Pénurie chronique d’eau potable : Bientôt le bout du tunnel à Sétif ?

Les autorités de la wilaya de Sétif ont enfin réagi aux problèmes persistants de distribution d’eau potable, particulièrement dans la commune d’Aïn El Kebira et les localités voisines, durement touchées par une pénurie qui perdure depuis plusieurs semaines. Dans la soirée d’avant-hier, dimanche 7 septembre, le wali Mustapha Limani s’est rendu à la station principale de pompage de Hammam Dhamcha pour constater de visu l’état des installations. Cette visite a permis d’identifier plusieurs défaillances techniques, notamment dans les canalisations et les équipements de pompage, à l’origine des perturbations dans l’approvisionnement. À l’issue de l’inspection, le wali a ordonné la mise en place de mesures d’urgence, dont l’installation d’une nouvelle pompe, la réparation rapide des fuites sur la conduite principale et la mobilisation de moyens humains et matériels supplémentaires. Dans l’attente de l’achèvement de ces travaux, il a également demandé le renforcement temporaire de la distribution d’eau par camions-citernes. Malgré ces annonces, la situation reste tendue sur le terrain. Les habitants d’Aïn El Kebira dénoncent des coupures prolongées et imprévisibles, aggravées par l’absence de communication de l’Algérienne des eaux. De nombreux citoyens se rendent quotidiennement au siège de l’agence locale pour obtenir des explications, mais se heurtent à des réponses jugées « vagues » et « répétitives », voire à l’absence de leurs interlocuteurs. Cette carence de communication n’est pas un fait isolé. Le même constat est dressé à El Eulma, deuxième agglomération de la wilaya, ainsi qu’à Ain Azel, l’une des principales daïras du sud, alimentant un climat de mécontentement et de méfiance, rappelant les tensions survenues il y a quelque temps dans la wilaya de Tiaret. En juillet 2025, une pétition collective avait déjà été adressée aux autorités locales d’Aïn El Kebira, mettant en évidence non seulement les problèmes techniques – fuites non réparées, réservoirs inutilisés, pression insuffisante dans les canalisations – mais aussi « l’opacité dans la gestion et le manque d’informations claires sur le calendrier de distribution ». À Ain Azel, l’absence d’un interlocuteur permanent, l’agence fonctionnant avec des intérimaires, envenime la situation. À El Eulma, en revanche, une gestion qualifiée de « professionnelle » a permis d’atténuer quelque peu la colère de la population, qui attend toujours des solutions radicales pour résoudre le problème de distribution du liquide précieux. En attendant des mesures durables et une meilleure transparence dans la communication institutionnelle, les habitants des communes concernées continuent de subir quotidiennement une crise qui affecte directement leurs conditions de vie.

Faouzi Senoussaoui

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