Coordination
La délinquance en France a atteint cette semaine en France un nouveau niveau de violence et de coordination après que de multiples établissements pénitentiaires aient été attaquées durant la nuit de lundi à hier, notamment à Toulon, Marseille, Valence, Nanterre, Melun, Villepinte ou encore Agen. Plusieurs prisons ont été visées par des incendies de véhicules […]

La délinquance en France a atteint cette semaine en France un nouveau niveau de violence et de coordination après que de multiples établissements pénitentiaires aient été attaquées durant la nuit de lundi à hier, notamment à Toulon, Marseille, Valence, Nanterre, Melun, Villepinte ou encore Agen. Plusieurs prisons ont été visées par des incendies de véhicules ou des tirs d’armes automatiques, indiquait ainsi hier une source proche du dossier évoquant une » attaque coordonnée « . Le parquet national antiterroriste annonce se saisir de l’enquête. La même source proche s’interroge sur un lien possible entre ces attaques et l’instauration de prisons de haute sécurité dédiées aux détenus les plus dangereux, notamment les plus gros narcotrafiquants. » La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels « , a écrit sur X, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, sans que ce lien soit pour l’instant avéré. » Elle est défiée et saura être ferme et courageuse « , a ajouté le garde des Sceaux. Plusieurs sources pénitentiaires évoquent une autre piste. Des slogans » DDPF » pour » Droit des prisonniers français » ont été retrouvés sur certaines voitures incendiées et sur la porte d’entrée du centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède, dans le Var. Ce slogan peut être lié à l’extrême gauche » qui souhaite dénoncer les conditions de détention et la surpopulation carcérale « , estime Emmanuel Bodin, secrétaire général du syndicat FO Justice. Des slogans » DDPF » ont aussi retrouvés tagués sur des véhicules d’agents de la Protection judiciaire de la jeunesse, à Marseille. Également sur X, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, ordonne de » renforcer sans délai » la protection des agents et établissements. Il dénonce et condamne ces » attaques inacceptables « . » La réponse de l’État devra être implacable. Ceux qui s’en prennent aux prisons et aux agents ont vocation à être enfermés dans ces prisons et surveillés par ces agents « , ajoute-t-il. À Toulon, le centre pénitentiaire de la Farlède a été touché par des tirs à l’arme automatique, de type kalachnikov. Une rafale a touché la porte de la prison vers 0h40. Une enquête est ouverte pour » tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique « , a annoncé le procureur de la République de Toulon. À Valence, deux voitures de surveillants ont été brûlées ce lundi soir, devant le centre pénitentiaire. Le syndicat Ufap-Unsa Justice parle d’une » véritable opération d’intimidation « . Laurent de Caigny, procureur de Valence confirme l’incendie » volontaire » de deux véhicules. Le magistrat parle de » faits très graves » de nature à porter atteinte à l’institution pénitentiaire. Dès dimanche soir, à Agen, sept voitures, » appartenant à des élèves et un personnel de l’École nationale d’administration pénitentiaire « , ont été brûlées sur le parking de l’établissement, a déclaré le procureur d’Agen Olivier Naboulet dans un communiqué hier. Quatre véhicules ont aussi été incendiés sur les parkings des maisons d’arrêt de Villepinte et de Nanterre. Tandis qu’à Melun, le véhicule d’une agente pénitentiaire a, lui aussi, été incendié. Le syndicat Force ouvrière (FO) a publié sur X des images des véhicules incendiés sur les deux parkings du Centre pénitentiaire de Seine-Saint-Denis, à Villepinte. Lundi matin, peu après 5h, à Réau, près de Melun, en Seine-et-Marne, le véhicule d’une agente pénitentiaire a, lui aussi, été incendié. Des faits qui inquiètent les autorités qui appréhendent désormais d’autres attaques, non seulement contre les établissements pénitenciers, mais également d’autres établissements étatiques. La réponse à cet épisode sera ainsi décisive et marquera le début ou la fin de tels agissements. Un manque de fermeté pourrait en effet envoyer un très mauvais signal aux délinquants qui pourraient alors se repaitre d’une faiblesse des autorités. Reste à voir quelles seront les réponses des ministères de l’Intérieur et de la Justice et surtout s’ils seront soutenus par l’Élysée et la classe politique en ce moment décisif.
F. M.