Annaba, capitale de l’acier, quatrième ville du pays, balnéaire par excellence et universitaire, souffre malheureusement d’un parc automobile très vétuste. Depuis plus d’une décennie, le problème du transport en commun se pose avec acuité, tant sur le plan de la qualité de la prestation que sur celui de la couverture de certaines dessertes, qui accusent un déficit de plus en plus grand. Autant de talons d’Achille qu’il faut corriger dans les meilleurs délais. Le transport, premier secteur à se développer après la Libération, n’a connu à Annaba qu’une amélioration relative en termes de nombre de véhicules. Quant à la qualité du service public, elle laisse largement à désirer. La médiocrité, conséquence de la vétusté des véhicules, semble s’être érigée en sorte de « culture » très prisée par certains propriétaires qui, chaque soir, se rassemblent aux stations de bus d’El Hattab et de Kouche, affichant leur comportement ostentatoire. En effet, une anarchie totale caractérise ce secteur depuis plusieurs années, touchant aussi bien les lignes urbaines que suburbaines. Beaucoup d’Annabis en sont venus à juger que « le transport est devenu synonyme de misère ». Manque d’hygiène et de salubrité, surcharge, non-respect des arrêts et des horaires : autant de maux qui minent, comme des métastases, ce secteur, vital à souhait. À cela s’ajoutent les désagréments causés par les gaz toxiques émis par des bus et taxis brinquebalants, certains en service depuis plus de trente ans. Les différentes stations de bus, à savoir celles de Sidi Brahim, Kouche et El Hattab, ne sont pas moins qu’une sorte de « bouillon de culture », vecteurs de maladies respiratoires, olfactives et visuelles. Si le parc de transport est jugé relativement conséquent, il n’en demeure pas moins que la majorité des véhicules en circulation (taxis, bus, minibus et fourgonnettes aménagées) constitue un ensemble hétéroclite et repoussant, frappant de plein fouet l’harmonie de la ville. Une situation qui pousse à s’interroger sur les normes et critères ayant permis la mise en circulation de tels véhicules. Il s’agit pour beaucoup, surtout ceux importés, de véritables corbillards, déjà largement amortis par leur premier exploitant et pourvus de matériels obsolètes, engendrant nuisances et problèmes techniques de toutes sortes. La véritable question demeure : qui est, au final, le « dindon de la farce » dans cet embrouillamini ?
RC
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