Journées de la chanson nationale: Plusieurs genres musicaux algériens en clôture
Les Journées de la Chanson nationale ont pris fin samedi à Alger avec un plateau artistique varié à travers lequel les genres musicaux de toutes les régions d’Algérie ont été mis en valeurs, devant un public nombreux et euphorique. Par Abla Selles Le nombreux public de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, essentiellement composé de jeunes, a été […]

Les Journées de la Chanson nationale ont pris fin samedi à Alger avec un plateau artistique varié à travers lequel les genres musicaux de toutes les régions d’Algérie ont été mis en valeurs, devant un public nombreux et euphorique.
Par Abla Selles
Le nombreux public de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, essentiellement composé de jeunes, a été pour beaucoup dans la réussite de la soirée de clôture des Journées de la Chanson algérienne organisées, les 10, 14 et 17 mai, par le ministère de la Culture et des Arts, donnant écho à la Journée nationale de la Mémoire, célébrée le 8 mai de chaque année. L’Orchestre dirigé par Zineddine Djouadi, aux claviers, a ouvert la soirée, interprétant la chanson emblématique renvoyant à la joie de l’Indépendance recouvrée, « El Hamdou li Allah ma b’kach istiâmar fi bladna », d’El Hadj M’Hamed El Anka (1907-1978), déployée dans le mode prolifique du Sehli, pour accompagner ensuite le jeune représentant la région de Ghardaïa, Mohamed Abi Smaïl qui a interprété deux pièces, » Lachi,lachi » et » Amimis ». Les nombreux spectateurs qui ont déjà abandonné leurs sièges et cédé au déhanchement au devant de la scène et dans les allées servant à leurs déplacements, ont longtemps applaudi Mohamed Abi Smaïl, ce jeune chanteur et compositeur, à la voix présente et aux talents multiples, promis à une belle carrière, avant d’accueillir avec autant d’engouement et d’enthousiasme, » Azzou » ou Azzeddine Nabili, de son vrai nom, un rappeur au verbe ciselé et au cadences percutantes. Azzou a interagi avec l’assistance sur les pièces, « Ya yemma ana Djazaïri » et « Chaoui Djazaïri », scandant en chœur avec la salle le rattachement à l’identité et à la mère patrie l’Algérie, pour laisser ensuite les musiciens faire montre de toute l’étendue de leurs talents respectifs dans des solos aux envolées phrastiques hautement appréciés rendues sur des cadences ternaires. Les applaudissements répétés et les youyous nourris qui fusaient de partout pour saluer et remercier » Azzou », ont été reconduits pour accueillir le groupe « DRP » (Diversité Rythme et Polyphonie) constitué en 2023 à Bordj Bou Arreridj et sa dizaine d’éléments, dont deux chanteuses. Devant un public conquis, les artistes bordjiens ont déployé tout un répertoire de pièces aux groove dansants et aux mélodies empreintes d’authenticité, rendues dans des formes modernes, laissant ainsi le public se déhancher sur des titres comme, « Sasta neqqem », « Oued Chouli », « Zabana », « Eddouni lebladi », Djazaïr El Ghalia » et » Wahran el bahia ». Représentant la région du Sud algérien, le groupe « Tartit n’Ajjer » (fusion du n’Ajjer) a pris le relais, accueilli par un public connaisseur qui scandait déjà son nom, et qui allait se défouler sur des titres comme, » Bladi zina », « Amidinin », « Dounya » et « Ténéré » (région hyperaride de plaines sableuses). Dans une salle surchauffée, le public a réservé un accueil triomphal au groupe » El Dey » et ses musiciens qui ont fait part, par le biais de leur chanteur et guitariste Samir Merabet de leur « bonheur à se produire devant un public aussi accueillant et chaleureux ». Dans l’euphorie du moment, les spectateurs ont chanté et dansé sur des titres phares du groupe comme, « Ana Djzaïri », « El Bahdja » et l’incontournable « Maria » qu’ils ont repris entièrement en chœur avec le groupe pour se constituer ensuite en file indienne et parcourir toutes les allées de la salle et finir au devant de la scène face aux musiciens.
A. S.