Interview – Karima Khatim : «Nous ne plierons jamais face à l’extrême-droite !»
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Mohsen Abdelmoumen : En tant que membre de la communauté algérienne installée en France, comment faites-vous pour supporter l’algérophobie ambiante qui sévit depuis quelques mois ?
Karima Khatim : La situation que vous décrivez soulève des enjeux profonds et interconnectés, propres à un contexte politique et social français marqué par des tensions historiques, des clivages idéologiques et des défis structurels au sein de la Ve République. Il faut faire une analyse profonde structurée des points que vous abordez.
La campagne de dénigrement et de propagande contre l’Algérie et l’Algérien est la marque de fabrique de l’extrême-droite historiquement fondée sur des superstitions et des mythes où le mensonge est l’acteur principal. La communauté algérienne établie en France dans sa globalité de nos jours paye le prix pleinement, juste parce qu’elle réclame que le tissu social a changé en France et que sa présence sur le territoire français date depuis six générations. C’est une vérité qu’on ne peut pas ignorer, et elle est le cordon ombilical qui garantit cette passerelle souhaitée. La diaspora algérienne montrée du doigt est en train de vivre l’enfer sur le territoire français d’une manière directe ou indirecte, et l’instrumentalisation des Algériens est devenue le levier de leur politique.
L’Algérien est quotidiennement sur le banc des accusés et un bouc émissaire victime du populisme autocrate politico-médiatique où l’extrême-droite en quête de vrais projets nourris avec une campagne haineuse envers l’identité algérienne dans sa profondeur historique. Et quand on donne notre vision globale sur le sujet, on devient des ennemis de la République.
A votre avis, la communauté algérienne installée en France ne sert-elle pas de bouc émissaire à des manœuvres politiques sournoises, que ce soit de la part du ministre de l’Intérieur ou de la famille Le Pen qui éprouvent une haine viscérale vis-à-vis de l’Algérie et des Algériens ?
L’extrême-droite et la fachosphère n’ont jamais accepté que l’Algérie ait arraché son indépendance et que celle-ci ne lui ait pas été octroyée par la France coloniale qui n’a jamais pu admettre que le peuple algérien ait fait une révolution en 1954, arrachant ainsi son indépendance et disant «non» à la France coloniale
L’instrumentalisation des Algériens a toujours été un levier de leur politique. A nos jours, l’Algérien est quotidiennement mis sur le banc des accusés et est utilisé comme bouc émissaire, victime du populisme autocrate politico-médiatique, où se mélangent faits divers, passé colonial et crise migratoire. L’extrême-droite, en quête de vrais projets, se nourrit d’une campagne haineuse envers l’identité algérienne dans sa profondeur historique. Et lorsque l’on donne sa vision globale sur le sujet, on devient des ennemis de la République.
La montée des discours de l’extrême-droite française ciblant spécifiquement la communauté algérienne a créé un climat anxiogène. Cette stigmatisation s’inscrit dans une histoire plus longue d’utilisation politique de l’«algérophobie» comme carburant électoral et d’instrumentalisation d’affaires criminelles isolées pour cibler toute une communauté.
Pensez-vous que l’Algérien a encore un avenir en France ?
Nous le disons et le répétons : nous sommes 100% français et 100% algériens. Cette position est d’autant plus justifiable avec la montée de l’extrême-droite. Je dirais même que cette position doit justement être exprimée à cause de la montée de l’extrême-droite. Si tout allait normalement, nous n’aurions en principe pas à asséner cette évidence. Mais en période de défiance, en cette période où l’extrême-droite veut remettre en cause notre double identité et double culture, nous lui faisons comprendre dans les termes les plus limpides qui soient que son projet de division est voué à l’échec.
Etre 100% algérienne et 100% française n’est pas une contradiction, mais une richesse. C’est une question de loyauté, et j’ai grandi avec cette valeur que j’ai héritée de mes origines, de mes racines.
C’est une position qu’on assume pleinement, car elle reflète une réalité vécue par des millions de personnes issues de la double culture. Cette identité plurielle est un pont entre deux nations, un témoignage de ce que la diversité peut apporter de meilleur. Mon père, paix à son âme, m’a toujours enseigné qu’il a combattu le colonialisme, pas la France. En fidèle descendante de moudjahid, je continue de combattre le colonialisme dans toutes ses formes, avec le soutien de nombreux compatriotes français et/ou algériens, tout en continuant à plaider mon amour pour la France et pour l’Algérie.
Certes, la montée de l’extrême-droite en France complique les choses. Ces courants cherchent à enfermer les gens dans des cases, à imposer des choix simplistes : être l’un ou l’autre, jamais les deux. Mais refuser cette injonction, c’est déjà un acte de résistance. Cette double identité, c’est aussi notre double nationalité. A titre d’exemple, je citerai la double nationalité franco-algérienne de l’archevêque Jean-Paul Vesco, élevé au rang de Cardinal par le pape François, et reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Cette élévation est une fierté pour tout le peuple algérien, et un signe supplémentaire, s’il en fallait, de la grande liberté de culte et diversité encouragée en Algérie.
Ma double appartenance me permet de plaider pour le dialogue, car je comprends les deux cultures, leurs sensibilités, leurs défis. Ce n’est pas une faiblesse, mais une force pour construire des passerelles là où certains veulent ériger des murs. Nous agissons donc comme un vecteur de dialogue, un vecteur de diplomatie, pour rappeler avec fermeté les principes sur lesquels il n’est pas possible de déroger, et en même temps agir en bonne intelligence, et avec notre cœur, pour ne pas laisser le poison de la division se propager.
Comment comptez-vous résister à ces torrents de boue fascistes, xénophobes et anti-algériens ? Comment faire face et survivre dans cette situation catastrophique que vit la France en ce moment ?
Nous ne plierons pas. Nous sommes ici, et nous sommes chez nous. Nous avons bâti cette nation, nous avons enrichi cette culture, et nous continuerons à nous battre pour elle. On ressent les effets de certaines campagnes de dénigrement et de stigmatisation, souvent portées par des discours populistes ou d’extrême-droite. Ces attaques s’appuient sur des clichés et des contre-vérités, qui visent autant l’Algérie que les Algériens.
Pourtant, il faut rappeler une réalité simple : la diaspora algérienne est une part intégrante du paysage français. Présente depuis plusieurs générations – parfois jusqu’à la sixième –, elle est profondément enracinée dans le tissu social et culturel. Sa présence, loin d’être un sujet de débat, est une évidence, un lien vivant entre les deux rives de la Méditerranée.
Cette diaspora, c’est une richesse. On la retrouve partout : dans les entreprises, dans les universités, dans les métiers de la culture, de la santé ou de la sécurité. Elle contribue au quotidien par son savoir-faire, son énergie et sa diversité. C’est un pont, une passerelle naturelle entre la France et l’Algérie, et un acteur-clé pour bâtir des relations plus apaisées et constructives.
Quand les relations se tendent entre les deux pays, la diaspora le ressent de plein fouet. Elle le ressent d’autant plus que le sujet algérien est le carburant de l’extrême-droite française, baignée dans la nostalgie des heures sombres de la colonisation, qui attise ces questions pour avoir une visibilité médiatique. Cette instrumentalisation populiste nous fait mal, elle a pour but de créer de la division, du ressentiment et de l’exclusion, mais nous sommes pleinement mobilisés pour rendre vaines ces manœuvres écœurantes. Cela démontre d’ailleurs bien une chose, l’extrême-droite n’est pas seulement l’ennemie autoproclamée de l’Algérie et des Algériens, mais c’est aussi l’ennemie de la France qui travaille à la diviser de l’intérieur, à jeter de l’huile sur le feu et à favoriser les clivages, plutôt que d’œuvrer au vivre ensemble, au partage culturel, et à ce qu’on puisse tous tirer le meilleur de la diversité exceptionnelle qui caractérise le peuple français.
La diaspora a aussi un rôle à jouer : elle peut, et doit, alerter, s’exprimer et rappeler que des millions de personnes sont concernées des deux côtés. Cette voix, qui porte les valeurs de dialogue et de partage, est essentielle pour construire un avenir commun dans lequel chacun trouve sa place. Je dis souvent que nous sommes le cordon ombilical qui lie les deux rives. Nous ne demandons qu’à être utiles, et comptons bien l’être dans l’intérêt de nos deux pays et des valeurs universelles de fraternité, d’égalité et de liberté qu’arborent toutes les mairies en France. Nous portons en nous une nouvelle dynamique, dans le respect mutuel, pour consolider les liens. Il y a des turbulences, mais je suis de nature optimiste : après l’orage, suit toujours le beau temps.
On vous voit sur le plateau de télévision CNews appartenant au grand argentier de l’extrême-droite Vincent Bolloré, devant le pédophile condamné par la justice française Jean-Marc Morandini, où vous faites preuve d’un grand courage en défendant l’Algérie, une certaine idée de la justice et la cause palestinienne. Ce courage est tout à votre honneur et on vous apprécie beaucoup pour cela. A chaque fois que vous intervenez sur ce plateau, vous faites l’objet d’un véritable acharnement et vous vous défendez bec et ongles comme une vraie lionne algérienne. Ne croyez-vous pas que leur invitation à participer à leurs débats est un piège ? Quelle est votre stratégie par rapport à la communication et à votre participation à ces débats biaisés dans la chaîne du démocrate-chrétien fasciste Bolloré ?
Nous sommes contre la politique de la chaise vide, au début de la tempête peu de voix de la diaspora se sont exprimées et il faut beaucoup de courage pour s’opposer fermement à un discours relayé avec tant de violence et d’acharnement. Face à cette pression, il n’est pas facile de prendre la parole et d’être ensuite stigmatisé ou caricaturé. Pourtant, notre diaspora est courageuse et forte. Elle sait se mobiliser, surtout lorsqu’il s’agit d’affirmer la fierté de nos racines et de défendre des valeurs de justice et de respect. Le tout est de briser le silence et nous l’avons fait.
Il faut aussi rappeler que nous constituons une puissante force silencieuse. Au moment opportun, nous sommes toujours à la hauteur des défis et nous continuerons de l’être. Plus le danger est grand, plus nous sommes à la hauteur, c’est dans notre sang. Nous nous sommes mobilisés pour une pâte à tartiner, nous le ferons d’autant plus pour toute notre nation.
En tant que présidente de la Fédération franco-algérienne de consolidation et du renouveau (FFA), j’ai l’honneur et la responsabilité de porter cette voix, de briser le silence et de proposer un discours fédérateur. Cet engagement collectif commence à porter ses fruits : de plus en plus de voix s’élèvent, aussi bien au sein de la diaspora qu’au-delà, pour s’opposer au discours de haine latent et proposer des voix de réconciliation.
Je tiens également à remercier toutes les personnalités françaises, les amis de l’Algérie de divers horizons politiques, qui représentent la France profonde et qui ont appelé à la raison, à la diplomatie et au respect mutuel. Je pense notamment à Dominique de Villepin, Ségolène Royal, Marine Tondelier, Eric Coquerel, et bien d’autres encore. Leur soutien montre que le dialogue et la coopération peuvent encore triompher des tensions et des divisions.
Notre mobilisation commence déjà à produire des résultats. Ce n’est qu’un début, et nous savons qu’il reste beaucoup à faire et que nous partons de très loin, surtout avec cette dernière campagne haineuse. Mais chaque pas compte, et nous continuerons à œuvrer pour un rapprochement entre les deux rives, dans l’intérêt des deux peuples.
Vous avez fait partie de la délégation des élus qui sont venus en Algérie commémorer les massacres du 8 Mai 1945 de Sétif, Guelma et Kherrata, date douloureuse et hautement symbolique. Qu’est-ce qui vous a le plus marquée lors de cette commémoration et qu’en avez-vous retenu ?
La FFA exprime sa profonde gratitude au ministre Rebigua, aux walis de Sétif et de Béjaïa, ainsi qu’à l’ensemble des officiels et organisateurs pour la qualité de l’accueil, la richesse des échanges et le sérieux avec lequel ils conduisent le travail de mémoire. Cette démarche, fondée sur la reconnaissance et le respect mutuel, constitue une base solide pour renforcer les ponts entre les deux rives de la Méditerranée.
Les martyrs, par leur sacrifice, ont refusé l’asservissement. Ils ont payé le tribut le plus élevé qui soit, celui de la vie et du sang, pour que l’Algérie se relève, digne et libre. En nous recueillant sur ces terres marquées par l’Histoire, nous leur avons adressé, ensemble, un message solennel : que l’Algérie est aujourd’hui libre, indépendante et souveraine. Que c’est à leur sacrifice qu’elle le doit. Que leur mémoire demeure une dette qui ne s’oublie pas et qui ne s’efface jamais, pour notre génération comme pour toutes celles à venir. Nous portons en nous la responsabilité collective et populaire d’être à la hauteur de notre histoire.
La commémoration du 8 Mai 1945 tient une place unique dans le cœur de tous les Algériens et le nom de Bouzid Saâl, premier martyr tombé en ce sombre jour, résonne comme un symbole vibrant de fierté et de dignité pour tout le peuple algérien. Si les occasions de commémoration sont nombreuses dans notre pays, celle-ci se distingue par son symbolisme et par l’ampleur du sacrifice consenti. Chaque parcelle de notre terre, de Tébessa à Bab El-Assa, de Tipasa à Tin Zaouatine, porte l’empreinte de ceux qui ont combattu pour la dignité et la souveraineté.
Pour beaucoup d’entre nous, vous êtes un modèle d’engagement et de courage. Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes générations, notamment de notre communauté installée en France, qui veulent se battre pour notre grande Algérie millénaire qui s’est forgée dans la lutte et dont le sacrifice de millions de martyrs nous a donné un Etat et un drapeau à l’issue d’une formidable épopée ? Quel est votre message à leur intention ?
Nous sommes nombreux en France à porter ce discours de dialogue, de mémoire et de vérité historique. Nous refusons que l’histoire soit instrumentalisée à des fins politiques. Nous affirmons que l’histoire doit être enseignée dans toute sa douleur, car elle est un pont entre les peuples. L’histoire partagée entre la France et l’Algérie, aussi douloureuse soit-elle, est une richesse si elle permet de bâtir un avenir commun basé sur la compréhension mutuelle.
Nous affirmons également qu’il n’existe aucune rancune entre les peuples. La mémoire des martyrs algériens, tout comme la voix des moudjahidine encore vivants, sont unanimes : aucun grief envers la France ou les Français. Le grief est adressé à la machine coloniale, à ses partisans qui, aujourd’hui encore, tentent de justifier l’injustifiable, de glorifier les crimes de ce passé et de trouver des aspects positifs aux génocides commis par un Etat tortionnaire. Non, la colonisation n’a jamais été un bienfait. Ce sont ces discours incendiaires que nous condamnons.
Le travail de mémoire que nous appelons de nos vœux, pour lequel nous lutterons jusqu’au bout, est celui qui rendra inacceptable que les tragédies se reproduisent. L’histoire se répète lorsque les hommes refusent de la regarder en face. En oubliant les leçons du passé, nous nous condamnons à les revivre.
Et aujourd’hui, nous voyons cette tragédie se répéter sous nos yeux, à Gaza, en Cisjordanie et dans tous les territoires occupés palestiniens. Le tribut payé par le peuple algérien se répète, avec des populations bombardées, affamées, privées d’eau, de soins, de liberté d’expression. Nous voyons des hommes, des femmes et des enfants écrasés par l’injustice, privés de tout, même de leur humanité, sous le regard complice de ceux qui continuent de considérer l’entité génocidaire comme un partenaire sans jamais reconnaître un Etat palestinien.
L’Algérie, par son histoire, ne sera jamais totalement accomplie tant que le peuple palestinien restera sous le joug de ses tortionnaires. A l’heure où les extrémistes sionistes prônent une nouvelle Nakba, où l’ombre du fascisme plane sur la terre de Palestine, nous rappelons que l’histoire enseigne que le sang appelle le sang, que la haine appelle la haine, mais que la justice finit toujours par triompher. La solution est politique, et notre devoir est d’y parvenir.
Nous devons, urgemment, nous ranger derrière les peuples opprimés, ceux qu’on bombarde, affame, prive d’eau, de soins, de lumière, de liberté. Ceux que l’on veut chasser dans le désert pour coloniser encore leurs terres. Nous sommes les enfants de Gaza. Nous sommes les enfants de Cisjordanie.
Nous sommes les enfants de tous les peuples colonisés. Et notre combat ne cessera que jusqu’à la victoire de la justice et de la dignité.
Le sang des martyrs algériens est un exemple pour les opprimés de toute la Terre, et notamment pour la résistance palestinienne. Leur courage, leur foi en la liberté, leur refus de l’injustice sont une lumière pour ceux qui luttent encore aujourd’hui. Nous serons dignes de leur mémoire.
Notre voix sera toujours celle de la paix, de la justice et du droit international. Notre engagement est celui de la mémoire et de la vérité. Nous refusons que les sacrifices de nos martyrs soient trahis par le silence ou l’oubli. Nous refusons que l’histoire soit utilisée pour justifier l’injustifiable.
Que pouvez-vous nous dire à propos de votre association FFA ? Quelles sont ses missions et ses actions ?
La Fédération franco-algérienne (FFA) est une association agréée avec statuts, charte et règlement intérieur, qui prône les projets en commun pour renforcer et consolider les relations bilatérales entre l’Algérie et la France. Sa feuille de route est de contribuer à bâtir un soft power. Son rôle sera de fédérer notre communauté nationale à travers un vis-à-vis clairement identifié, structuré et protégé.
Il sera question de porter ces messages de consolidation entre les deux rives de la Méditerranée. Le réseau, composé de centaines d’élus, acteurs majeurs de la société civile, est destiné à croître en nombre et en influence. Il constituera un poids social considérable. Il représentera une masse électorale non seulement significative mais également stratégique lors des prochaines échéances électorales.
L’impulsion initiale de la FFA marque le début d’une stratégie globale, élaborée et adaptée. Face aux défis et dangers multidimensionnels de notre époque, pour faire face à l’extrême-droite, cette stratégie constituera une réponse appropriée pour protéger notre identité partagée et pour intégrer pleinement notre communauté nationale dans le processus de développement, accélérant ainsi la construction d’une Algérie nouvelle.
Notre objectif est d’engager activement toutes les couches de notre communauté forte et diversifiée à l’étranger dans cette démarche. Je souligne également notre rôle de binationaux dans la défense des intérêts et des positions de l’Algérie, notamment face à la désinformation actuelle sans précédent à l’échelle française. A cet égard, la préservation de la mémoire nationale à travers des témoignages et des thématiques liées à l’histoire riche de notre chère Algérie permet la prise en charge des questions liées à son présent pour mieux appréhender son avenir.
Avez-vous un message à transmettre aussi aux autorités algériennes ?
Nous saluons le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour cette souveraineté retrouvée. Nous saluons le soutien apporté par la diplomatie algérienne à la famille du jeune Nahel en 2023, ainsi qu’à l’ensemble des membres de la communauté algérienne en France. Cela nous a rassurés de savoir que notre patrie l’Algérie sera toujours derrière nous.
Un proverbe chinois dit «pour un homme qui a faim, il vaut mieux lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson». Il est question de lancer parallèlement une stratégie globale réfléchie et adaptée qui, en ces temps de défis et dangers multidimensionnels, sera une réponse adéquate pour préserver notre nation mais également pour intégrer pleinement notre communauté nationale dans l’équation de développement et accélérer le processus d’édification de l’Algérie nouvelle. Notre ambition est d’associer effectivement à notre démarche l’ensemble des strates que composent notre forte et riche communauté à l’étranger et construire ce pont souhaité entre les deux rives de la Méditerranée.
Que pouvez-vous nous dire à propos de certains usurpateurs opportunistes et escrocs qui prétendent agir au nom de la communauté algérienne en France ?
Ma grand-mère, paix a son âme, aimait à répéter ce dicton bien de chez nous, qui dit qu’il ne reste dans le fleuve que ses pierres.
A l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, je vous souhaite aïd istiklal moubarak pour notre peuple dans sa diversité, notre Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, et tous les services de sécurité, une armée vraiment populaire qui veille sur l’intégrité territoriale de notre pays dans un contexte géopolitique complexe.
Interview réalisée par M. A.
Karima Khatim est présidente de la Fédération franco-algérienne de consolidation et du renouveau, conseillère municipale du Blanc-Mesnil, conseillère territoriale du Grand Paris, consultante média.
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