En plus de 5 millions de comprimés psychotropes : 3 tonnes de cannabis et 100 kg de cocaïne saisis depuis mai

La lutte contre le trafic de stupéfiants se poursuit sans relâche et les prises opérées par les services de sécurité sont impressionnantes en termes de quantité. Selon un bilan établi par la direction générale de la Sûreté nationale, publié avant-hier vendredi sur sa page Facebook, près de 3 tonnes de résine de cannabis et 5 557 886 comprimés de psychotropes, ont été saisis par les services de sécurité en Algérie durant le deuxième trimestre de l’année en cours. Le communiqué de la DGSN fait état également de l’interception de 100 kg de cocaïne, et de l’arrestation de 9 686 personnes impliquées dans ces affaires de trafic. Le bilan de la DGSN, et malgré le fait qu’il soit limité dans le temps puisqu’il couvre une période de six mois seulement, constitue bel et bien un indice et un révélateur sur un trafic, qui progresse en enregistrant des chiffres d’affaires « hallucinants ». Si en ce qui concerne le cannabis, la cause est entendue dans la mesure où l’origine de ce stupéfiant est connue, pour les psychotropes et la cocaïne, plusieurs hypothèses sont mises en évidence par les experts. Ceux-ci évoquent de plus en plus et avec une insistance accrue le rôle actif des réseaux de trafic de cannabis, mis en contribution pour sécuriser les itinéraires empruntés par la cocaïne en provenance de l’Amérique du sud. Cette hypothèse est depuis quelques temps prise en considération par l’Office des Nations-unies contre la drogue. Selon un rapport de cette structure onusienne, la route de la cocaïne passe désormais par les côtes de l’Afrique du Nord, avant que la marchandise ne soit ventilée vers l’Europe et le Moyen-Orient. « Le lien entre les cartels sud-américains et les gros trafiquants de cannabis marocains est établi, sachant que ces derniers bénéficient des réseaux installés au niveau de l’Ouest algérien, notamment au niveau des localités côtières de la wilaya de Tlemcen ». Les méthodes utilisées par les « passeurs » de cocaïne sont de plus en plus sophistiquées afin de « sécuriser » le cheminement de cette drogue dure, dont la consommation en Algérie est en train de se répandre au sein des catégories sociales les plus aisées, financièrement parlant. Si les petites quantités saisies sont apparemment destinées à la consommation locale, les grosses quantités sont généralement destinées aux marchés européens, ainsi que les pays du Golfe. L’épisode de la découverte, il y’a quelques années, au large d’Arzew, des sacs remplis de cocaïne flottant sur l’eau, non loin du port, n’est ni un accident, ni un fait isolé. Il s’agissait quand même de 490 kg de cocaïne pure ! Pour rappel, tous les services de sécurité avaient été mis en état d’alerte maximale, afin de localiser la trajectoire de la « marchandise », son origine, sa destination et probablement les réseaux mafieux impliqués dans ce trafic. La valeur marchande de la cocaïne saisie a été évaluée à quelques 500 milliards de centimes. C’était la quatrième fois en trois ans qu’une telle quantité de drogue dure est découverte dans les eaux territoriales algériennes. Pour ce qui est des réseaux spécialisés dans le trafic des psychotropes, leur provenance trouve son point de départ des frontières algéro-libyennes. En mai dernier, plus d’un million 300 mille capsules de Prégabaline 300 mg furent saisis dans la région de In Amenas, toute proche des frontières libyennes. La Libye, qui partage avec l’Algérie plus de 900 kilomètres est devenue depuis plusieurs années un terrain fertile pour les réseaux structurés de narcotrafiquants profitant de l’instabilité politique et institutionnelle.

Mohamed M

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