Après ses surprenantes décisions contre l’Algérie : A quoi joue l’UE ?

Du bras de fer feutré à l’entretien d’une tension ouverte. L’Union européenne semble vouloir engager un affrontement commercial aux conséquences incalculables avec l’Algérie. Pourquoi cet acharnement de la part de l’UE contre la politique économique de l’Algérie, et qui relève de sa propre souveraineté. A quoi joue l’UE dans ce qui semble être un plan […] The post Après ses surprenantes décisions contre l’Algérie : A quoi joue l’UE ? appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 19, 2025 - 00:47
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Après ses surprenantes décisions contre l’Algérie : A quoi joue l’UE ?

Du bras de fer feutré à l’entretien d’une tension ouverte. L’Union européenne semble vouloir engager un affrontement commercial aux conséquences incalculables avec l’Algérie.

Pourquoi cet acharnement de la part de l’UE contre la politique économique de l’Algérie, et qui relève de sa propre souveraineté. A quoi joue l’UE dans ce qui semble être un plan de pression et de chantage, dépassant de loin le strict cadre économique ou commercial ?

Mercredi dernier, Bruxelles a décidé de lancer une procédure d’arbitrage contre ce qu’elle considère comme des restrictions imposées au commerce et à l’investissement par les autorités algériennes, prétextant que cela est en contradiction avec les clauses de l’Accord d’association qui lie l’Algérie et l’UE. Cette décision survient quelques jours après que Bruxelles a classé l’Algérie sur la liste noire des pays à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Une décision qui intervient un an après le lancement par l’UE d’une procédure de règlement des différends contre l’Algérie.

Or, avec cette dernière sortie, Bruxelles passe à une autre étape de durcissement dans ses rapports avec Alger. Ne se contentant point de lancer cette procédure d’arbitrage, l’Union européenne est allée plus loin dans son unilatéralisme en apportant un soutien franc aux entreprises françaises (seulement françaises), qui seraient, selon son discours, impactées par la politique économique du gouvernement algérien, alors que des centaines de sociétés italiennes, espagnoles, allemandes, danoises et belges exercent en Algérie sans aucune contrainte.

L’UE justifie sa nouvelle politique contre l’Algérie en citant, entre autres, des « obstacles » dans le système d’importation de certains produits, l’interdiction « formelle » d’importation de marbre et de céramique, le « plafonnement » de la participation étrangère, des exigences de « réenregistrement onéreuses pour les entreprises importatrices et la politique globale de substitution aux importations ».

Autrement dit, l’UE refuse et dénie à l’Algérie toute sa politique économique mise en place depuis années dans le cadre du redressement et des réformes en profondeur de l’économie nationale, notamment la préservation de ses réserves de change, la protection de la production locale, la relance de son industrie et la diversification de ses fournisseurs étrangers.  

Bien entendu, l’Algérie n’est pas restée les bras croisés après cette surprenante série de mesures anti-algériennes. Elle a officiellement réagi, via un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Dans ce texte, on apprend que le ministre Ahmed Attaf a adressé une correspondance officielle à la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, dans laquelle il a exprimé son étonnement concernant la procédure d’arbitrage lancée par la Direction générale du commerce relevant de la Commission européenne.

Dans sa lettre, Ahmed Attaf a qualifié la décision de « précipitée » et d’ « unilatérale » qui met fin aux consultations et qui lance un processus d’arbitrage après seulement deux rounds de discussions tenues en une période de moins de deux mois.

Le lancement de la procédure d’arbitrage est surprenante quand on sait que six dossiers sur les huit en discussions étaient en bonne voie de résolution, selon le chef de la diplomatie algérienne, qui  a indiqué dans sa lettre que le climat des négociations était « serein et constructif, ce qui ne justifie, en aucun cas, la suspension surprise du dialogue, d’autant plus que la partie algérienne a formulé des propositions concrètes pour la résolution des deux points restants, sans recevoir de réponse officielle de la partie européenne ».

Ahmed Attaf a estimé que cette initiative de l’UE contredit l’esprit et le texte de l’Accord d’association, notamment dans ses articles 92 et 100, exprimant son regret du fait que la partie européenne se soit comporté comme si le Conseil d’association, organe décisionnel central selon les termes de l’accord, n’a plus d’existence.

Pour le ministre des Affaires étrangères, l’évaluation des résultats des consultations et la prise de décisions les concernant sont du ressort exclusif du Conseil d’association. Or, ce dernier ne s’est pas réuni depuis cinq années, et ce malgré les demandes insistantes de l’Algérie. Par conséquent, les deux parties sont privées d’un cadre institutionnel central qui a pour but de garantir le développement équilibré des relations bilatérales, en plus de son rôle dans la résolution des litiges.

Devant cette situation et en sa qualité de président du Conseil d’association pour l’année en cours, le ministre Ahmed Attaf a convoqué récemment une session du Conseil dans les plus brefs délais, ce qui permettrait aux deux parties de faire une évaluation globale et équilibrée.

Il est évident que l’Algérie refuse tout diktat et toute forme de chantage ou d’escalade, d’autant que ce jeu européen est devenu malsain et trop « égocentrique ». 

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