Expulsion des 12 fonctionnaires algériens: La France s’enfonce
En jouant la carte de la réciprocité, Paris ne s’engage pas dans un bras de fer avec l’Algérie, le modus operandi de Bruno Retailleau, mais inscrit sa relation avec l’Algérie dans la fuite en avant. A ceux qui soutiennent que l’Etat est uni et agi en tant qu’un seul homme, se fourvoient. L’épisode de l’agent […] The post Expulsion des 12 fonctionnaires algériens: La France s’enfonce appeared first on Le Jeune Indépendant.

En jouant la carte de la réciprocité, Paris ne s’engage pas dans un bras de fer avec l’Algérie, le modus operandi de Bruno Retailleau, mais inscrit sa relation avec l’Algérie dans la fuite en avant. A ceux qui soutiennent que l’Etat est uni et agi en tant qu’un seul homme, se fourvoient. L’épisode de l’agent consulaire algérien, kidnappé en plein rue, en violation de la convention de Vienne, démontre que c’est l’Etat profond qui dicte sa loi dans l’Hexagone. Le pourrissement est recherché du côté de l’extrême droite qui s’est incrustée au sein même de l’appareil judiciaire en France. En Algérie, la posture est stoïque et inébranlable. La France quant à elle, s’enfonce.
L’Algérie a pris acte de l’expulsion de 12 agents consulaires algériens par la France et le rappel par l’Elysée de l’ambassadeur français à Alger. C’est ce qu’a indiqué ce mercredi le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, lors de son passage à l’émission « L’invité du jour » de la Chaîne 3 de la Radio algérienne.
« Nous avons pris connaissance et pris acte de cette décision. Mais nous n’avons pas encore tous les contours précis des personnes qui sont concernées par cette nouvelle décision que nous déplorons », a souligné M. Chaib, en réaction aux mesures d’expulsion prises par l’Elysée. On ne sait pas si la douzaine d’agents consulaires algériens concernés par la mesure de départ exercent tous à l’ambassade ou uniquement dans les consulats d’Algérie.
L’invité de la radio a directement chargé le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, accusé d’avoir orchestré cette affaire, sortie des tiroirs de la police, pour saboter le processus de réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays, initié par les Présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
« Nous avons clairement indiqué, dans notre communiqué du 14 avril dernier, que la décision d’expulser les 12 agents consulaires français relevant du ministère français de l’Intérieur est justifiée par le caractère inédit de la crise et de la tension qui ont été créées par ce ministre (Bruno Retailleau, ndlr) avec l’arrestation de l’agent consulaire algérien à Paris », a précisé le secrétaire d’Etat.
« Nous rappelons la teneur de notre dernier communiqué, dans lequel on a clairement indiqué que nous sommes en mesure, dans le cadre d’une réponse de fermeté, de prendre de nouvelles mesures en fonction du principe de la réciprocité », a indiqué M. Chaib.
A la question de savoir si l’Elysée a cédé devant la pression de l’extrême droite française, M. Chaib a affirmé que « la crise et la tension actuelles sont la résultante de cette machination, de cette théâtralisation et de cette affaire créée de toutes pièces par un ministre de l’Intérieur qui a non seulement conçu, mais qui a réchauffé une affaire qui date de plus de huit mois et qui est liée à un supposé enlèvement de cette personne qui, malheureusement, a été utilisée pour torpiller nos relations bilatérales et la dynamique ascendante qui a été voulue par les deux chefs d’Etat ».
Selon M. Chaib, le rôle du ministre de l’Intérieur français a été réprouvé et acté dans ce dernier communiqué, en situant les responsabilités dans cette nouvelle tension. Pour l’invité de la Radio algérienne, l’acharnement est « très clair après cette cabale judiciaire créée de toutes pièces. Il s’agit de l’arrestation spectaculaire sur la voie publique d’un agent consulaire. Une mesure qui fait fi de toutes les règles liées aux privilèges et à l’immunité d’un agent consulaire et qui se trouve, en ce moment, en détention provisoire pour des arguments grotesques ».
Il a rappelé que, suite à cet incident, l’Algérie a procédé à l’expulsion de 12 agents consulaires français exerçant à l’ambassade de France à Alger, et qui relèvent du ministère français de l’Intérieur et non d’une autorité diplomatique.
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