Assainissement du cimetière central de Guelma : Les bénévoles unis pour la préservation des tombes

Une vaste opération de nettoyage du cimetière central de Guelma a été entreprise avant-hier, samedi 17 mai, par les associations « Dar El Kheir » et « Nass Guelma ». Ce cimetière, qui comprend trois sites distincts mais juxtaposés (Baghdoucha, Aïcha et Khadra), a été fermé en 2014 suite à un arrêté signé par le wali de l’époque en raison de sa saturation. Depuis cette fermeture, c’est le cimetière Aissam, situé à Oued Maiz, qui accueille les nouvelles sépultures de la ville.

Les trois anciens sites abritent depuis l’époque coloniale les tombes de plusieurs générations de Guelmois. Ces lieux de repos éternels sont aujourd’hui laissés à l’abandon, leurs portails étant ouverts aux quatre vents ou simplement inexistants. Cette situation permet l’accès libre aux délinquants, dealers, consommateurs d’alcool, couples en quête d’intimité et animaux errants. Les herbes sauvages, les ronces et les broussailles ont progressivement envahi ces trois cimetières juxtaposés dans le quartier de Bab Skikda. Face à cette dégradation avancée des cimetières fréquentés par les proches des défunts venus de la région, d’autres wilayas et même de l’étranger, particulièrement les vendredis et lors des fêtes religieuses, des citoyens conscients ont décidé collectivement de les réhabiliter par respect pour les disparus. Wassim, président de l’association « Dar El Kheir », accompagné du secrétaire général Billal, a diffusé des appels sur les réseaux sociaux pour mobiliser la population autour de cette opération d’intérêt général. « Venez nous aider ! Nous avons obtenu une autorisation des responsables locaux pour arracher les herbes sauvages et les broussailles et ramasser les détritus qui recouvrent les tombes. Ramenez des pelles, des bêches, des râteaux et des sacs en plastique pour mener à bien cette mission », répète inlassablement Wassim sur la Toile. Sur place, des dizaines de bénévoles, femmes et hommes, s’échinaient à nettoyer en priorité le cimetière Baghdoucha qui s’étend sur plusieurs hectares. Mourad, président de l’association « Nass Guelma », présent avec plusieurs volontaires, affirme : « Nous avons convenu de mobiliser tous les vendredis et samedis le maximum de volontaires pour que ces cimetières soient réhabilités et assainis. Les citoyens doivent venir car la tâche est immense ». En signe de solidarité, des familles ont apporté aux bénévoles des couffins contenant couscous garni, chorba, hors-d’œuvre, petit lait, galette, eau fraîche, sodas, fruits et café fumant – un geste particulièrement apprécié par les volontaires qui se sont accordé un répit bien mérité. En début d’après-midi, un représentant de la municipalité s’est enfin manifesté, promettant l’envoi d’ouvriers communaux, de matériel adéquat et de camions dans les semaines à venir. Par ailleurs, les organisateurs révèlent avoir découvert sous des tombes éventrées des talismans et divers objets relevant de pratiques occultes. « Nous dénonçons ces pratiques d’un autre siècle commises par des personnes indignes qui cherchent à détruire des foyers ou à nuire à des innocents », s’indignent-ils. Face à ces constats, les associations appellent les élus locaux à assurer la fermeture des cimetières, à renforcer leur gardiennage et à contrôler les visiteurs pour mettre fin à ces profanations à des fins de sorcellerie.

Hamid Baali

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