Affaire du financement libyen de la campagne de l’ancien président français : 5 ans de prison pour Sarkozy
Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Poursuivi pour recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction, l’ex-chef de l’Etat a été condamné pour ce dernier ... Lire la suite

Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Poursuivi pour recel de détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction, l’ex-chef de l’Etat a été condamné pour ce dernier chef d’accusation ce jeudi 25 septembre.
Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir participé à une entente en vue de préparer la corruption, et d’avoir laissé agir entre 2005 et 2007 des collaborateurs pour obtenir des moyens frauduleux. Sa peine ? Cinq ans de prison avec mandat de dépôt à exécution différée. Dit autrement, l’ancien chef de l’Etat sera placé, à une date ultérieure, sous les verrous. Un appel éventuel ne suspendra pas cette mesure de sûreté. La présidente du tribunal, Nathalie Gavarino, a souligné que les faits reprochés étaient d’«une gravité exceptionnelle», «de nature à altérer la confiance des citoyens».
Quant à Brice Hortefeux, également condamné dans ce dossier, il est puni de deux ans de prison, et de cinq ans de privation de droits civiques.
«Je suis innocent»
«J’ai été renvoyé devant ce tribunal pour quatre délits. Sur trois, j’ai été relaxé. Pas de financement trouvé, pas de corruption. Je suis donc condamné pour avoir prétendument laissé faire deux de mes collaborateurs qui auraient eu l’idée d’un financement illégal de ma campagne», a réagi Nicolas Sarkozy en sortant du tribunal, décelant dans ce jugement une prétendue «haine» de la justice à son encontre. «Je suis innocent», a-t-il insisté, annonçant qu’il ferait appel de sa condamnation.
Pour rappel, tout commence en 2012 quand, durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, Mediapart révèle une note explosive dans laquelle l’ex-chef des services de renseignement extérieur de la Libye évoque un accord pour «appuyer la campagne électorale du candidat» Nicolas Sarkozy. Et ce, «pour un montant d’une valeur de 50 millions d’euros».
Celui qui est alors président de la République dément avec force, mais les révélations s’accumulent, jusqu’à déboucher sur l’ouverture d’une enquête, puis une mise en examen et un renvoi devant la justice. L’affaire est sans doute la plus grave de toutes celles impliquant Nicolas Sarkozy puisque non seulement celle-ci affecte (encore) sa probité mais elle laisse surtout entendre que la réhabilitation diplomatique de Mouammar Kadhafi à laquelle il a activement contribué au début de son mandat (au prix d’un scandale dans l’opinion) n’était qu’un renvoi d’ascenseur. En d’autres termes, qu’il a engagé les moyens diplomatiques de l’Etat dont il avait la charge à des fins purement politiques et personnelles.
Avant cet énième revers judiciaire, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné dans l’affaire dite des «écoutes», cette fois pour corruption et trafic d’influence. Un précédent qui lui a valu le port d’un bracelet électronique et la perte de sa légion d’honneur.
R. I.