Faute de soldats, les ukrainiens veulent la paix avec la Russie

Plus des deux tiers de la population sont favorables à une fin négociée de la guerre de trois ans dans les plus brefs délais.

L’information a été révélé par le quotidien britannique The Telegraph dans son édition du 07 août dernier. Selon un sondage, seul un quart des Ukrainiens souhaitent combattre la Russie jusqu’au bout, soit jusqu’à la reprise des territoires perdus par le pays depuis 2014. Cette perte de volonté de combattre révèle la chute de la confiance des citoyens ukrainiens dans la victoire, commente le Telegraph.

Nous assistons vraisemblablement à une inversion complète dans les sondages. Après plus de trois ans de guerre, près de 70 % des Ukrainiens sont favorables à une fin négociée du conflit dans les plus brefs délais, las d’une guerre qui n’a que trop durée et des mirages d’une victoire éclatante sur la Russie, vendus par l’administration Biden et les gouvernements européens.

Le sondage Gallup, publié le jeudi 07 août, a révélé que le soutien à la guerre a diminué de façon constante dans toutes les couches de la population ukrainienne, indépendamment de la région ou de la démographie.

En 2022, année du début de « l’opération spéciale russe en Ukraine », l’institut de sondage basé à Washington a constaté que les trois quarts des Ukrainiens souhaitaient continuer à se battre jusqu’à la victoire. Avec le temps et surtout les échecs ukrainiens sur le terrain, le pourcentage d’Ukrainiens qui soutenaient un accord de paix négocié, à la fin 2023, a dépassé celui de ceux qui pensaient que l’Ukraine devait continuer à se battre jusqu’au bout.

Cet inversement dans les sondages est lié à l’évolution sur le front. Suite à l’échec des négociations de paix, notamment d’Istanbul, et à l’avancée des forces russes dans le Donbass, et l’intensification des bombardements aériens de l’Ukraine par la Russie, les Ukrainiens ont compris que les dés étaient pipés. Ce qui est intéressant à relever c’est la rapidité avec laquelle la tendance s’est inversée au sein de l’opinion publique d’un pays qui se proclame agressé et donc qui combattrait en légitime défense.

Pour le quotidien britannique, bien que l’Ukraine soit favorable aux négociations, une nette majorité d’Ukrainiens ne s’attendent pas à une paix durable dans un avenir proche, selon le sondage. Seulement environ un quart d’entre eux estiment qu’il est « très » ou « assez » probable que les combats actifs prennent fin dans les 12 prochains mois, tandis que seulement 5 % le considèrent comme « très probable ».

Il faut dire que le sondage a été réalisé une semaine avant le sommet Trump-Poutine à Anchorage en Alaska, le 15 août et le sommet Trump-Zelensky avec sept dirigeants européens à Washington le 18 août dernier.
Le mois dernier, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a renouvelé sa proposition de rencontrer Vladimir Poutine . Cette proposition a été rejetée, le Kremlin s’en tenant à ses exigences maximalistes, qui, selon Kiev, équivaudraient à une capitulation.

Donald Trump a cependant renouvelé ses efforts pour négocier un cessez-le-feu par la force. Le sondage a été publié à la veille de l’échéance fixée vendredi à la Russie pour mettre fin aux massacres, sous peine de sanctions « sévères ».

Il y a eu un bref moment d’espoir d’une percée mercredi après que M. Trump a déclaré à ses alliés qu’il rencontrerait Poutine la semaine prochaine, selon les rapports.

Cette possible rencontre a suscité l’espoir qu’une fin du conflit pourrait être en vue après que l’envoyé de Trump, Steve Witkoff, a rencontré le dirigeant russe à Moscou et que M. Trump a affirmé que de « grands progrès » avaient été réalisés.

Le nouveau sondage a révélé que les Ukrainiens ont exprimé des niveaux records de désapprobation envers le leadership de leur allié le plus important, avec seulement 16 % d’entre eux ayant une opinion positive de M. Trump.

Il y a trois ans, environ deux tiers des Ukrainiens approuvaient le leadership américain sous l’administration Biden. Ce changement radical reflète les tensions croissantes entre les deux pays depuis l’arrivée au pouvoir de Trump en janvier.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président américain a hésité dans son soutien à l’Ukraine. Ses efforts agressifs pour mettre fin à la guerre et courtiser Poutine dans un premier temps ont alimenté l’instabilité à Kiev.

Le sondage a également révélé que les Ukrainiens sont beaucoup moins optimistes quant à l’adhésion de leur pays à l’OTAN ou à l’Union européenne au cours de la prochaine décennie qu’ils ne l’étaient il y a quelques années.

Seul un tiers des Ukrainiens s’attendent à ce que leur pays soit accepté dans l’alliance militaire dans les dix prochaines années, tandis que seulement la moitié pensent qu’il rejoindra l’UE dans le même délai.
M. Trump a précédemment exclu l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et a assuré à Poutine que son adhésion future à l’alliance était exclue. Le chemin vers l’adhésion à l’UE reste également long et semé d’embûches.

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