Alger, le Caire et Tunis en une seule voix: La clef de la crise est entre Libyens

Les derniers incidents meurtriers à Tripoli ont mis en lumière la grande fragilité politique et sécuritaire de la Libye. Une situation qui préfigure de grands risques sur la stabilité du pays, mais aussi sur les pays voisins, en raison des divisions entre les camps politiques, la présence des milices armées et des mercenaires, les ingérences […] The post Alger, le Caire et Tunis en une seule voix: La clef de la crise est entre Libyens appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mai 31, 2025 - 17:03
 0
Alger, le Caire et Tunis en une seule voix:  La clef de la crise est entre Libyens

Les derniers incidents meurtriers à Tripoli ont mis en lumière la grande fragilité politique et sécuritaire de la Libye. Une situation qui préfigure de grands risques sur la stabilité du pays, mais aussi sur les pays voisins, en raison des divisions entre les camps politiques, la présence des milices armées et des mercenaires, les ingérences étrangères et la faible ou absence d’une autorité politique centrale et légaliste.

Face aux menaces du chaos et au gel du processus de paix, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte ont décidé de réagir et d’unir leurs forces pour faire favoriser un règlement pacifique de la crise dans ce pays, en proie à l’instabilité chronique depuis la chute du régime de Maâmar El Gueddafi en octobre 2011.

Les ministres des Affaires étrangères de la Libye se sont réunis au Caire dans le cadre du mécanisme tripartite des pays voisins, afin de faire le point sur la situation en Libye et de coordonner leurs efforts pour favoriser une sortie politique durable à la crise qui secoue le pays. Ce mécanisme tripartite n’a pas été actionné depuis plusieurs années, en raison de facteurs exogènes à la volonté de ses membres.

Dans une déclaration finale adoptée par les trois diplomates, Alger, le Caire et Tunis ont appelé toutes les parties libyennes à faire preuve de la plus grande retenue et à cesser immédiatement toute escalade, afin de garantir la sécurité du peuple frère libyen.

Pour le mécanisme, l’une des urgences à faire valoir est de mettre fin à la division de ce pays, écartelé par deux camps, l’un siégeant à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et l’autre basé à l’est et au sud du pays.

Les trois pays ont souligné l’importance de placer les intérêts du peuple libyen au cœur des priorités, en veillant à préserver ses ressources et ses biens, et à parvenir à un consensus entre toutes les parties, sous la supervision et avec le soutien des Nations unies, ainsi que l’appui des pays voisins.

Ce processus politique s’articule sur quatre axes : unification de toutes les institutions (gouvernement, armée et police, douanes), consensus sur les dispositifs juridiques à mettre en place (comme les lois électorales) et enfin l’organisation simultanée d’élections législatives et présidentielles.

Cependant, les diplomates algérien, égyptien et tunisien ont insisté sur un point essentiel, que ce processus politique soit une initiative purement libyenne, fondée sur la volonté et le consensus de toutes les composantes du peuple libyen, avec l’appui de l’ONU, tout en respectant les intérêts de tous les Libyens sans exclusion.

De plus, ils ont insisté sur la nécessité d’accélérer la résolution de la crise libyenne pour éviter toute aggravation du conflit, de la violence et du terrorisme, affirmant que la sécurité de la Libye est indissociable de celle des pays voisins.

Pour les observateurs, les ingérences étrangères et la présence de mercenaires sont des obstacles majeurs à une solution politique. Au contraire, ces derniers attisent davantage les tensions internes et ne font que prolonger la crise. La présence de forces armées étrangères en Libye et la facilité de leur mobilité à travers de vastes régions du territoire est une menace directe à la stabilité du pays et de ses voisins.

C’est pourquoi, Alger, Tunis et le Caire ont réitéré leur appel au retrait de ces forces étrangères, au départ des combattants étrangers stationnés en Libye. Ils appellent également à définir un délai à ce retrait, tout en poursuivant le soutien aux efforts de la Commission militaire conjointe (5+5), créée pour consolider le cessez-le-feu et garantir le retrait de toutes les forces étrangères.

Pour rappel, la commission militaire mixte libyenne 5+5 est un organe de négociation mis en place pour faciliter les négociations de paix dans la crise libyenne. Elle est composée de cinq représentants militaires du Gouvernement d’union nationale (GNA) et de cinq représentants de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.

C’est grâce à cet organe qu’un cessez le feu permanent a été signé en octobre 2020 à Genève en Suisse. L’énoncé du cessez le feu a appelé à l’expulsion de tous les mercenaires étrangers opérant sur le sol libyen avant 90 jours et l’institution d’une force militaire mixte qui sera dirigée par une salle des opérations unifiée.

En dépit de quelques rounds de négociations entre les différentes parties libyennes, sous la supervision de l’ONU, de l’UA et des efforts de certains pays arabes et européens du sud de la Méditerranée, le parachèvement du processus électoral n’a pas abouti.

The post Alger, le Caire et Tunis en une seule voix: La clef de la crise est entre Libyens appeared first on Le Jeune Indépendant.