Commission mixte d’historiens algéro-français  : Reprise annoncée des réunions périodiques

La commission mixte d’historiens algéro-français en charge du dossier de la mémoire a vu ses activités connaître un gel, dans le sillage de la profonde crise diplomatique entre Alger et Paris remontant à plusieurs mois. Le dernier coup de téléphone entre le Président Tebboune et son homologue français, qui a permis de renouer le contact et de relancer le dialogue, aura eu un impact positif sur cette commission, appelée à reprendre ses travaux avec un prochain rendez-vous à Paris. Mohamed Lahcène Zeghidi, président du côté algérien de la commission, s’est fendu hier samedi de quelques déclarations, en marge du Forum d’El Moudjahid, évoquant la reprise des activités en vue de concrétiser le protocole d’accords conclus depuis la première jusqu’à la cinquième réunion. « Le dossier de la mémoire constitue la pierre d’achoppement sur laquelle seront rebâties les prochaines relations entre l’Algérie et la France, à travers une approche sincère et pragmatique », soutient-il, en écho à son vis-à-vis, l’historien français Benjamin Stora. Comme toutes les parties soucieuses d’une relation algéro-française apaisée, Zeghidi porte un regard positif sur le dernier échange téléphonique entre les Présidents Tebboune et Macron, expliquant que la question de la mémoire « prend désormais une dimension d’urgence pour l’Algérie, en raison de son importance ». Bien que ses activités aient été gelées, cette commission d’historiens, fruit des accords entre Alger et Paris, a déjà tenu plusieurs réunions dans les deux pays, ayant abouti à des protocoles d’accord, notamment la restitution de milliers d’archives ainsi que d’objets personnels appartenant à l’Émir Abdelkader. La prochaine réunion se tiendra à Paris, à une date qui sera fixée après la rencontre d’aujourd’hui entre le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, et son homologue français, Jean-Noël Barrot, indique Zeghidi. Parmi les accords conclus et susceptibles de se matérialiser dans les prochains jours figure « la restitution de tout ce qui a été volé depuis 1830, ainsi que des milliers d’archives », assure l’historien. Ce dernier se félicite de la relance des activités de la commission, qui a selon lui « mis sur les rails le train du travail mémoriel qu’il s’agit de mener à bon port, avec le souci de la vérité et uniquement la vérité, de ce qu’était la colonisation ». 

H. Khellifi

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