Festival de Cannes 2025: «Un simple accident» de Jafar Panahi a reçu la Palme d’or

C’est déjà fini. Après douze journées de compétition, la 78e édition du Festival de Cannes, rendez-vous incontournable du cinéma mondial, s’est achevée ce samedi par la traditionnelle cérémonie de clôture, présenté et animé par Laurent Laffite, inévitable sur la Croisette cette année. Par Abla Selles Le jury cannois, présidé cette fois-ci par Juliette Binoche, a […]

Mai 25, 2025 - 21:52
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Festival de Cannes 2025: «Un simple accident»  de Jafar Panahi a reçu la Palme d’or

C’est déjà fini. Après douze journées de compétition, la 78e édition du Festival de Cannes, rendez-vous incontournable du cinéma mondial, s’est achevée ce samedi par la traditionnelle cérémonie de clôture, présenté et animé par Laurent Laffite, inévitable sur la Croisette cette année.

Par Abla Selles
Le jury cannois, présidé cette fois-ci par Juliette Binoche, a donc décerné ses récompenses dont la Palme d’or dans laquelle concourraient 22 longs-métrages. Et c’est Un simple accident de Jafar Panahi, réalisateur iranien incarcéré à deux reprises dans son pays, qui succède à Anora de Sean Baker sacré en 2024.
De son côté Nadia Melliti a reçu le prix d’interprétation féminine pour La Petite Dernière, petit bijou d’Hafsia Herzi qui avait reçu dans l’après-midi la Queer Palm dédiée aux films LGBTQ+. Ce film est l’adaptation du roman coup de poing de Fatima Daas sur son vécu de fille d’immigrés, partagée entre son homosexualité et sa foi musulmane. Il sera sur nos écrans le 1er octobre prochain.
Wagner Moura, interprète de Pablo Escobar dans la série Netflix, a lui reçu le prix d’interprétation masculine pour L’Agent secret (O Agente Secreto en VO), dernier long-métrage de Kleber Mendonça Filho. Le réalisateur brésilien a reçu quelques minutes plus tard son propre prix avec celui la mise en scène.
Jean-Pierre et Luc Dardenne, déjà récompensé par deux Palme d’or pour Rosetta (1999) et L’Enfant (2005), ne sont pas devenus les premiers à remporter une troisième fois la plus précieuse des récompenses de Cannes. Ils se consolent avec le prix du scénario pour Jeunes Mères, 17 ans après leur premier pour Le Silence de Lorna. Il s’agit d’un drame contemporain qui met en scène cinq jeunes femmes belges confrontés à une maternité précoce et à des choix cruciaux pour leur avenir.
Le prix du jury a lui désigné ex aequo deux expériences radicalement différentes mais uniques en leur genre avec les très clivants Sirât d’Oliver Laxe et Sound of Falling de Mascha Schilinski. Enfin, Joachim Trier emporte le Grand prix avec Valeur sentimentale, ovationné pendant 19 minutes lors de sa première diffusion au Festival de Cannes 2025. Dans ce drame familial, le Norvégien Joachim Trier réunit un réalisateur égocentrique et ses filles à la mort de leur mère, proposant à l’une d’elles d’être l’héroïne de son prochain film. Interprété par Stellan Skarsgård, Renate Reinsve et Inga Ibsdotter Lilleaas, il sera sur nos écrans le 20 août prochain.
Il est à noter que la 78e édition du Festival de Cannes était une occasion pour revenir sur deux sujets importants, d’abord, l’ombre de Trump et ses menaces fracassantes de  » taxer à 100 % les films étrangers aux États-Unis  » ont plané sur cette édition. Il y avait une prudence maximale sur le sujet et les studios américains, sans doute inquiets de se couper d’une partie de leur public, voire de subir des représailles de la Maison-Blanche.
Au-delà de la question Trump, l’acteur Laurent Lafitte ou le cinéaste Todd Haynes ont fait part, pendant ce festival, de leurs questionnements sur la façon dont les artistes peuvent s’engager sans paraître déconnectés ou donneurs de leçons. La déroute de Kamala Harris, ardemment soutenue par Hollywood, a marqué les esprits.
L’autre sujet politique de ce festival. Un hommage a été rendu à la photojournaliste gazaouie Fatma Hassouna. Juliette Binoche, présidente du jury, a donné lieu à un hommage qu’on espérait sans trop y croire. La comédienne a été impeccable en saluant la mémoire de la photo reporter gazaouie Fatima Hassouna, héroïne du documentaire de Sepideh Farsi, Put your soul on your hand and walk, sélectionné à l’ACID.  » Fatima aurait dû être parmi nous ce soir « , a rappelé la comédienne comme un écho à la tribune signée par 380 artistes du septième art, appelant à rompre le silence face au génocide en cours à Gaza.
A.S.