Hostile
Si la Corée du Nord ne semble pas être aussi proche qu’elle le fut de son allié historique chinois ces dernières années, la Chine reste le seul pays en Asie qui ne la considère pas officiellement comme une nation ennemie. Et si évidemment son principal adversaire dans le continent est la Corée du Sud, depuis […]

Si la Corée du Nord ne semble pas être aussi proche qu’elle le fut de son allié historique chinois ces dernières années, la Chine reste le seul pays en Asie qui ne la considère pas officiellement comme une nation ennemie. Et si évidemment son principal adversaire dans le continent est la Corée du Sud, depuis plusieurs années les tensions avec le Japon ne cessent de grimper. Un diplomate nord-coréen a ainsi accusé le Japon de menacer gravement la paix régionale en souhaitant devenir un «géant militaire», au regard de son Livre blanc annuel de la Défense, a rapporté une agence d’État nord-coréenne hier. Ce document, approuvé mardi par le gouvernement du Premier ministre nippon Shigeru Ishiba, constitue «un scénario de guerre visant à réaliser de A à Z son objectif de nouvelle invasion de la région», a souligné le chef de la section politique de l’Institut des études japonaises, dans l’escarcelle du ministère des Affaires étrangères, d’après KCNA. D’après cette source, le Japon «provoque une escalade de la situation régionale de manière graduelle (afin de) justifier ses mesures dangereuses (et) se transformer en un géant militaire». Dès lors, la politique menée par Pyongyang pour renforcer son arsenal nucléaire s’avère «indispensable pour contenir les provocations des États-Unis et de ses alliés», ajoute KCNA. Dans son Livre Blanc, Tokyo a répété que les programmes d’armement nord-coréens représentaient une menace «plus grave et plus imminente que jamais». Le Japon a également mis en garde contre l’intensification des activités militaires de la Chine autour de son territoire, citant notamment la multiplication des incursions et démonstrations de force de l’armée chinoise en mer de Chine orientale et autour de Taïwan. Ces manœuvres, selon Tokyo, «pourraient sérieusement affecter la sécurité nationale». Pékin a de son côté fait valoir que le document en question «(exagérait) la soi-disant menace chinoise». C’est dans ce contexte que le Japon poursuit sa montée en puissance militaire, avec pour objectif d’aligner ses dépenses de défense sur les standards de l’Otan, soit environ 2 % du PIB. Il renforce aussi sa coopération avec les États-Unis et ses alliés. Mais le Corée du Nord et la Chine ne sont pas les seuls adversaires de Tokyo dans la région, car si Séoul est officiellement un allié du Japon, la concurrence économique et le lourd passé colonial qui lient les deux pays n’a jamais cessé de créer des tensions entre les deux nations. Le refus des autorités nipponnes de reconnaître notamment les horreurs commises lors des différentes occupations japonaises en Corée n’aide pas à faciliter le dialogue entre les deux puissances économiques, isolant d’autant plus Tokyo. Pour l’Empire du Soleil levant, seul son alliance avec Washington semble être une priorité, négligeant de favoriser de bonnes relations avec ses voisins et l’isolant d’autant plus dans une région qui devient visiblement de plus en plus hostile.
F. M.