Complots et compromission au Sahel : Le message de l’Amenokal de l’Ahaggar

« Nous déclarons notre soutien absolu aux décisions de la plus haute autorité du pays, et de l’institution militaire, héritière de l’Armée de libération, qui a démontré sa volonté de faire face à toute menace contre le pays ». Ce passage est extrait d’une déclaration de l’Amenokal de l’Ahaggar, contenue dans un communiqué rendu public vendredi. S’exprimant au nom de l’ensemble de la communauté représentée par ses dignitaires, ses notables et ses figures connues, Ahmed Edaber a tenu à riposter aux allégations du groupe de putschistes, qui s’étaient emparés du pouvoir au Mali en 2020, un an seulement après un premier coup d’Etat, concernant le drone, détecté et abattu, dans la nuit du 1er avril aux environs de minuit, près de Tin Zaouatine, après que l’appareil téléguidé ait pénétré dans l’espace aérien algérien. L’information a été diffusée en son temps par le MDN. Sans tergiverser, il a identifié les chefs de Bamako, impliqués dans une vaste machination, fomentés par « les ennemis d’hier, d’aujourd’hui et de demain », selon ses propres termes. « En mon nom en tant qu’Amenokal et au nom des chefs des tribus et des notables de l’Ahaggar, je dénonce et je condamne le communiqué émanant de la junte militaire putschiste au Mali et tous ceux qui la soutiennent parmi ses partisans, y compris les tribus et les individus, car ils ne sont que des outils loués et bon marché engagées pour exécuter ce qui est dicté par l’ennemi d’hier, d’aujourd’hui et de demain », a-t-il asséné. Tout en rappelant les positions honorables affichées par l’Algérie et ses institutions à l’égard causes justes historiquement et politiquement, l’Amenokal a également réaffirmé le soutien indéfectible de toutes les tribus, ainsi que leur engagement dans la défense des décisions des autorités algériennes. « Les mensonges et les manipulations contenus dans leurs déclarations concernant l’affaire du drone abattu par l’ANP ne sont rien d’autre qu’une tentative méprisable de provoquer les institutions de l’Etat algérien », a-t-il déclaré, en s’adressant à ceux qui sont entrés au service d’une grande conspiration anti-algérienne, sans prendre la peine de mesurer les conséquences de cette grossière diversion sur le plan interne. Au Mali, des voix se sont déjà élevées contre la démarche adoptée par l’homme fort de Bamako et des sbires sur instigation de parties étrangères. « Au-delà de l’histoire, la géographie et la culture rapprochent profondément le Mali et l’Algérie. La frontière qu’ils partagent n’est pas une ligne de séparation, mais un pont entre deux mondes intimement liés. Les populations touarègues et arabes, qui vivent de part et d’autre de cette frontière, incarnent cette continuité culturelle et humaine. Ces communautés transfrontalières partagent des traditions, des langues et des modes de vie similaires, renforçant l’idée que le Mali et l’Algérie ne sont pas seulement des voisins, mais des partenaires naturels dans la région sahélo-saharienne », a soutenu Mamadou Ismaïla Konate, avocat aux barreaux du Mali et de Paris et ancien ministre malien de la Justice. « L’Algérie, en tant que puissance régionale, a souvent agi en médiateur dans les conflits internes au Mali, notamment dans la gestion des rébellions touarègues. Elle a été un acteur central dans la signature de l’Accord de paix d’Alger en 2015, un texte fondamental pour la résolution des tensions dans le nord du Mali » (…) Tout en contribuant à la préservation de l’intégrité territoriale du Mali. Les intentions de ceux qui attisent les tensions sont dévoilées, et les sponsors d’une telle surenchère sont démasquées.

Mohamed Mebarki

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