Sahara occidental : Bolton dément les mensonges de Rabat

John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, a encore une fois démonté toute la propagande du Maroc sur l’occupation du territoire du Sahara occidental. Ses révélations démontrent comment Rabat tente, par tous les moyens, de faire changer la position de Washington en voulant diaboliser le mouvement de libération, le Front Polisario.

Dans un entretien au quotidien espagnol El Independiente, paru ce dimanche, Bolton a récusé toutes les accusations de terrorisme brandies par le Makhzen à l’égard du Polisario. Depuis des années, Rabat s’est appuyé sur une idée fixe, bâtie évidemment sur sa doctrine de mensonge, celle des accointances avec l’Iran ou avec des mouvements comme le Hezbollah proche de Téhéran. Le but est de convaincre l’Administration américaine de diaboliser le Polisario et de le caser dans une liste noire.

Bolton a rapidement évacué ses accusations fallacieuses et grossières de terrorisme. Pour lui, cela repose sur des « mensonges », et « c’est totalement faux ». « Il existe des organisations non gouvernementales américaines qui travaillent dans les camps de réfugiés sahraouis, dans l’éducation, et certaines d’entre elles sont des groupes religieux, mais elles œuvrent dans les domaines laïcs, de la santé et de l’éducation. Elles verraient immédiatement s’il y a une quelconque influence iranienne, du Hezbollah ou autre dans les camps. Il n’y a tout simplement aucun fondement à cela. C’est de la pure propagande », a soutenu l’ancien conseiller américain à la Sécurité nationale.

John Bolton a également évoqué un scénario politico-diplomatique des plus inattendus, l’éventualité très réaliste et fort logique d’un changement de position du président américain Donald Trump, qui a reconnu en 2020 la « marocanité » du Sahara occidental, dans la foulée des Accords dit d’Abraham, en contrepartie d’une normalisation officielle entre Rabat et Tel Aviv.

Selon lui, cette reconnaissance était inutile, estimant que le Maroc aurait de toute façon accepté de signer les accords d’Abraham avec Israël, car c’est dans leur intérêt. Il a même affirmé que Rabat était « très proche de reconnaître Israël auparavant. Ils auraient pu être, avant même l’Egypte et la Jordanie, le premier pays arabe à le faire ». Ce qui n’est guère faux, en raison des liens étroits existants entre l’entité sioniste et le Makhzen depuis le début du règne du Roi Hassan II.

Selon les révélations de John Bolton, en 2020, un groupe de personnes qui « ignoraient tout du Sahara occidental, de son emplacement et de son importance » ont accordé au Maroc « une concession qu’il n’aurait pas dû recevoir ».

Cette décision de Trump, prise à la fin de son premier mandat, sur la marocanité du Sahara occidental risque même de changer. Interrogé sur ce point, l’ancien conseiller a dit que Trump pourrait revenir sur cette décision, n’excluant pas un changement de position : « Bien sûr qu’il le pourrait s’il le voulait (…) Je pense toujours que les Etats-Unis peuvent dire : nous reconnaissons une possession marocaine de facto, mais nous pensons quand même qu’un référendum devrait avoir lieu. »

Selon John Bolton, Donald Trump a toujours soutenu l’organisation du référendum au Sahara occidental et il n’a changé d’avis que dans le contexte des accords d’Abraham, à la fin de son premier mandat.

Aujourd’hui, si la Trump Corporation obtient une concession au Sahara occidental pour y implanter ses complexes hôteliers, « cela le pousserait peut-être à soutenir un référendum, s’il y voit une raison de changer de position ».

Dans le même entretien, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU est revenu sur la position de l’Espagne par rapport à la question sahraouie qui, estime-t-il, « n’est pas utile ». « La position du gouvernement (espagnol) actuel n’est pas utile. Tout le monde s’est engagé à organiser un référendum, et les Marocains ont fait marche arrière. Et les victimes sont les Sahraouis qui vivent encore dans des camps de réfugiés à Tindouf, 25 ans après notre promesse d’organiser un référendum, probablement 50 ans après la décolonisation, lorsque l’Espagne s’est retirée. C’est vraiment absurde », dit encore John Bolton.

Pour l’ancien conseiller à la Maison-Blanche, la solution dans le conflit sahraoui entre le régime d’occupation marocain et le Front Polisario est dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

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