Wilaya de M’sila: Virée à Maadid et Khoubana

Nous nous rendons régulièrement à la wilaya de M’sila, mais cette fois-ci nous avons décidé d’aller encore plus dans les profondeurs de la capitale du Hodna, dans le but de contribuer à faire découvrir les trésors cachés de M’sila à nos lecteurs. Par Hafit Zaouche Des connaissances nous ont conseillé l’hôtel le Bosphore, un nouvel […]

Fév 8, 2025 - 23:35
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Wilaya de M’sila:  Virée à Maadid et Khoubana

Nous nous rendons régulièrement à la wilaya de M’sila, mais cette fois-ci nous avons décidé d’aller encore plus dans les profondeurs de la capitale du Hodna, dans le but de contribuer à faire découvrir les trésors cachés de M’sila à nos lecteurs.

Par Hafit Zaouche

Des connaissances nous ont conseillé l’hôtel le Bosphore, un nouvel hôtel juste à l’entrée de M’sila en venant Bordj Bou Arréridj et à quelques kilomètres seulement de l’université Mohamed-Boudiaf. Pour rappel, Mohamed Boudiaf est un enfant de la wilaya de M’sila.
Nous sommes arrivés à l’hôtel le Bosphore tard dans la nuit et n’avons pas eu le temps de bien le découvrir. La chambre était propre, la douche et le sanitaire excellents. Une bouteille d’eau et des sachets de thé nous attendaient… Vous allez nous dire pourquoi parler d’une bouteille d’eau qui coûte 40 DA ? En quoi cela changera votre avis sur un hôtel ? C’est très difficile de convaincre une personne qui n’a pas l’habitude d’aller dans des hôtels, mais il suffit d’un demi-mot pour convaincre les habitués des hôtels. Au niveau de l’hôtel le Bosphore, nous avons bien dormi et aucun détail à reprocher, c’est déjà un bon début.
La matinée, le petit-déjeuner était excellent, salé et sucré. Les serveurs étaient bien habillés, tenues réglementaires quoi ! Ils veillaient aux moindres détails. Nous avons demandé un café que nous aimons prendre à chaque fois au niveau de la réception qui est la vitrine de l’hôtel. Nous avons un grand respect pour les réceptions qui mettent, à la disposition des clients, des livres parlant de l’histoire de la région et du pays. Les touristes et les usagers en général des hôtels cherchent des informations sur la région qu’ils souhaitent découvrir. Nous avons une énorme estime pour les hôtels qui mettent des guides touristiques, magazines, … à la disposition des clients. Nous avons ce vilain défaut, nous sommes maniaques aux cadres placardés au niveau des différents murs des établissements hôteliers.

Kalaâ des Béni Hammad
La principale attraction de la commune de Maadid est la Kalaâ des Béni Hammad.
C’est un site archéologique remarquable, qui se situe à 36 km au nord-est de la ville de M’sila. Cet ensemble, constitué de ruines préservées à 1 000 m d’altitude, est situé dans un site de montagnes d’une saisissante beauté sur le flanc sud du Djebel Maâdid. La Kalaâ des Béni Hammad a été fondée au début du XIe siècle par Hammad, fils de Bouloughine (fondateur d’Alger)
Un site aussi beau pour son architecture que pour les paysages grandioses qui l’entourent.
Nous recommandons ce monument historique à visiter, surtout pour ceux intéressés par l’histoire et l’architecture.
Site archéologique classé par l’Unesco à voir absolument, des ruines de l’Histoire algérienne incontournables et un paysage à couper le souffle.
Nous avons trouvé la Kalaâ des Béni Hammad en chantier de réfection et c’est tant mieux. Depuis la Kalaâ, vous avez une très belle vue sur la ville de Maadid.

Musée du site
Le musée de site de la Kalaâ des Beni Hammad fut créé en novembre 1995 pour abriter les objets archéologiques découverts lors des expéditions des fouilles menées par Lucien Golvin et Rachid Bourouiba. Nous avons décidé d’aller à la découverte des villages les plus reculés de Maadid, des villages inexistants sur Google earth. Nous avons donc visité les villages Smayer-Zrayef, Ouled Sidi Mansour, Douar Bouira, Khalwa et plein d’autres de Maadid. Nous n’avons cité que ces quatre-là, puisque selon les dires des citoyens rencontrés, ils font partie de ce qu’on appelle «les zones d’ombre». Des villages pauvres en infrastructures, mais dont les citoyens sont riches par la bonté et leur générosité incroyable. Chaque citoyen approché vous invite à prendre quelque chose et les plus démunis d’entre eux vous ouvre les portes de leur maison pour prendre au moins un verre d’eau.

Invitation à découvrir la daïra de Khoubana
Finalement, chaque région d’Algérie, chaque coin de notre cher pays recèle des trésors cachés. Incroyable Algérie ! Nous connaissons les destinations touristiques prisées à M’sila, qui sont Boussaâda, Maadid, mais avons toujours souhaité sortir des sentiers battus et aller découvrir des coins méconnus par le grand public. On s’est donné un défi, et c’est grâce à un ami originaire de Khoubana, dans la wilaya de M’sila, que nous avons opté pour cette région dont nous ne savions pas grand-chose. Nous avions presque comme certitude que le défi ne valait pas la peine d’être lancé et, pis encore, c’était une perte de temps. Mais nous nous sommes dit qu’on devait songer à changer notre doctrine qui consiste à dire que chaque parcelle de l’Algérie recèle d’innombrables trésors et mérite
d’être visitée et valorisée.
Nous nous sommes dirigés vers M’cif, l’une des communes de la daïra de Khoubana. Son chef-lieu est situé sur la commune éponyme de Khoubana. La daïra regroupe les trois communes de Khoubana, M’cif et El Houamed. Le grand avantage de ce genre d’aventure est de pouvoir parler avec des citoyens de cette Algérie profonde. Des personnes chaleureuses et accueillantes qui vous facilitent vraiment la tâche. Elles souhaitent qu’on parle d’eux et de leurs villages et c’est l’objectif principal de nos différentes virées.

Quoi voir à M’cif ?
Des citoyens nous ont proposé l’hôpital de fortune utilisée durant notre glorieuse guerre de Libération pour soigner nos valeureux moudjahidine au niveau du village «Dour», à quelques encablures du chef-lieu de la commune de M’cif, qui s’appelle Bir Guellalia. Nous avons visité plusieurs villages de cette localité frontalière avec la wilaya de Batna, notamment Draa Youcef, Bir Larbi, Bir lekraa, Dour… Pour les amateurs de films western américains, ils vont vraiment aimer les paysages qui sont similaires à ceux du Colorado, de l’Arizona, du Texas… Y a-t-il encore d’autres choses à voir au niveau de la daïra de Khoubana ? Nous commencions à sentir une certaine lassitude et une déception, mais avons refusé d’abdiquer, enchaînant les discussions avec des citoyens et leur demandant quels étaient les incontournables à Khoubana ?
Nous ne recevions pas les réponses qu’on attendait durant toute la première journée de notre sortie au niveau des différents villages de la daïra de Khoubana. Nous n’étions pas satisfait par la moisson de la première journée. Elle était maigre à notre regard !
Nous n’étions pas chauds de revenir à Khoubana et ne voulions surtout pas perdre une autre journée, mais l’envie d’aller au bout de notre défi nous tenait à cœur.
La deuxième journée était presque similaire à la première, l’unique différence fut notre rencontre avec un étudiant à Bir Larbi, dans la commune de M’cif, qui nous a parlé de Walid Chabira, un jeune dynamique de la région qui œuvre dans la promotion de la destination Khoubana et nous a donné
l’adresse de sa page Facebook.
Nous sommes rentrés à l’hôtel avec au moins une adresse, en souhaitant qu’elle soit la bonne.
Nous avons envoyé un message à Walid Chabira et, en attendant, nous avons visionné ses différentes publications sur sa page Facebook. Un véritable trésor ! De nombreux groupes de touristes de tous les coins d’Algérie à Khoubana ! Caroline, une aventurière allemande est tombée amoureuse de Khoubana ! De très belles photos, mais on s’est dit peut-être que ce n’est pas à Khoubana, puisque nous avons sillonné presque toutes les artères de la région mais n’avons rien vu de pareil.
Walid Chabira n’a pas tardé à nous répondre et une longue discussion a eu lieu entre nous d’abord sur Facebook puis au téléphone. Nous nous sommes donné rendez-vous pour le lendemain.

L’oasis le plus proche de la Méditerranée se trouve à Khoubana
Nous avons commencé notre périple par l’Oasis, pas loin du chef-lieu de la commune et qui, d’après notre interlocuteur, est la plus proche de la Méditerranée. Au niveau de cette Oasis, il nous a présenté la fontaine qui porte le nom de Khoubana. «Lorsque les Français ont fait le forage, une énorme explosion d’eau a eu lieu. Le jet d’eau était visible à plus de 100 kilomètres et pour arrêter ce flux, ils étaient contraints d’utiliser les avions pour enterrer le lieu avec des pierres. Notre région est riche en eau et la nappe phréatique n’est pas profonde», dit-il.

Chott El Hodna, encore plus beau à Khoubana
On se souvient encore de nos cours de géographie qui parlaient de Chott El Hodna. Lorsque Walid a évoqué Chott El Hodna, les souvenirs ont ressurgi et nous lui avons dit que cela nous intéressait de le visiter. Il nous a dit qu’il est plus beau au bord du village Bir El Kraa qui dépend administrativement de la commune de M’cif. Au niveau de Bir El Kraa, Chott El Hodna est une merveille. Notre interlocuteur nous a fait savoir que les étudiants rendent visite régulièrement à ce Chott ainsi que des touristes de plusieurs wilayas du pays. Le Chott El Hodna fait partie d’une série de chotts (lacs salés) alimentés par l’eau qui descend de la chaîne de l’Atlas tellien au nord et de l’Atlas saharien au sud. Le paysage est celui de la steppe maghrébine avec des lacs et des mares salés et saumâtres saisonniers, des marais et des sources d’eau douce. Le Chott El Hodna est un lac salé endoréique du nord-est de l’Algérie. C’est le deuxième plus grand lac d’Algérie (après le chott Melrhir) et donc l’un des plus grands d’Afrique du Nord. Le nom de Hodna, donné au chott mais également au l’ensemble montagneux, provient de l’arabe et signifie «sérénité, paix».
La population remarquable d’animaux et de plantes est importante pour la biodiversité de la région du Hodna. On y trouve 119 espèces d’oiseaux, 10 de reptiles et 20 de mammifères telle la gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri) vulnérable. Parmi les espèces d’oiseaux, il y a l’outarde houbara (Chlamydotis undulata), la sarcelle marbrée (Marmaronetta angustirostris) vulnérable, la glaréole à collier (Glareola pratincola) et le ganga unibande (Pterocles orientalis). On trouve dans le site des ruines romaines et d’autres vestiges archéologiques. Les principales activités humaines sont le pastoralisme et la production de sel.
Chott El Hodna couvre plusieurs communes des wilayas de M’sila et de Batna.
Par sa superficie conséquente, sa localisation stratégique au centre du pays et ses richesses assez importantes, il a été classé zone humide d’importance internationale par la convention de Ramsar en 2001.
H. Z.