Transports privés en grève à Constantine : Pénurie de pièces, usagers bloqués
Les transporteurs privés sont en grève depuis hier, dimanche 24 août, paralysant une grande partie du réseau urbain. À l’origine du mouvement, ils dénoncent la rareté et la cherté des pneus et des pièces de rechange, dont les prix ont considérablement flambé et qui se font de plus en plus rares sur le marché. Selon […] The post Transports privés en grève à Constantine : Pénurie de pièces, usagers bloqués first appeared on L'Est Républicain.

Les transporteurs privés sont en grève depuis hier, dimanche 24 août, paralysant une grande partie du réseau urbain. À l’origine du mouvement, ils dénoncent la rareté et la cherté des pneus et des pièces de rechange, dont les prix ont considérablement flambé et qui se font de plus en plus rares sur le marché. Selon un représentant des grévistes, cette pénurie, combinée à la dégradation avancée du réseau routier, a rendu l’activité quotidienne de nombreux transporteurs quasi impossible. Le mécontentement s’explique également par la nouvelle décision des autorités obligeant les propriétaires d’autobus à renouveler leur flotte dans un délai de six mois. Cette mesure, prise à la suite de la tragédie d’El Harrach, vise à moderniser le parc national de transport et à améliorer la sécurité des passagers. Or, dans le contexte actuel, les transporteurs jugent cette exigence irréalisable. Cette situation a eu un impact immédiat sur les usagers, contraints de trouver des alternatives. Les taxieurs et les transporteurs clandestins en ont profité, tandis que les citoyens, déboussolés, ne savaient plus comment se déplacer. « Quelles que soient les revendications des transporteurs, il est inadmissible que ce soit toujours le citoyen qui paie le prix », s’insurge un usager rencontré au centre-ville. La grève met une nouvelle fois en lumière l’anarchie qui règne dans le secteur des transports urbains. Déjà pointée du doigt pour sa faible qualité de service, cette activité expose chaque jour les voyageurs à des conditions de déplacement jugées indignes, voire humiliantes. La question de fond demeure : quand sera enfin lancé un véritable plan de rénovation du parc de transport urbain ? Une revendication qui fait aujourd’hui consensus parmi les habitants. En attendant, seuls les bus bleus de l’Entreprise de Transport Urbain de Constantine (ETUC) continuent d’assurer les dessertes principales, permettant d’atténuer partiellement les effets de la grève. Mais au-delà de la crise conjoncturelle, ce mouvement remet en débat la question de la privatisation du transport urbain. Une décision que beaucoup qualifient d’« erreur » commise par les responsables de l’époque. « Dans les pays développés, ce secteur reste confié aux entreprises publiques », rappellent certains observateurs, appelant les autorités à rétablir l’ordre dans un domaine stratégique pour la vie quotidienne des citoyens.
Plus de 500 bus seront retirés
La direction des Transports de la wilaya a dévoilé des chiffres inquiétants sur l’état du parc urbain. Sur un total de 3.142 bus, pas moins de 503 dépassent les trente ans d’âge, soit 15 % du parc global. Ces véhicules sont menacés de retrait dans le cadre du programme national de modernisation, initié sur instructions du président de la République. Le ministre des Transports, Saïd Saâyoud, a confirmé que l’opération se déroulera en deux étapes. La première prévoit le retrait, dans un délai de six mois, des bus de plus de trente ans, tandis que la seconde concernera les véhicules de plus de vingt ans. Les transporteurs disposent ainsi de six mois pour remplacer ou retirer définitivement leurs véhicules, à compter de la date officielle que fixera le ministère prochainement. Cette décision survient alors que la wilaya souffre déjà d’un déficit manifeste de couverture en transport public, accentué par le refus de certains transporteurs d’exploiter des lignes jugées non rentables, ce qui a entraîné la suspension de plusieurs dessertes. Pour atténuer cette situation, la direction des Transports tente de rétablir l’équilibre entre les lignes. La wilaya a récemment reçu dix nouveaux bus de l’entreprise de transport urbain, répartis comme suit : quatre sur la ligne Didouche Mourad, deux à Kaf Salah, deux à Aïn Nahas (El Khroub) et deux autres pour le pôle résidentiel d’Aïn Abid. Le parc actuel compte également 270 unités de moins de trente ans affectées aux lignes urbaines, périurbaines et rurales, ainsi qu’au transport interwilayas, soit 8,51 % du parc total. Le transport privé, notamment scolaire et professionnel, est assuré par 233 bus, représentant 7,41 % de l’ensemble.
Rafik S. / M. Kherrab
The post Transports privés en grève à Constantine : Pénurie de pièces, usagers bloqués first appeared on L'Est Républicain.