Semaine mondiale de l’allaitement maternel  : L’INSP appelle à un engagement collectif

À l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, célébrée chaque année du 1er au 7 août, l’Institut national de santé publique (INSP) a lancé une campagne de sensibilisation appelant à une prise de conscience collective sous le mot d’ordre de la responsabilité partagée.

L’INSP a affirmé que l’objectif de cette mobilisation est d’ancrer la culture de l’allaitement dans les mentalités et d’encourager les initiatives concrètes qui permettent aux femmes d’allaiter dans des conditions dignes, respectueuses et soutenantes. 

L’institut a souligné qu’allaiter n’est pas uniquement un choix personnel, mais un droit naturel qui mérite d’être préservé. Pour les mères, les bienfaits de l’allaitement sont tout aussi indiscutables. Il favorise une récupération post-partum plus rapide, diminue les risques de certaines maladies chroniques, et renforce le lien maternel dans les premiers mois de la vie de l’enfant. En outre, il constitue une mesure de prévention efficace contre de nombreuses pathologies infantiles, tout en réduisant les dépenses de santé à l’échelle nationale.

Fort de ce constat, l’institut met en garde contre les multiples obstacles qui entravent encore aujourd’hui la pratique de l’allaitement, qu’ils soient sociaux, professionnels ou culturels. Le manque de soutien au sein de la cellule familiale, l’insuffisance de formation des professionnels de santé, ainsi que l’inadaptation des environnements de travail sont autant de freins qui contribuent à fragiliser cette pratique ancestrale. 

C’est pourquoi, l’INSP a invité l’ensemble des acteurs, qu’ils soient parents, praticiens de santé, employeurs ou décideurs publics, à unir leurs efforts en faveur d’une société plus accueillante envers les mères allaitantes.

Dans son message, l’institution sanitaire a insisté sur la nécessité d’un engagement global, au-delà du strict cadre médical. Elle encourage notamment les structures de santé à renforcer leurs programmes de formation, afin d’accompagner les femmes dès la grossesse et tout au long de la période post-natale. Elle a également appelé les entreprises à adapter leurs politiques internes pour permettre aux mères de concilier sereinement allaitement et vie professionnelle. 

Des mesures, telles que l’octroi de pauses d’allaitement, la mise à disposition d’espaces dédiés, ou encore l’allongement du congé de maternité, sont considérées comme des leviers essentiels pour faire progresser la cause.

En outre, l’institut a plaidé pour une approche transversale qui intègre également la sensibilisation communautaire, l’éducation des jeunes filles, ainsi que la valorisation des savoirs traditionnels liés à la maternité. Il rappelle que la défense de l’allaitement maternel passe par une reconnaissance sociale pleine et entière et par la rupture avec les stéréotypes qui marginalisent ou banalisent cet acte pourtant vital.

L’allaitement maternel, bien plus qu’un simple moyen de nourrir un nouveau-né, représente un acte fondamental de santé publique. En assurant au nourrisson une alimentation parfaitement adaptée à ses besoins, il contribue de manière décisive au renforcement de son immunité et à la construction de sa santé à long terme. Ce lien unique, tissé dès les premiers instants de vie entre la mère et son enfant, offre également un socle affectif et émotionnel essentiel au développement harmonieux du bébé.

En outre, le lait maternel soutient le développement cognitif et psycho-affectif des enfants. Il contient certains acides gras essentiels, notamment le DHA et l’ARA, favorables à la maturation du cerveau et à la vision et il participe à l’essor d’un microbiote intestinal sain. Les études longitudinales en Europe ont identifié un lien entre allaitement et QI supérieur, meilleure mémoire de travail et comportements sociaux plus coopératifs à l’âge scolaire, même après ajustement sur le bagage socio-familial. De surcroît, l’ocytocine générée lors de la tétée renforce le sentiment de sécurité chez l’enfant, tout en limitant le stress autant chez la mère que l’enfant.

À travers cette mobilisation, l’INSP réaffirme enfin que le soutien à l’allaitement ne saurait reposer uniquement sur les épaules des mères.  Il s’agit d’un devoir collectif qui engage la société dans son ensemble, à commencer par les proches de la parturiente, les professionnels de santé, les autorités locales, les éducateurs, et les médias. Créer un climat de confiance, d’écoute et de respect autour de ce geste naturel est indispensable pour permettre aux mères de faire un choix éclairé, en toute sérénité.

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