Crise Algérie – France : Macron lâche Retailleau
Le président français Emmanuel Macron semble maintenant conscient des risques de la crise qui s’envenime de jour en jour entre la France et l’Algérie. Confiné dans un silence pesant depuis le début des tensions, il a laissé le terrain libre à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, une personnalité de la droite extrémiste, qui n’avait […] The post Crise Algérie – France : Macron lâche Retailleau appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le président français Emmanuel Macron semble maintenant conscient des risques de la crise qui s’envenime de jour en jour entre la France et l’Algérie. Confiné dans un silence pesant depuis le début des tensions, il a laissé le terrain libre à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, une personnalité de la droite extrémiste, qui n’avait qu’un seul plan de travail, s’attaquer à l’Algérie, à ses intérêts et sa souveraineté.
Cette fois, M. Macron a voulu reprendre la main et le contrôle sur la gestion de cette crise, dans tous ses aspects. Il n’a pas hésité, lors de sa dernière visite au Portugal, à désavouer publiquement aussi bien son ministre pyromane Retailleau, qui joue au pire avec l’Algérie, que son Premier ministre François Bayrou, qui avait notamment désavoué l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration. Ces deux responsables ont même outrepassé les prérogatives régaliennes du chef de l’Etat en fixant un ultimatum de quatre à six semaines à l’Algérie pour reprendre ses clandestins, faute de quoi ils dénonceront l’accord de 1968 et prendront des mesures de représailles.
Fragilisé politiquement en France, M. Macron allait encore perdre ses propres prérogatives dans le domaine de la gestion de la politique extérieure, notamment avec l’Algérie, quand ce même Retailleau le défie, quelques heures plus tard, en créant un autre scandale avec le refoulement de l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali du territoire français alors qu’elle était en règle.
Cette fois, la coupe est pleine quand des observateurs parlent d’un défi politique majeur ou d’un duel. Avant-hier, la réaction du président français allait être tranchante contre les errements de son gouvernement dans la gestion de la crise. Dans un entretien au journal le Figaro, M. Macron a confirmé son désaccord, brandissant sa prérogative de gardien des traités et des accords signés avec la France et les autres pays.
Sa sortie est plus qu’un recadrage à l’endroit de son ministre de l’Intérieur, dont l’ambition présidentielle est avérée. « Chacun est dans ses compétences. L’accord de 1968, c’est le président de la République », a souligné M. Macron.
Concernant ce dossier, M. Macron s’est dit opposé à la dénonciation unilatérale de l’accord de 1968. Il a rappelé avoir convenu avec le président Abdelmadjid Tebboune de moderniser les dispositifs de ce texte. « Et ce qu’on a acté avec le président Tebboune en 2022, c’est sa modernisation. Je suis totalement favorable, non pas à le dénoncer mais à le renégocier », a expliqué M. Macron. Cependant, sur la question des clandestins, frappés d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), M. Macron est resté ferme quant à leur retour en Algérie.
Mais contrairement aux allégations de Retailleau et des chantres de l’extrême droite, qui accusent l’Algérie de ne pas reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France, M. Macron estime qu’Alger coopère dans ce domaine. Il trouve que le chiffre de 3 000 laissez-passer consulaires délivrés par l’Algérie en 2024 n’est pas mal, en comparaison avec les autres pays comme le Maroc et la Tunisie, et même le Mali.
Enfin, concernant l’affaire Boualem Sansal, le chef de l’Etat français attend un geste de la part de son homologue algérien. « Et il faut que l’Algérie prenne ses responsabilités sur la situation de Boualem Sansal », a estimé Emmanuel Macron, qui préconise d’« engager un dialogue exigeant et respectueux » avec l’Algérie.
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