Saturation des hôpitaux : Le ministre exige des mesures immédiates

La refonte des services d’urgences, l’équipement des structures de proximité, la prise en charge des maladies graves et l’amélioration des statuts particuliers des professionnels du secteur sont les dossiers prioritaires examinés par le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, dans l’objectif de rendre le système plus accessible, plus efficace et davantage adapté aux attentes des citoyens, en droite ligne avec les orientations des hautes autorités du pays. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère de la Santé.

Aït Messaouden a affirmé l’importance stratégique des services d’urgences, qualifiés de « véritable vitrine du secteur » dès l’ouverture des travaux de la réunion de coordination, qu’il a présidée, ce mardi , avec les cadres de l’administration centrale, consacrée à l’examen des dossiers prioritaires de la réforme sanitaire.

Lors de cette rencontre, un exposé lucide et sans concessions présenté par le directeur général des services de santé et de la réforme hospitalière, mettant en avant les difficultés que rencontrent ces structures, qu’il s’agisse de la surcharge des malades, du déficit en ressources humaines qualifiées ou du manque de moyens techniques adaptés. Face à ce constat, le professeur Aït Messaoudene a instruit ses services de procéder à des « changements profonds et concrets », permettant aux citoyens de constater rapidement une amélioration tangible dans la qualité de l’accueil et des soins prodigués.

La réunion a ensuite porté sur le renforcement des établissements publics de santé de proximité, appelés à jouer un rôle déterminant dans la décongestion des grands hôpitaux. Le ministre a souligné l’importance de les doter d’équipements médicaux de base mais essentiels, comme les électrocardiographes, les appareils de radiologie ou encore des laboratoires d’analyses médicales. Cette mesure a pour objectif de garantir une meilleure prise en charge des cas qui peuvent être traités localement et réduire ainsi le flux vers les structures hospitalières de référence, souvent saturées.

Un second exposé, présenté par le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé, a dressé l’état des lieux de la situation épidémiologique actuelle et des programmes de prévention en cours. À ce titre, le ministre a mis l’accent sur l’amélioration du traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC), pathologie qui figure parmi les principales causes de mortalité et d’invalidité en Algérie. Soutenant l’importance de l’intégration des techniques thérapeutiques les plus modernes, afin de garantir des interventions rapides et efficaces.

Dans la même optique, le ministre a annoncé la création de services de référence dans les spécialités médicales pointues au sein des centres hospitalo-universitaires. L’objectif étant d’élever le niveau de l’offre de soins, de développer l’expertise nationale et de répondre aux besoins croissants d’une population en quête de soins spécialisés de haute qualité.

SAMU et coordination intersectorielle

Un autre point central de la rencontre a concerné le Service d’aide médicale urgente (SAMU). Le ministre a ordonné l’élaboration d’un rapport détaillé sur son fonctionnement actuel et sur ses insuffisances, en vue de mettre en place un plan de développement de ce dispositif vital. Assurant de la nécessité de la mise en place d’un partenariat permanent et efficace avec les services de la Protection civile, afin de garantir une meilleure synergie lors de la prise en charge des urgences pré-hospitalières.

Dans le même ordre d’idées, Aït Messaoudene a appelé à renforcer les mécanismes de coordination entre le secteur de la santé et les autres administrations concernées, pour garantir une approche transversale et cohérente de la gestion sanitaire.

Au-delà des aspects organisationnels et techniques, le ministre s’est longuement attardé sur la situation des personnels de santé, qu’il considère comme « le pilier fondamental de la réforme ». Il a rappelé l’importance du dossier des statuts et régimes indemnitaires, donnant des directives pour accélérer son traitement et sa finalisation. Il a ainsi déclaré que l’amélioration des conditions professionnelles et sociales des médecins, infirmiers, aides-soignants et autres agents est une étape incontournable pour réussir la modernisation du secteur.

La réunion a également permis d’évoquer la coopération avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire et la Commission nationale de lutte contre le cancer. Le ministre a plaidé pour une concertation renforcée avec ces instances afin de bâtir une vision stratégique ambitieuse et adaptée aux défis sanitaires actuels, qu’il s’agisse de la prévention des maladies chroniques, de la lutte contre le cancer ou de la gestion des risques épidémiques.

Par ailleurs, le professeur Aït Messaoudene a appelé les cadres de son ministère à redoubler d’efforts et à renforcer le travail collectif. Affirmant : « La réussite de la réforme sanitaire repose sur la rigueur, la coordination et la volonté de servir le citoyen. » Le ministre a également souligné l’importance de traduire, sur le terrain, les orientations fixées dans le plan de développement du système de santé, afin que chaque patient puisse bénéficier d’une prise en charge digne et de services publics à la hauteur de ses attentes.

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