Titres de séjour : l’inquiétude des Algériens de France

Le regain de la crise diplomatique entre Paris et Alger pèse très lourd sur les Algériens de France. De nombreux ressortissants craignent déjà pour le renouvellement de leur titre de séjour, et donc pour leur avenir dans l’Hexagone.

Après un début d’apaisement des tensions entre la France et l’Algérie, début avril, suite à l’entretien téléphonique entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, suivi d’une visite du chef de la diplomatie française à Alger, la crise repart de plus belle.

Ce regain de tension, dans un contexte de renvois réciproques d’agents consulaires, a plongé la communauté franco-algérienne dans le doute. Le titre de séjour, déjà difficile à obtenir ou renouveler, est aujourd’hui au cœur des préoccupations.

« Ça m’inquiète beaucoup : est-ce que mon titre de séjour sera bien renouvelé ? »

Dans des témoignages publiés ce samedi 19 avril par France Info, des ressortissants algériens, en attente de leur titre de séjour (qu’il s’agisse d’une première demande ou d’un renouvellement), ont partagé leur inquiétude face à l’instabilité actuelle.

C’est le cas d’une retraitée vivant en France depuis 18 ans. Elle était sur le point d’acheter un appartement, mais a préféré suspendre son projet, de peur que son titre de séjour ne soit pas renouvelé à temps, voire refusé.

« Mon titre de séjour de 10 ans expire dans quatre mois. J’ai mis ce projet sur pause, le temps d’avoir une réponse. Ça m’inquiète beaucoup. »

Même ressenti pour un chauffeur de bus de 27 ans, d’origine algérienne :

« C’est déjà devenu plus difficile d’obtenir un titre de séjour de longue durée. Alors dans quatre ans, je ne sais pas où on en sera. »

Un autre ressortissant algérien, âgé de 33 ans, en attente de régularisation, espère que la situation ne compromettrait pas sa chance d’obtenir un titre de séjour :

« Je travaille, je paie mes impôts, je parle français… je ne fais de mal à personne. »

« La France va-t-elle remettre en question le droit à la naturalisation ? »

La montée des tensions entre les deux pays suscite également des interrogations chez les demandeurs de nationalité française.

« C’est déjà extrêmement lent à la base et avec le contexte actuel, ça rajoute de l’incertitude. »

Un informaticien algérien, arrivé en France il y a sept ans, s’inquiète pour l’avenir de la double nationalité : « La France va-t-elle remettre en question le droit à la naturalisation ? »

Une jeune fille qui a entamé des démarches pour obtenir la nationalité, a décidé d’accélérer le processus tant que c’est possible, craignant une fermeture administrative à venir.

Les étudiants algériens en France touchés eux aussi

Les étudiants algériens ne sont pas épargnés. Ils font état de ralentissements dans le traitement des dossiers.

« On a déjà eu quelques retours d’étudiants faisant état du ralentissement des dossiers pour le titre de séjour », affirme un responsable de l’association Étudiants et cadres algériens en France (Ecaf).

Il reconnaît cependant ne pas pouvoir attribuer directement ces retards aux tensions diplomatiques.

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