Conférence de l’ONU sur le financement du développement à Seville: Un rendez-vous sous tension
La ville espagnole de Séville accueille cette semaine la 4e Conférence des Nations Unies sur le financement du développement (FfD4), un rendez-vous crucial pour relancer les efforts en matière de justice économique, alors que le monde accuse un retard inquiétant dans la réalisationdes Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon2030. Chefs d’État, ministres des finances, […] The post Conférence de l’ONU sur le financement du développement à Seville: Un rendez-vous sous tension appeared first on Le Jeune Indépendant.

La ville espagnole de Séville accueille cette semaine la 4e Conférence des Nations Unies sur le financement du développement (FfD4), un rendez-vous crucial pour relancer les efforts en matière de justice économique, alors que le monde accuse un retard inquiétant dans la réalisationdes Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon2030.
Chefs d’État, ministres des finances, dirigeantsd’organisations internationales, représentants du secteur privée et de la société civile sont réunis pour tenter de trouver des solutions concrètes à un déficit de financement estimé à plus de 4 000 milliards de dollars par an.
L’objectif de cetteconférence : réformer le système financier mondial, améliorerl’accès au crédit pour les pays du Sud, et mobiliser des ressources nouvelles — notamment par une fiscalité plus équitable et des partenariats public-privé mieux encadrés.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un appel pressant à la transformation du système financier mondial, qu’il a qualifié de « dysfonctionnel, dépassé et profondément injuste ».
Il a plaidé pour une réforme des institutions de Bretton Woods, une plus grande transparencedans les flux financiers et une justice fiscale mondialepermettant aux pays en développement de financer leursservices publics de base et la transition verte.
Mais cette conférence ne se déroule pas dans un vide politique. Le contexte géopolitique, notamment au Moyen-Orient, s’est invité dans les débats.
Pedro Sánchez hausse le ton sur Gaza
Lors du dernier sommet de l’OTAN, qui s’est tenu quelquesjours avant l’ouverture de la conférence de Séville, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a fait des déclarationsremarquées, qualifiant la situation à Gaza de génocide. Il est ainsi devenu le premier dirigeant européen de premier plan à employer ce terme pour décrire les actions d’Israël dans le territoire palestinien.
Sánchez a appelé l’Union européenne à suspendre sans délais son accord de coopération avec Israël, citant un rapport du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) qui évoquedes « indications » de violations graves des droits humains.
Il a notamment mentionné le blocage de l’aide humanitaire, les attaques contre les journalistes, les pertes massives parmi les civils et la destruction généralisée causée par la guerre.
Ces propos ont eu un écho particulier à Séville, où plusieursdélégations, notamment arabes et africaines, ont salué la position du chef du gouvernement espagnol, appelant à une cohérence accrue entre les valeurs défendues par les institutions internationales et les pratiques réelles sur le terrain.
Si l’unité est affichée sur le papier, les divergences demeurentprofondes entre les pays industrialisés et les économiesémergentes. Les pays du Sud réclament des mécanismesconcrets pour alléger le poids de la dette, renforcer les financements climatiques et mettre fin aux pratiques fiscales abusives des multinationales.
De leur côté, les pays du Nord insistent sur la nécessité d’un usage transparent et efficace des fonds, et sur l’implication du secteur privé.
Parmi les propositions en discussion figurent la création d’un impôt mondial sur les grandes fortunes, une taxation minimaledes entreprises à l’échelle globale, et la mise en place d’un mécanisme multilatéral de restructuration de la dette.
La Conférence de Séville pourrait devenir un tournant historique — si les promesses faites cette semaine se traduisent en actions concrètes.
Mais entre les urgences budgétaires, les rivalités géopolitiques et la méfiancecroissante entre blocs économiques, le chemin vers une une véritable solidarité mondiale reste semé d’ embûches .
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