Figure emblématique de la Révolution : Colloque sur El Hadj Lakhdar à Batna

L’université de Batna-1 a organisé hier, mardi 25 février, un colloque scientifique intitulé « El Hadj Lakhdar dans les écrits historiques de la Révolution algérienne ». L’événement, qui s’est tenu dans la salle des conférences du complexe du 1er-Novembre, a rassemblé chercheurs et historiens venus retracer le parcours de ce héros emblématique de la Guerre de libération nationale. La rencontre a débuté par la projection d’un film documentaire sur le colonel El Hadj Lakhdar, suivie de l’intervention inaugurale du Dr Abdelmadjid Chikhi, ancien conseiller du président de la République chargé du dossier de la Mémoire. Son allocution, fondée sur des témoignages vivants, a apporté un éclairage précieux sur l’engagement et l’héritage du moudjahid. De son vrai nom Mohamed Tahar Abidi, El Hadj Lakhdar est né en 1916 dans une famille modeste du village d’Ouled Chlih, dans la commune d’Oued Chaaba. Après avoir travaillé en France dans sa jeunesse, il rentre en Algérie pour s’engager dans la lutte nationaliste, participant à la création des premières cellules clandestines qui deviendront des bases stratégiques de la Révolution. À la veille du déclenchement de la Guerre de libération, une rencontre déterminante avec Mostefa Benboulaïd lui vaut la responsabilité d’un groupe de combattants. Dès 1954, il joue un rôle clé dans le déclenchement de la Révolution dans les Aurès, gravissant rapidement les échelons militaires jusqu’au grade de colonel, avant d’être appelé à Tunis par la direction du Front de Libération Nationale (FLN). Au-delà de son rôle dans la Guerre d’indépendance, l’action d’El Hadj Lakhdar s’est poursuivie bien après 1962. Il s’est particulièrement distingué par son engagement communautaire à travers des œuvres caritatives et des projets structurants pour la région des Aurès. Parmi ses réalisations majeures figurent la construction de la mosquée du 1^er-Novembre 1954, l’implantation de l’aéroport international de Batna ainsi que la création de la première université de la ville, qui porte aujourd’hui fièrement son nom. Jusqu’à sa disparition le 23 février 1988, El Hadj Lakhdar est resté un acteur incontournable du développement local, œuvrant inlassablement pour le bien-être collectif. Le programme du colloque, soigneusement élaboré, a ainsi permis de mettre en lumière les multiples facettes de ce personnage historique et de transmettre aux nouvelles générations la mémoire de son combat et de ses contributions.

Nasreddine Bakha

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