Prévenir plutôt que guérir : L’Algérie se dote d’une instance contre les risques hydriques
Un comité national de prévention des maladies hydriques, placé sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, a été officiellement créé dans l’objectif de consolider la coordination, l’expertise et la réactivité des institutions face aux risques épidémiques, tout en instaurant une culture de la prévention durable au service de la sécurité sanitaire de tous les citoyens. Dans […] The post Prévenir plutôt que guérir : L’Algérie se dote d’une instance contre les risques hydriques appeared first on Le Jeune Indépendant.

Un comité national de prévention des maladies hydriques, placé sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, a été officiellement créé dans l’objectif de consolider la coordination, l’expertise et la réactivité des institutions face aux risques épidémiques, tout en instaurant une culture de la prévention durable au service de la sécurité sanitaire de tous les citoyens.
Dans une démarche résolument proactive pour préserver la santé des citoyens et prévenir les maladies transmissibles par l’eau, un nouveau décret exécutif vient d’être publié au Journal officiel. Signé par le Premier ministre, Mohamed Nadir Larbaoui, le texte consacre la création d’un comité national de prévention des maladies hydriques, adossé à un dispositif de veille, de surveillance et d’alerte précoce, couvrant l’ensemble du territoire national, et ce afin de veiller à la protection de la santé publique face aux risques d’épidémies liées à l’eau.
Publié dans le Journal officiel n°35 en date du 10 juin 2025, le décret exécutif n°25-150, daté du 2 juin modifié, complète le décret n°19-196 du 10 juillet 2019. Il élargit significativement les prérogatives de cette instance interministérielle, qui devient un véritable organe stratégique et opérationnel de la politique nationale de prévention des maladies transmises par l’eau.
Chargée de piloter, coordonner et évaluer les actions de prévention, la nouvelle instance aura pour mission principale d’élaborer et de suivre les programmes nationaux de lutte contre les maladies hydriques. Elle assurera la collecte et l’analyse des données épidémiologiques de terrain, construira une base de données nationale fiable et actualisée, et analysera les indicateurs de risque sanitaire en lien avec l’ensemble des départements concernés, les institutions nationales et les organes consultatifs.
Le comité pourra également formuler des propositions scientifiques et techniques, en s’appuyant sur les expertises nationales, pour anticiper les crises sanitaires potentielles. Un rapport annuel d’évaluation sera remis aux autorités supérieures de l’Etat. Présidé par le ministre de l’Intérieur ou son représentant, ce comité réunit une vingtaine de ministères aux compétences variées, allant des ministères de la Santé à l’Environnement, en passant par l’Education, les Transports, l’Agriculture, l’Industrie, l’Urbanisme ou encore le Tourisme.
Y siègent également les secrétaires généraux de nombreux départements stratégiques ainsi que des représentants des institutions, à l’instar du Haut Conseil de sécurité sanitaire via l’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’institut Pasteur d’Algérie, l’Institut national de santé publique, l’Algérienne des eaux, l’Office national de l’assainissement et l’Observatoire national de la société civile.
La composition élargie de cette structure traduit la volonté des pouvoirs publics de miser sur une approche intégrée, articulant veille sanitaire, expertise technique, coordination intersectorielle et action territoriale. Le comité pourra, en outre, s’adjoindre le concours d’experts ou d’organismes externes, selon les besoins.
Afin de garantir une capacité de réaction rapide, le dispositif repose sur un système d’alerte précoce, opérationnel dès la détection du moindre signe de menace épidémique. Ce mécanisme serait alimenté par les remontées de terrain, les données sanitaires et les rapports d’observation, et devrait permettre une mobilisation coordonnée et immédiate des ressources.
Le texte prévoit également la création de comités locaux de prévention au niveau des wilayas et des circonscriptions administratives, afin d’assurer le relais de l’action nationale sur le terrain, en lien direct avec les réalités locales et les risques spécifiques à chaque région.
Il convient de noter que dans un contexte marqué par les défis climatiques, la vulnérabilité des réseaux hydriques et la persistance de certaines maladies à transmission hydrique, à l’instar du choléra ou de la fièvre typhoïde, ce décret intervient à point nommé. Les autorités concernées confirment ainsi leur attachement à une gouvernance sanitaire moderne et anticipative, plaçant la prévention au cœur des politiques publiques.
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