Reprise de la crise algéro-française: La main du pyromane
L’arrestation brutale d’un agent consulaire algérien par la police française, le 8 avril dernier, a été perçue par l’Algérie comme une nouvelle provocation orchestrée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en visite au Maroc, visant à saborder la reprise du dialogue entre Alger et Paris après des mois de brouille. En réponse à cette […] The post Reprise de la crise algéro-française: La main du pyromane appeared first on Le Jeune Indépendant.

L’arrestation brutale d’un agent consulaire algérien par la police française, le 8 avril dernier, a été perçue par l’Algérie comme une nouvelle provocation orchestrée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en visite au Maroc, visant à saborder la reprise du dialogue entre Alger et Paris après des mois de brouille.
En réponse à cette agression flagrante, l’Algérie a décidé d’expulser 12 agents diplomatiques français. Une décision sans précédent qui met en lumière les entorses incessantes de la France aux normes diplomatiques et aux droits des fonctionnaires étrangers, garantis par les conventions bilatérales et internationales.
En élevant la barre, les autorités algériennes rappellent fermement à la France que la diplomatie ne se joue pas sur le terrain des provocations mais sur celui du respect mutuel.
Le ministère des Affaires étrangères a affirmé, avant-hier, dans son communiqué que l’Algérie considère cette arrestation comme une violation pure et simple de ses droits diplomatiques, la qualifiant de « délibérément indigne » et la comparant à une atteinte aux droits consulaires.
Plus qu’un excès de zèle, cet acte est perçu comme une provocation qui compromet les efforts de rapprochement entre les deux nations. L’image d’un agent consulaire, protégé par la loi internationale, menotté et traité comme un criminel sur la voie publique a été perçu comme une insulte à la dignité nationale.
Le département de Attaf a expliqué que la décision d’expulsion « fait suite à l’arrestation spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique, par les services sous tutelle du ministère de l’Intérieur français, d’un agent consulaire d’un Etat souverain accrédité en France, en date du 8 avril 2025. Ce procédé indigne, par lequel le ministre de l’Intérieur voulait rabaisser l’Algérie, s’est fait sans aucune considération du statut consulaire de cet agent, en faisant fi de tous les usages et pratiques diplomatiques, et en flagrante violation des conventions et traités pertinents en la matière », a précisé la même source.
Il convient de souligner que cet incident survient dans un contexte diplomatique déjà tendu, pourtant émaillé par une réconciliation qui semblait amorcer une reprise de la coopération tous azimuts entre les deux pays, clairement fixée dans le communiqué conjoint signé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français Emmanuel Macron. La visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Alger le 6 avril dernier, avait consacré la mise en œuvre de cette nouvelle ère de coopération.
Mais l’arrestation d’un agent consulaire par les services du ministère français de l’Intérieur a freiné cette dynamique fragile. Cet acte, jugé ostentatoire et en violation flagrante des conventions internationales, est imputé par Alger au ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Les autorités algériennes l’accusent d’avoir mis en péril la normalisation des relations entre les deux pays et d’avoir bafoué les principes diplomatiques les plus élémentaires. En réaction, l’expulsion des 12 agents français relevant du ministère de l’Intérieur, qui s’apparente à une sanction directe à Retailleau. Le fait que les services sous la coupe de Retailleau, chantre de la politique agressive et provocatrice contre l’Algérie et auteur de basses besognes, sont derrière cette cabale prouve, une fois de plus, l’énorme déphasage au sein de l’établissement français.
Néanmoins, l’Algérie réaffirme que « toute autre nouvelle action attentatoire du ministre de l’Intérieur français recevra, sur la base de la réciprocité, une réponse ferme et adéquate », a souligné avec détermination le ministère.
Aux yeux d’Alger, cette expulsion n’est pas une simple mesure punitive mais une déclaration de souveraineté. L’Algérie affirme son autorité et rappelle à la France que la diplomatie ne peut se faire sur le terrain de l’humiliation.
Samedi dernier, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères.
Il a été reçu par Lounès Magramane, le SG de ce département, qui lui a transmis les protestations de l’Algérie suite à l’arrestation de l’agent consulaire, exigeant, au demeurant, sa libération et accusant des parties politiques, tapies au sein même de l’Etat français, de provoquer une nouvelle crise et d’attiser ainsi les tensions entre les deux pays.
En plus de cette protestation, Alger a fermement rejeté, tant sur la forme que sur le fond, les motifs invoqués par le parquet antiterroriste français de placer en détention provisoire son agent consulaire. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères rappelle que sur le plan de la forme, « l’agent consulaire a été arrêté en pleine voie publique puis placé en garde à vue sans notification par le canal diplomatique et en flagrante contravention aux immunités et privilèges rattachés à ses fonctions près le Consulat d’Algérie à Créteil, ainsi qu’à la pratique prévalant en la matière entre l’Algérie et la France.
Il est évident que cet incident constitue un couac aux efforts consentis pour désamorcer les tensions entre les deux pays et favoriser la dynamique de rapprochement.
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