Tebboune a reçu un appel de son homologue allemand : L’axe Alger-Berlin se consolide

Lors d’un entretien téléphonique, ce mardi, entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue, Frank-Walter Steinmeier, l’Algérie et l’Allemagne réaffirment leur volonté commune de renforcer un partenariat stratégique, multidimensionnel et tourner vers l’avenir. De la coopération économique à la transition énergétique, en passant par l’éducation, la culture et la recherche, les deux pays consolident leurs liens à travers des projets concrets porteurs de développement durable et de stabilité régionale. C’est ce qu’a indiqué hier un communiqué de la Présidence.

À cette occasion, le président Steinmeier a renouvelé son invitation à Abdelmadjid Tebboune pour une visite officielle à Berlin, une proposition que ce dernier a acceptée avec reconnaissance, tout en adressant à son tour une invitation à son homologue pour se rendre en Algérie. Les deux chefs d’État ont également échangé sur la situation au Proche-Orient, en particulier les récents développements à Gaza et en Cisjordanie. Ils ont exprimé un soutien commun à la solution à deux États, qu’ils considèrent comme essentielle pour une paix durable dans la région. Cette convergence de vues illustre l’engagement des deux nations en faveur de la stabilité régionale.

Il convient de souligner que sur le plan économique, l’Allemagne figure parmi les partenaires européens majeurs de l’Algérie, avec un volume d’échanges commerciaux d’environ 3 milliards de dollars. Malgré ce chiffre significatif, les deux pays estiment que leur potentiel de coopération reste largement sous-exploité. L’Allemagne, première puissance économique d’Europe, et l’Algérie, troisième économie du continent africain, souhaitent ainsi intensifier leurs échanges économiques.

Cette ambition s’illustre notamment par la volonté d’attirer davantage d’investissements allemands sur le sol algérien. À ce jour, une soixantaine d’entreprises allemandes opèrent en Algérie, dans des secteurs variés tels que l’automobile, l’énergie, l’industrie pharmaceutique, les produits d’hygiène ou encore la logistique. Parmi elles, Mercedes-Benz, Siemens, Henkel, Bayer, Merck, Knauf, Boehringer Ingelheim et DHL occupent une place notable, certaines étant présentes dans le pays depuis plusieurs décennies.

Dans le domaine de la transition énergétique, les deux pays collaborent étroitement à travers le programme TaqatHy+, un projet majeur cofinancé par l’Union européenne et le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), en partenariat avec le ministère algérien de l’Énergie. Mis en œuvre par la GIZ, ce programme lancé en décembre 2022 vise à promouvoir les énergies renouvelables, l’hydrogène vert et l’efficacité énergétique en Algérie, tout en soutenant l’innovation et la création de valeur locale.

Par ailleurs, la coopération bilatérale s’étend à l’éducation, à la culture, à la recherche scientifique et au sport. Le projet « Les écoles, partenaires de l’avenir », initié en 2014, bénéficie à cinq lycées algériens à travers un accompagnement de l’Institut Goethe, comprenant du matériel pédagogique moderne et un appui à la formation linguistique. L’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) attribue chaque année des bourses de recherche aux jeunes chercheurs algériens et déploie des lectorats pour appuyer l’enseignement de l’allemand dans les universités. Le nombre croissant de départements de langue allemande dans les établissements supérieurs témoigne de l’intérêt croissant des étudiants algériens pour cette langue.

L’Allemagne soutient également l’université panafricaine à travers l’institut Pauwes à Tlemcen, spécialisé dans les domaines liés à l’eau, l’énergie et au climat, contribuant ainsi aux objectifs de développement durable en Afrique. Des programmes d’échange, tels que l’IPS du Bundestag ou le stage CrossCulture de l’IfA offrent aux jeunes Algériens des opportunités de formation et de développement de compétences dans des contextes interculturels.

La coopération se manifeste également dans le secteur du patrimoine, avec un projet de restauration du Musée national de Cherchell, mené par l’Institut allemand d’archéologie en collaboration avec le ministère algérien de la Culture. Enfin, dans le domaine sportif, des formations dispensées par des institutions allemandes ont permis à de nombreux entraîneurs algériens de renforcer leur expertise, participant ainsi à la professionnalisation du sport national.

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