Retrait

Alors que Donald Trump est dans la tourmente depuis quelques semaines aux États-Unis pour avoir refusé catégoriquement de publier les détails de l’affaire d’abus sexuels sur mineurs de l’homme d’affaire Jeffrey Epstein, pourtant l’une de ses plus importantes promesses de campagne en 2024, sa politique anti-immigration continue de diviser. Toutefois, après plus d’un mois de tension en Californie où les expulsions et les arrestations de migrants illégaux sont les plus importantes, la situation commence à se calmer. Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a en conséquence ordonné le retrait d’environ la moitié des quelque 4 000 militaires de la Garde nationale déployés à Los Angeles, a annoncé le Pentagone mardi. Le Président Donald Trump avait réquisitionné début juin, pour 60 jours, la Garde nationale en Californie, contre l’avis du gouverneur démocrate Gavin Newsom, affirmant vouloir ainsi rétablir l’ordre dans la deuxième ville des États-Unis après des échauffourées. «Grâce au renfort de nos troupes, le chaos diminue à Los Angeles», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, dans un communiqué. «En conséquence, le ministre a ordonné que 2 000 membres de la Garde nationale de Californie soient relevés de leur mission de protection fédérale», a-t-il ajouté. Donald Trump a également ordonné la mobilisation de 700 Marines en renfort de la Garde nationale afin de faire face aux protestations, dont certaines ont dégénéré, donnant lieu à des émeutes et à des scènes de désolation qui ont effrayé le pays, contre des arrestations d’immigrés par la police fédérale de l’immigration (ICE). La situation s’est largement calmée depuis près d’un mois dans la Cité des anges, où le couvre-feu nocturne avait notamment été levé le 17 juin. La maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, qui s’était également opposée à la réquisition de la Garde nationale, s’est félicitée dans un communiqué de cette «retraite». «Ceci est arrivé parce que les habitants de Los Angeles ont tenu bon. Nous avons organisé des manifestations pacifiques, nous nous sommes retrouvés à des rassemblements, nous avons attaqué l’Administration Trump en justice, et tout ceci a conduit à la retraite d’aujourd’hui», a-t-elle affirmé. De son côté, le gouverneur Gavin Newsom a appelé Donald Trump à «mettre fin à cette mascarade et à renvoyer le reste des soldats maintenus sur place». Pourtant, le gouverneur démocrate avait eu du mal à gérer la situation alors que des incendies de voitures, des prises d’assauts de bâtiments officiels ou encore des dommages de biens et de personnes ont été constatés avant que la Maison-Blanche n’envoie les renforts militaires pour gérer la situation qui avait visiblement dépassé les aptitudes de la police locale. Reste à voir si la situation de la ville continuera de s’améliorer dans les prochaines semaines, ou si la politique anti-immigration de Trump, qui reste inchangée, créera dans les mois à venir de nouvelles protestations, alors que de nombreux soutiens du président américain se sont exprimés contre ses récentes décisions, notamment dans l’affaire Epstein, et que l’opinion publique pourrait se retourner contre lui.

F. M.