Ahmed al-Chareh face à l’impasse druze à Soueïda : Une crise révélatrice
Ahmed al-Chareh est dans une impasse à Soueïda, où son intervention contre les Druzes a aggravé les tensions communautaires et provoqué des frappes israéliennes. Son transfert de la sécurité aux factions druzes locales vise à éviter l’escalade, mais divise la communauté. Cette crise met en lumière son incapacité à protéger les minorités. Depuis son arrivée […] The post Ahmed al-Chareh face à l’impasse druze à Soueïda : Une crise révélatrice appeared first on Le Jeune Indépendant.

Ahmed al-Chareh est dans une impasse à Soueïda, où son intervention contre les Druzes a aggravé les tensions communautaires et provoqué des frappes israéliennes. Son transfert de la sécurité aux factions druzes locales vise à éviter l’escalade, mais divise la communauté. Cette crise met en lumière son incapacité à protéger les minorités.
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2024, Ahmed al-Chareh, président par intérim de la Syrie, se trouve dans une impasse face à la crise druze à Soueïda, où des affrontements communautaires ont révélé les fragilités de son régime. La province, majoritairement druze, a été le théâtre de violences meurtrières en juillet 2025, déclenchées par l’enlèvement d’un commerçant druze, qui a opposé milices druzes à des tribus bédouines sunnites. Ces combats, qui ont fait plus de 350 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ont été exacerbés par l’intervention des forces gouvernementales syriennes, accusées d’exactions contre les Druzes, y compris l’exécution sommaire de 27 civils.
La triple erreur d’Ahmed al-Chareh Le président par intérim, issu de la coalition islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), peine à concilier ses promesses de protection des minorités avec la réalité d’un pouvoir perçu comme partial. Initialement, il semblait progresser vers une stabilisation, avec la levée des sanctions américaines et des négociations pour un accord de sécurité avec Israël. Cependant, la crise de Soueïda a mis en lumière trois erreurs majeures.
Premièrement, l’intervention de l’armée syrienne aux côtés des Bédouins a été perçue comme une agression contre les Druzes, renforçant leur méfiance envers un régime à dominante sunnite. Deuxièmement, Ahmed al-Chareh a sous-estimé l’impact des tensions communautaires, héritées de décennies de marginalisation. Enfin, son incapacité à contrôler les milices sunnites a permis à Israël de justifier des frappes aériennes à Soueïda et Damas, compliquant davantage sa légitimité. Ces frappes, visant à « protéger les Druzes » et à maintenir une zone démilitarisée près du Golan, ont été condamnées par le pouvoir central comme une violation de la souveraineté syrienne, mais elles ont aussi révélé son impuissance face à l’ingérence étrangère.
Divisions druzes Face à cette crise, le président par intérim a tenté une désescalade en transférant, le 17 juillet 2025, la sécurité de Soueïda à des factions et cheikhs druzes locaux, affirmant vouloir éviter une « guerre ouverte » avec Israël. Cette décision, bien que pragmatique, a été critiquée par des leaders druzes comme Sheikh Hikmat al-Hijri, qui, sous pression, a dénoncé un « génocide » et appelé à une protection internationale. À l’inverse, Laith al-Balous, chef de milice druze, cherche à collaborer avec Damas, illustrant les divisions au sein de la communauté. Ces divergences fragilisent le pouvoir central de Damas, qui doit naviguer entre apaiser les Druzes, contrôler les milices et répondre aux pressions internationales, notamment des États-Unis, qui ont médié via Marco Rubio pour un cessez-le-feu.
Solidarité arabe face à l’impunité israélienne
Dix pays arabes et la Turquie condamnent les violences à Soueïda et les frappes israéliennes, réaffirmant leur soutien à la Syrie. Malgré cette solidarité, Israël continue d’agir en toute impunité, intensifiant ses interventions. La déclaration appelle à une enquête internationale, mais sans mesures concrètes. Le 17 juillet 2025, les ministres des Affaires étrangères de dix pays arabes (Arabie saoudite, Jordanie, Égypte, Irak, Liban, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman, Bahreïn) et de la Turquie ont publié une déclaration commune condamnant les violences dans la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie, et les frappes israéliennes dans la région.
Ce communiqué, relayé par l’agence saoudienne SPA, réaffirme leur soutien à la souveraineté, la sécurité et l’unité de la Syrie, tout en saluant l’accord de cessez-le-feu à Soueïda. Les pays signataires rejettent toute ingérence étrangère, pointant explicitement les « attaques israéliennes répétées » comme une violation du droit international. Une condamnation non contraignante Ils appellent à une enquête internationale sur les exactions commises à Soueïda, où plus de 594 personnes ont été tuées depuis le 13 juillet, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), dans des affrontements entre Druzes, Bédouins et forces gouvernementales syriennes.
Les violences à Soueïda ont débuté après l’enlèvement d’un Druze par une tribu bédouine, suivi de combats intercommunautaires et d’une intervention des forces syriennes, accusées d’exécutions sommaires. Israël, invoquant la protection de la communauté druze, a intensifié ses frappes, visant notamment le quartier général de l’armée syrienne à Damas le 15 juillet, causant un mort et 18 blessés. Ces actions, justifiées par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, comme un « avertissement clair » pour protéger les Druzes, illustrent l’impunité avec laquelle Israël opère dans la région. Malgré la condamnation unanime des pays arabes et de la Turquie, les frappes israéliennes se poursuivent, renforcées par le soutien implicite des États-Unis et l’absence de mécanismes internationaux contraignants.
La déclaration conjointe souligne l’urgence de protéger les civils et de soutenir la reconstruction d’une Syrie stable. Cependant, elle reste symbolique face à l’escalade israélienne. Les pays signataires, bien que condamnant fermement les violations israéliennes, n’ont pas annoncé de mesures concrètes pour contrer cette impunité. Les frappes israéliennes, souvent justifiées par des motifs sécuritaires, s’inscrivent dans une stratégie régionale plus large, notamment l’occupation du Golan syrien depuis 1967 et des interventions répétées en Syrie et au Liban.
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