Les meilleurs s’en vont…
En vingt-quatre heures, l’Algérie a perdu deux parmi ses dignes fils. En ce qui concerne la presse nationale deux géants de la profession ayant écrit leurs noms dans le marbre de l’histoire. Et comme un symbole, l’un est arabophone et l’autre francophone. Comme quoi on peut allègrement aimer son pays et le défendre bec et […] The post Les meilleurs s’en vont… first appeared on L'Est Républicain.

En vingt-quatre heures, l’Algérie a perdu deux parmi ses dignes fils. En ce qui concerne la presse nationale deux géants de la profession ayant écrit leurs noms dans le marbre de l’histoire. Et comme un symbole, l’un est arabophone et l’autre francophone. Comme quoi on peut allègrement aimer son pays et le défendre bec et ongles quelle que soit la langue de travail. En l’occurrence nos défunts confrères et amis, Ali Draa et Djamel-eddine Merdaci représentent à eux seuls, l’excellence de notre profession. Ils conjuguaient la rigueur morale, la probité intellectuelle et l’engagement patriotique. C’est un peu les trois qualités que doit avoir chaque journaliste algérien soucieux de la stabilité de son pays, de son développement et de son enracinement dans les valeurs de Novembre. Nos deux amis, Ali et Djamel-eddine sont des cas d’école en la matière. Tout au long de leurs riches carrières qui dépassent le demi-siècle, ils se sont fait forts de tirer le pays vers le haut et le défendre contre les révisionnistes et les intégristes. L’enfant d’El Milia et l’enfant de Constantine avaient l’Algérie chevillée au corps. Rien ni personne ne pouvait les faire dévier de leur idéal, celui de servir leur patrie avec leurs belles plumes. Djamel-eddine était dans la lignée de ses vaillants et brillants frères (Abdelamdjid, Nourredine…) qui ont illuminé le pays avec leurs contributions savantes sur l’histoire, le cinéma, la culture et les arts. Ali Draa qui aura écumé de nombreuses rédactions de la presse arabophone, y a semé l’amour du pays, la simplicité, la rigueur et la bonne humeur. Ce sont deux personnages exceptionnels que nous venons de perdre. C’est cruel de voir nos meilleurs partir presque dans l’anonymat. Il est temps d’interroger cette profession qui tue en silence. Sans doute que les traumas de la décennie noire y sont pour quelque chose. Mais au-delà, il y a tout lieu de prendre soin de nos journalistes et de nos artistes retraités ou pas, qui ont des choses à dire et à transmettre avant de partir dignement de vieillesse et non pas de frustration. L’Algérie a besoin de tous ses enfants, sans distinction. Les œuvres de Djamel-eddine de Ali et de tous les autres journalistes éclairent les voies à suivre quand les horizons semblent quelque peu bouchés. Prenons-en soin avant qu’il ne soit trop tard. La faucheuse ne donne pas de quartier à des professionnels atteints dans leurs chairs et leurs âmes.
Par Imane B.
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