Concertation de format réduit à Riyad en prévision du sommet arabe du 4 mars
Le mini-sommet arabe tenu à Riyad vendredi dernier, et, à ce qu’il semble, à l’initiative de Mohammed ben Salmane, ayant un caractère informel, et même privé, ont souligné quelques-uns, n’a évidemment pas donné lieu à un communiqué final, qui aurait du moins exposé les motifs pour lesquels il a été organisé. On sait néanmoins qui […]

Le mini-sommet arabe tenu à Riyad vendredi dernier, et, à ce qu’il semble, à l’initiative de Mohammed ben Salmane, ayant un caractère informel, et même privé, ont souligné quelques-uns, n’a évidemment pas donné lieu à un communiqué final, qui aurait du moins exposé les motifs pour lesquels il a été organisé. On sait néanmoins qui y étaient présents : les principaux dirigeants des monarchies du Golfe, moins celui d’Oman, du roi de Jordanie, ainsi que de son héritier, et du président égyptien. Il faut rappeler que les pays du Golfe sont assez coutumiers du procédé problématique qui consiste, en prévision d’un sommet arabe difficile, à commencer par s’accorder avec l’Egypte, avant de demander l’aval de la majorité des membres de la Ligue, tout en admettant, il est vrai, que des réserves soient faites par ceux qui continuent malgré tout à ne pas se reconnaître dans leur avis. L’absence de communication dans le cas présent n’empêche pas cependant d’être certain de l’objet de la rencontre. A l’évidence, celle-ci a été convoquée pour s’entendre sur le plan égyptien pour Ghaza, élaboré pour faire pièce à celui de Trump, qui repose sur l’idée de transférer la population de Ghaza dans les pays voisins, principalement en Egypte et en Jordanie.
Ce plan alternatif comporterait trois phases, une première au cours de laquelle il s’agirait de subvenir aux besoins les plus urgents, l’hébergement en tout premier lieu ; une seconde où il faudrait se tourner vers la communauté internationale, en quête de son soutien politique comme de son aide pour la reconstruction de Ghaza ; une troisième consacrée quant à elle à la mise en place d’un nouvel ordre politique, qui soit durable, garanti par la communauté internationale, et accepté par les Etats de la région, y compris par Israël. En fin de processus, à supposer qu’on aille jusque-là, ce qui pour le moment ne va pas de soi, il y aurait à Ghaza une situation politique dans laquelle le pouvoir direct ne serait plus exercé par le Hamas, ce qui a été le cas depuis 2007. Il ne semble pas qu’il soit difficile de parvenir à un consensus lors du sommet prévu le 4 mars au Caire relativement à ce qui se rapporte à la reconstruction purement matérielle de Ghaza. Des divergences sérieuses peuvent en revanche surgir sur l’après-Hamas, la première étant son existence même, sachant le préalable de sa disparition posé par Israël et les Etats-Unis. L’administration Trump a réagi à la rencontre de vendredi de façon positive, laissant entendre que sa politique en la matière n’était pas arrêtée, que si les Arabes avaient un plan alternatif au sien, et meilleur que lui, elle l’examinerait avec intérêt. Même dans la supposition que les pays arabes, sur lesquels de toute façon pèsera l’essentiel du poids financier de la reconstruction, estimé par un organisme onusien à 53 milliards de dollars, s’accordent sur le plan égyptien, ou sur ce qui pour le moment passe pour tel, encore faudrait-il qu’Israël ne s’oppose pas à sa mise en œuvre. Or il suffit qu’il continue de contrôler le passage de Rafah, et d’occuper l’axe de Philadelphie, pour que le plan arabe tombe à l’eau. En l’occurrence, la première condition de la réussite n’est pas aux mains des Arabes mais d’Israël.