L’émirati Taqa relance son projet de rachat de parts dans Naturgy, un important client de Sonatrach

Les Émirats arabes unis, par l’intermédiaire de la société Taqa d’Abu Dhabi, tentent à nouveau d’acquérir des parts dans Naturgy, un acteur majeur du secteur énergétique espagnol et actionnaire à hauteur de 49 % du gazoduc Medgaz, via lequel transitent plus de 8 milliards m3 de gaz algérien vers l’Espagne. Une première tentative avait échoué […] The post L’émirati Taqa relance son projet de rachat de parts dans Naturgy, un important client de Sonatrach appeared first on Algerie Eco.

Fév 8, 2025 - 18:14
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L’émirati Taqa relance son projet de rachat de parts dans Naturgy, un important client de Sonatrach

Les Émirats arabes unis, par l’intermédiaire de la société Taqa d’Abu Dhabi, tentent à nouveau d’acquérir des parts dans Naturgy, un acteur majeur du secteur énergétique espagnol et actionnaire à hauteur de 49 % du gazoduc Medgaz, via lequel transitent plus de 8 milliards m3 de gaz algérien vers l’Espagne. Une première tentative avait échoué en juin 2024 en raison de l’opposition de l’Algérie.

Naturgy est un client important du groupe Sonatrach, qui possède 4 % de son capital. En avril 2024, Taqa avait entamé des discussions avec deux actionnaires principaux en vue de racheter leurs parts. Cette opération aurait dû aboutir à une offre publique d’achat (OPA) sur l’ensemble du capital de Naturgy, conformément à la législation espagnole. Cependant, ces négociations n’ont pas abouti et le projet a été abandonné en juin 2024.

La société émiratie relance aujourd’hui cette opération, selon le journal espagnol El Español. Les fonds d’investissement GIP et CVC, qui possèdent chacun 20 % du capital de Naturgy, seraient disposés à négocier avec l’entreprise émiratie. Si cette nouvelle tentative aboutit, les Émirats arabes unis deviendraient les principaux actionnaires de Naturgy.

Selon des sources citées par El Español : « Il y a une offensive brutale des Émirats arabes unis pour étendre leurs investissements dans l’énergie, la technologie et la défense en Afrique du Nord et dans les pays méditerranéens, en particulier en Espagne, où ils se sentent très à l’aise en raison de sa culture et de sa proximité ».

Un projet difficile à concrétiser

Toutefois, cette initiative ne semble pas rencontrer un accueil favorable en Algérie. « Ces démarches ne plaisent toujours pas à Alger », selon les mêmes sources. Les relations entre les deux pays sont marquées par des différences sur plusieurs dossiers, notamment la Libye, le Sahel, la normalisation des relations avec Israël et la question du Sahara occidental. Les Émirats entretiennent également des relations étroites avec le Maroc, ce qui constitue un point de divergence supplémentaire avec l’Algérie.

Ainsi, la conclusion de cette opération reste incertaine. « Taqa aura beaucoup de mal, pour ne pas dire qu’il lui sera impossible, à racheter des parts dans Naturgy, car l’Algérie est déterminée à la bloquer », indiquent ces sources.

L’Espagne dépend largement du gaz algérien. Cette dépendance a augmenté en 2024, dépassant les importations en provenance des États-Unis et de la Russie. L’année dernière, l’Algérie a été le principal fournisseur de l’Espagne en gaz, avec 38,5 % de parts de marché.

En juillet 2024, Sonatrach et Naturgy ont signé un accord sur les prix du gaz, après l’échec de la première tentative de Taqa d’acquérir l’opérateur espagnol. Naturgy détient 49 % du capital de la société exploitant le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne. Sonatrach en possède 51 %. Si Taqa parvient à obtenir 40 % des parts de Naturgy, elle pourrait siéger au conseil d’administration de Medgaz. C’est une évolution que l’Algérie cherche à éviter.

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