Aïd : Des applications pour la collecte des peaux de moutons
Le ministère de l’Industrie a décidé d’avoir recours à l’innovation numérique pour améliorer la collecte des peaux des moutons sacrifiés à l’occasion de l’Aïd El-Adha, et ce à travers l’introduction de deux applications, l’une pour aider les citoyens à localiser les points de collecte et l’autre pour signaler les donations de peaux. Cette initiative s’inscrit […] The post Aïd : Des applications pour la collecte des peaux de moutons appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le ministère de l’Industrie a décidé d’avoir recours à l’innovation numérique pour améliorer la collecte des peaux des moutons sacrifiés à l’occasion de l’Aïd El-Adha, et ce à travers l’introduction de deux applications, l’une pour aider les citoyens à localiser les points de collecte et l’autre pour signaler les donations de peaux.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la facilitation de l’opération de collecte pour les citoyens. La première application sert à indiquer précisément les endroits de collecte des peaux, tandis que la deuxième application consiste à signaler les peaux disponibles pour don. « Une démarche innovante pour le secteur marquant une volonté de digitalisation de l’action publique », selon les explications de Mokdad Aggoun, directeur de la veille stratégique au ministère de l’Industrie, qui intervenait, ce lundi, sur la Radio nationale.
Pour le ministère, cette période représente une opportunité économique majeure : celle de transformer la peau de mouton, d’un produit négligé à un levier de croissance industrielle et d’exportation. Chaque année, environ 3 millions de peaux sont gaspillées après les sacrifices, jetées ou maltraitées. Pourtant, la peau de mouton, une fois bien traitée, peut être intégrée dans la filière cuir et textile, des secteurs que le gouvernement ambitionne de relancer dans le cadre d’une stratégie industrielle globale.
C’est dans cette optique que le ministère de l’Industrie a dévoilé une opération nationale de collecte et de valorisation des peaux de mouton. Selon M. Aggoun, cette initiative s’inscrit dans un plan stratégique plus large visant à atteindre un PIB de 400 milliards de dollars d’ici à la fin 2027, et dépasser 10 milliards de dollars d’exportations, réduisant la dépendance aux hydrocarbures. Cela passe par la réduction des importations, le renforcement des capacités de production et le développement des filières industrielles comme le cuir, encore sous-exploité malgré le potentiel local, selon le même responsable.
Un objectif de collecte de 2 millions de peaux
Cette année, les autorités envisagent de récupérer 2 millions de peaux, avec un taux d’acceptabilité de 40 % contre 29 %. Pour y parvenir, la qualité des peaux collectées est primordiale. D’où une campagne de sensibilisation citoyenne : sacrifier dans des abattoirs certifiés, dépecer soigneusement, et surtout saler rapidement les peaux. « Pour soutenir cette démarche, 2 000 tonnes de sel seront mises gratuitement à la disposition des citoyens », a expliqué M. Aggoun.
L’opération mobilise un réseau multi-acteurs, incluant les ministères concernés, les collectivités locales, les entreprises publiques et privées, les jeunes collecteurs, mais « surtout les tanneries, qui doivent moderniser leurs équipements pour gagner en compétitivité sur un marché international très exigeant », a-t-il affirmé. Il a ajouté que les autorités prévoient également la création d’abattoirs mobiles et la réhabilitation de centres de collecte, pour rendre le processus plus accessible et logistique, selon le même responsable.
Outre l’aspect logistique, l’opération intègre une vision à long terme. Des centres de formation spécialisés sont en cours de développement pour former une main-d’œuvre qualifiée dans les métiers du cuir et du textile. Selon M. Aggoun, l’objectif est double : renforcer la compétitivité locale et attirer les jeunes vers des métiers à fort potentiel économique.
Par ailleurs, il a mis en avant la création de microentreprises dans la collecte et le traitement des peaux, qui est fortement encouragée, pour favoriser l’entrepreneuriat local et renforcer le tissu économique national.
Pour que cette stratégie réussisse, le ministère insiste sur la nécessité d’une collaboration étroite entre le secteur public et les acteurs privés. Seule une dynamique collective permettra de transformer cette ressource négligée en richesse exportable, en ligne avec les objectifs de diversification de l’économie algérienne.
M. Aggoun a également indiqué que l’opération de collecte des peaux ne se limite pas à un simple geste écologique ou sanitaire. Elle incarne une transformation économique, un changement de mentalités mais surtout un engagement pour un développement industriel durable.
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