Pendant que la France brûle : Mabrouk et Ciotti débattent des visas accordés aux Algériens

Par Nabil D. – Alors que la France traverse une crise sociale et politique sans précédent, avec des manifestations massives et un gouvernement en pleine impasse, certains médias continuent de donner une tribune privilégiée à des figures controversées. C’est le cas de CNews, qui, en pleine tourmente, a choisi de ... Lire la suite

Oct 2, 2025 - 17:30
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Pendant que la France brûle : Mabrouk et Ciotti débattent des visas accordés aux Algériens

Par Nabil D. – Alors que la France traverse une crise sociale et politique sans précédent, avec des manifestations massives et un gouvernement en pleine impasse, certains médias continuent de donner une tribune privilégiée à des figures controversées. C’est le cas de CNews, qui, en pleine tourmente, a choisi de mettre en avant Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et figure exécrable de l’extrême-droite élargie. Lors d’une interview animée par Sonia Mabrouk, ce jeudi, la chaîne a préféré lancer le débat sur les visas accordés aux étudiants algériens plutôt que sur la crise profonde que traverse son pays d’adoption.

Dans son interview sur CNews, Ciotti a critiqué l’octroi des visas aux étudiants algériens, dénonçant une supposée «politique laxiste» qui, selon lui, pénaliserait la France. Cette vision réductrice fait fi d’une réalité bien plus complexe et bénéfique. Loin d’être un fardeau, l’Algérie forme une précieuse matière grise qu’elle «exporte» vers la France sans aucune contrepartie. Ces étudiants, souvent brillants et motivés, partent enrichir les universités françaises avant d’intégrer, à terme, les hôpitaux, les entreprises et les laboratoires, contribuant ainsi directement à l’économie et aux services publics français. Ciotti, qui fait mine de se lamenter, sait, au fond de lui, que cette dynamique est, en pleine crise de compétences, une véritable bouffée d’oxygène pour son pays.

Mais au-delà de ce choix éditorial contestable et des rodomontades cycliques, c’est la légitimité même de Ciotti à se présenter comme un porte-voix des Français qui pose question. En effet, l’élu niçois traîne plusieurs démêlés judiciaires qui jettent une ombre sur sa crédibilité.

En 2013, il a été mis en examen dans le cadre d’une enquête portant sur des emplois fictifs présumés au conseil général des Alpes-Maritimes, dont il était alors président. Cette affaire a révélé des pratiques opaques et clientélistes, démentant l’image de rigueur et d’intégrité qu’il s’efforce de projeter. Par ailleurs, plusieurs investigations ont été ouvertes sur ses campagnes électorales, avec des accusations de financements illégaux et de manquements aux règles en vigueur.

La posture d’Eric Ciotti, qui prône à grands renforts de communication une politique sécuritaire et un discours xénophobe, est, dès lors, davantage un moyen de masquer ses propres failles qu’un véritable engagement au service du bien commun.

N. D.