouveau, l’organe compétent, les personnes décisionnaires dotées de sincérité, de sagesse et de bonne foi, à se réunir afin d’obtenir un consensus juste et raisonnable », a-t-il conclu.

Mohamed Mebarki

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