Hausse des droits de douane décidée par Trump : Quel impact sur l’Algérie ?

La hausse importante des droits de douane imposés par le président des Etats-Unis à plus de 180 pays continue de faire la Une des médias à travers le monde. L’impact de cette mesure inédite pourrait provoquer de graves déséquilibres dans le commerce et les échanges internationaux, vu le poids économique de la première puissance. Cela ne fait aucun doute. Faut-il s’alarmer pour autant en ce qui concerne les répercussions de la décision américaine sur le partenariat commercial entre l’Algérie et les Etats-Unis ? L’Algérie, qui voit aujourd’hui ses produits exportés aux USA taxés à hauteur de 30%, a enregistré en 2024 des échanges commerciaux estimés à 3,5 milliards de dollars. Elle a exporté pour environ 2,5 milliards de dollars de biens, et elle a importé 1 milliard de dollars, réalisant un excédent commercial de plus de 1 milliard. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats-Unis étant relativement modestes, l’impact de la hausse des droits de douane décidés par Trump sur l’économie algérienne ne sera pas trop grand, même si elle pourrait subir les effets de la chute des cours du pétrole. Le pessimisme qu’adopte certains experts en économie à propos de l’Algérie n’est pas dénué d’arrière-pensées politiques, puisqu’ils savent que le moindre événement qui survient dans le monde pourrait inverser les tendances. Que représentent les 3,5 milliards de dollars des échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats-Unis avec les échanges bilatéraux entre ces derniers et le Mexique, ayant atteint 840 milliards de dollars en 2024 ? Une goutte dans l’océan. Si l’Algérie a enregistré un excédent commercial de 1 milliards de dollars, le Mexique en tant que premier partenaire commercial des Etats-Unis en a enregistré 117 milliards de dollars ! 15% du commerce mondial américain se fait avec le Mexique. L’Algérie exporte vers les Etats-Unis des produits pétroliers raffinés ou bruts, des barres de fer forgées, des engrais azotés et des ciments, en plus de quelques produits agricoles mais en petites quantités. En ce qui concerne l’effondrement des cours de pétrole, les scénarios les plus pessimistes imaginés par les experts sont loin d’être immuables. Même si les cours continuent de baisser, le Brent, référence pour le pétrole algérien, a clôturé vendredi à 65,29 dollars, son niveau le plus bas depuis avril 2021, il s’agit certes d’une mauvaise nouvelle pour l’économie algérienne, mais que cela ne constitue pas une justification aux lectures en diagonales. Dans un entretien accordé à TSA, l’économiste Brahim Guendouzi a indiqué que « l’Algérie a besoin d’un baril à 80 dollars pour équilibrer son budget, et que cette baisse du prix du baril de pétrole s’accompagne d’un affaiblissement du dollar américain par rapport aux autres devises, notamment l’euro. Puisque l’Algérie vend son pétrole en dollar, et achète essentiellement auprès de pays européens, en euro. La baisse du dollar réduit son pouvoir d’achat ».

M.M

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