Accommodation
Certaines déclarations, la semaine dernière, de diplomates iraniens, laissaient entrevoir la possibilité pour Téhéran de se montrer plus conciliante, pour arriver à un accord avec Washington. Les paroles accommodantes émanant du régime des mollahs sont rares et leur volonté affichée de débuter des négociations avec la Maison-Blanche faisait espérer un début de prise de conscience […]

Certaines déclarations, la semaine dernière, de diplomates iraniens, laissaient entrevoir la possibilité pour Téhéran de se montrer plus conciliante, pour arriver à un accord avec Washington. Les paroles accommodantes émanant du régime des mollahs sont rares et leur volonté affichée de débuter des négociations avec la Maison-Blanche faisait espérer un début de prise de conscience des autorités iraniennes. En effet, la crise économique qui écrase le pays depuis sept ans s’est encore aggravé ces dernières semaines après l’ajout de nouvelles sanctions après le début du mandat de Donald Trump à la tête des États-Unis. Aujourd’hui Téhéran semble retomber dans ces travers et durcit une fois encore le ton. Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a ainsi affirmé hier que la question de l’enrichissement d’uranium n’était » pas négociable » pour Téhéran, après une demande en ce sens de l’émissaire américain Steve Witkoff en vue d’un accord entre l’Iran et les États-Unis. Cette déclaration apparaît à rebours des propos tenus la veille par Steve Witkoff sur la chaîne Fox News, quand il s’était abstenu de réclamer un démantèlement total du programme nucléaire iranien. L’Iran, qui poursuivra ce samedi des pourparlers avec les États-Unis, a fait part de son opposition à une telle demande. » Nous sommes prêts à instaurer la confiance quant à d’éventuelles inquiétudes (sur le dossier nucléaire), mais la question de l’enrichissement n’est pas négociable « , a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, après une réunion du Conseil des ministres. » Nous avons entendu des positions contradictoires » de la part des responsables américains, a déploré Araghchi. L’Iran et les États-Unis sont convenus de poursuivre les pourparlers sur le nucléaire samedi, sous la médiation du sultanat d’Oman, dans la capitale omanaise Mascate. Ce mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a salué les discussions en cours, mais s’est dit sceptique sur leur issue. Les pays occidentaux, États-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Le pays est le seul État non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La détermination du régime de Téhéran d’acquérir l’énergie nucléaire est si forte que pour atteindre son but il néglige le bien être de son peuple qui vit en grande majorité dans une précarité qui n’en finit plus de s’aggraver. Mais à tort ou raison, pour les autorités iraniennes, la fin justifie les moyens et rien ne pourra, du moins à l’heure actuelle, changer cela.