L’ONG des droits de l’Homme Amnesty International a dénoncé la procédure de dissolution engagée par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, contre l’organisation «Urgence Palestine», qualifiant cette mesure d’«entrave à la liberté d’expression des associations en France» et d’acte «très grave».
Dans un communiqué repris, ce lundi par des médias, Amnesty International s’inquiète du «signal alarmant» que constitue la procédure de dissolution d’«Urgence Palestine» engagée par Retailleau. «La décision du gouvernement de dissoudre un collectif de défense des droits des Palestiniens, en plein génocide (sioniste) dans la bande de Ghaza, (est) un acte très grave», estime dans le communiqué la présidente d’Amnesty International France, Anne Savinel-Barras, dénonçant les «restrictions disproportionnées» dans plusieurs pays d’Europe et aux Etats-Unis «des libertés d’expression et de réunion pacifique des défenseurs des droits des Palestiniens». La procédure de dissolution illustre «la dégradation continue des libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique en France», regrette l’ONG. Retailleau avait annoncé le 30 avril engager la procédure de dissolution du collectif, créé après l’agression sioniste génocidaire déclenchée contre Ghaza le 7 octobre 2023. Dans sa réaction immédiate à cette mesure, «Urgence Palestine» a dénoncé un «acharnement» contre les organisations de solidarité avec la Palestine, affirmant que c’est sa «position de soutien à l’autodétermination du peuple palestinien» qui est ciblée. «L’Etat français fait donc le choix de redoubler d’acharnement à l’encontre des organisations qui défendent le peuple palestinien. Cette procédure s’inscrit en effet dans la continuité de la persécution pénale et administrative qui frappe le mouvement de solidarité : interdictions de manifester et de se réunir, condamnations pénales lourdes et maintenant dissolution d’organisations», avait déploré l’organisation dans un communiqué.
L M.