Mois du patrimoine: L’IA entre au musée
Des experts en conservation muséale se sont réunis à Alger et à Ghardaïa pour discuter de l’apport de l’intelligence artificielle dans la préservation du patrimoine. Un enjeu important pour sauver, valoriser et transmettre l’héritage culturel algérien. L’Algérie explore activement l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la protection de son patrimoine culturel. À l’occasion du Mois […] The post Mois du patrimoine: L’IA entre au musée appeared first on Le Jeune Indépendant.

Des experts en conservation muséale se sont réunis à Alger et à Ghardaïa pour discuter de l’apport de l’intelligence artificielle dans la préservation du patrimoine. Un enjeu important pour sauver, valoriser et transmettre l’héritage culturel algérien.
L’Algérie explore activement l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la protection de son patrimoine culturel. À l’occasion du Mois du patrimoine (18 avril – 18 mai), plusieurs rencontres scientifiques ont été organisées à Alger, Ghardaïa et Bou Saâda, réunissant chercheurs, conservateurs de musées et universitaires autour d’un même objectif : préserver durablement la mémoire culturelle nationale grâce aux technologies les plus récentes.
Au Musée national des antiquités d’Alger, une journée d’étude intitulée « Le patrimoine culturel à l’ère de l’intelligence artificielle » a permis d’ouvrir le débat sur les potentialités de l’IA dans la valorisation du patrimoine. Pour El Hadi Aouragh, architecte, (gérant de la société Ornina), « l’intelligence artificielle représente un levier puissant pour renforcer les systèmes de protection, collecter et organiser les données et repérer les dommages sur les objets historiques ».
L’IA permet également, selon lui, d’identifier de nouveaux sites archéologiques et de dépasser les méthodes de restauration classiques, grâce à des applications numériques capables de simuler des restaurations, de reconstruire virtuellement des pièces endommagées ou encore de modéliser en 3D les objets fragiles.
Les intervenants ont aussi mis en lumière plusieurs outils spécifiques utilisés dans les musées algériens. C’est le cas du deep learning, du LiDAR et des réseaux de neurones (GAN, CNN) pour reconstituer des éléments disparus ou dégradés, le développement d’expériences immersives (réalité virtuelle et augmentée) pour les publics muséaux, le déchiffrage automatisé des manuscrits anciens grâce à l’OCR et au NLP et enfin, à la mise en œuvre de stratégies de préservation prédictive à l’aide de l’IA.
Karima Belhachemi Aït Saïd, bibliothécaire au Musée des antiquités, a présenté la technologie RFID, un système d’identification par radiofréquence déjà utilisé dans certaines bibliothèques algériennes. Bien qu’onéreux, ce système présente des avantages considérables pour la gestion et le suivi des collections muséales.
De son côté, Sami Hassani, conservateur du patrimoine au Musée National des Antiquités d’Alger, a quant à lui détaillé le rôle des logiciels intelligents dans le diagnostic et la réparation des œuvres. Grâce à des phases de restauration virtuelle et de surveillance intelligente, ces technologies deviennent des alliées stratégiques des professionnels du patrimoine.
À Ghardaïa et Bou Saâda, un même plaidoyer pour l’IA
À la bibliothèque de Metlili (Ghardaïa), une autre journée d’étude a mis en lumière les bénéfices de l’intelligence artificielle dans la protection du patrimoine local matériel et immatériel. Universitaires et passionnés ont insisté sur la nécessité de former les professionnels du secteur aux outils numériques et de créer des bases de données interactives, capables d’enregistrer les éléments vulnérables du patrimoine en cas de catastrophe.
Parmi les propositions phares, la création d’un centre national d’archivage du patrimoine culturel immatériel, en lien avec le Centre national des manuscrits à Adrar, ainsi qu’une bibliothèque numérique des manuscrits anciens, avec conservation des copies papier en raison de leur valeur patrimoniale.
À Bou Saâda, la directrice du Musée Nasreddine Dinet, Leïla Bouazza, a présenté un projet de musée virtuel basé sur l’IA, permettant de rendre accessibles au grand public les œuvres et objets conservés dans les musées, via des vidéos immersives et des reconstitutions numériques.
Enfin, le professeur Achour Serkama de l’université de Ouargla a insisté sur le rôle fondamental du patrimoine dans la sauvegarde de l’identité nationale. Il a alerté sur l’état préoccupant de nombreux manuscrits conservés dans des bibliothèques privées, appelant à une politique urgente de numérisation et de sauvegarde.
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