Chaleurs extrêmes: Pour un calendrier scolaire adapté au Sud algérien

Alors que le thermomètre affiche depuis quelques jours plus de 45 °C dans plusieurs wilayas du Sud, cette canicule estivale relance un débat devenu récurrent : l’adaptation nécessaire du calendrier scolaire et des horaires de cours à la réalité climatique du Grand Sud. Par Fatima Arab Parents, enseignants et élus territoriaux, conduits par la députée […]

Août 10, 2025 - 23:58
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Chaleurs extrêmes: Pour un calendrier scolaire  adapté au Sud algérien

Alors que le thermomètre affiche depuis quelques jours plus de 45 °C dans plusieurs wilayas du Sud, cette canicule estivale relance un débat devenu récurrent : l’adaptation nécessaire du calendrier scolaire et des horaires de cours à la réalité climatique du Grand Sud.

Par Fatima Arab

Parents, enseignants et élus territoriaux, conduits par la députée Saliha Kachi (El Meghaïer) et relayés par des membres représentant les parents d’élèves, se mobilisent pour une rentrée différée et une flexibilité géographique. La députée a officiellement interpellé le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed-Seghir Sadaoui, insistant sur l’urgence d’un «aménagement adapté aux conditions climatiques extrêmes». Le calendrier officiel récemment publié par le ministère fixe l’entrée en service du personnel administratif au 26 août, celle des enseignants au 7 septembre, et la reprise des cours le 10 septembre 2025. Des dates déclarées «trop précoces» par Mme Kachi pour les wilayas du Sud, où chaque cours en pleine journée «s’assimile à une épreuve de survie». La députée relaie les inquiétudes de nombreux parents excédés par la chaleur accablante en période scolaire. Elle plaide pour un retour à une politique efficace appliquée dans le passé : une rentrée géographiquement différenciée, décalée dans le temps pour échapper aux pics thermiques. L’objectif est double : préserver la santé des élèves et garantir des conditions d’enseignement favorables, vecteurs d’égalité des chances et d’un meilleur rendement scolaire. Cette requête s’appuie sur les dures conditions vecues par des élèves exposés à des conditions extrêmes, où l’apprentissage devient une lutte contre l’ardeur du soleil. Mme Kachi souhaite aussi que l’État intègre cette dimension dans ses indicateurs de performance, en particulier sur le plan scientifique, social et environnemental. Au-delà de la demande, plusieurs enseignants et parents suggèrent aussi des aménagements horaires – cours concentrés tôt le matin ainsi qu’un calendrier des vacances repensé, pour aligner congés et climats caniculaires, surtout que les episodes caniculaire sont appelés à se reproduire en raison des changements climatiques. En réponse à ces revendications, il convient de rappeler les récentes déclarations du ministre de l’Éducation. Ce dernier, lors du lancement des examens du baccalauréat, a assuré que «tous les moyens matériels et humains ont été mobilisés» afin de garantir le bon déroulement des épreuves dans un cadre propice à une compétition loyale entre les candidats répartis à travers tout le territoire national. Il a réaffirmé la nécessité de garantir l’égalité des chances pour «tous les jeunes talents», sans distinction géographique. Dans les régions du Sud, en amont des examens nationaux comme le Brevet (BEM), des dispositifs spécifiques ont été mis en place : parmi eux, la climatisation des salles d’examen, associée à une mobilisation conjointe de la Protection civile, de la Sonelgaz et des équipes de sécurité, pour garantir des conditions acceptables aux candidats. Ces initiatives, bien que louables, sont limitées aux jours des examens et dépendent des moyens financiers mobilisés par les collectivités locales et nécessitent une solution plus durable. La généralisation d’un dispositif similaire pour l’ensemble de l’année scolaire nécessiterait une implication plus visible des pouvoirs publics. À ce titre, soulignent des représentants des parents d’élèves, la proposition de l’adaptation du calendrier scolaire plutôt que de climatiser massivement l’ensemble des établissements apparaît comme une solution pragmatique et réaliste. Elle permettrait de concilier principe d’équité et réalisme budgétaire. Ainsi, le ministère est appelé à trouver le juste équilibre entre ses objectifs pédagogiques, son engagement envers l’égalité des chances, et la nécessaire prise en compte des contraintes climatiques.
F. A.