Dynastie
Des responsables politiques qui passent le flambeau à leurs enfants n’a en soi rien de nouveau. Martine Aubry, fille de Jacques Delors, ministre de l’Économie et des Finances de François Mitterrand ; Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National ou encore de Jean-Louis Debré, fils de Michel Debré, résistant et […]

Des responsables politiques qui passent le flambeau à leurs enfants n’a en soi rien de nouveau. Martine Aubry, fille de Jacques Delors, ministre de l’Économie et des Finances de François Mitterrand ; Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National ou encore de Jean-Louis Debré, fils de Michel Debré, résistant et Premier ministre de Charles de Gaule, ne sont que quelques exemples de politiciens français ayant suivi les traces de leurs célèbres pères. Aujourd’hui, une tentative de Louis Sarkozy, fils de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, de débuter une carrière politique n’a ainsi en soi rien d’exceptionnel. Toutefois, cela suscite le scepticisme et la moquerie de plusieurs représentants de la classe politique qui y voient là une preuve flagrante de népotisme. Mais cela ne risque pas de décourager le jeune homme qui, à 28 ans, et après avoir débuté depuis quelques années une carrière de chroniqueur sur des chaînes d’informations, semble envisager désormais de se présenter à la prochaine élection municipale de 2026. En effet, le fils de l’ancien président a créé son association pour financer sa future campagne pour les élections municipales à Menton, ville dans laquelle il est désormais installé. Depuis mi-avril, les spéculations vont bon train concernant les intentions du jeune homme, qui vit désormais dans la ville du citron avec sa femme et ses deux chiens. Il avait déjà confié au Figaro son intérêt politique pour Menton, rumeur qui n’a ensuite fait que prendre de l’épaisseur, alimentée par ses différentes prises de paroles mais aussi par ses discrètes rencontres avec des responsables politiques de la Côte d’Azur. Si, dans un premier temps, cela pouvait ressembler à un galop d’essai, Louis Sarkozy s’est ensuite inscrit sur les listes électorales de la ville et vient donc de déclarer en préfecture, le 11 août, cette association au nom pour le moins éloquent : «Association de financement de la campagne électorale de la liste conduite par Louis Sarkozy pour les élections municipales de mars 2026 à Menton». L’annonce est parue ce mardi dans le Journal officiel. En public, l’intéressé maintient que sa décision n’est pas prise, mais en privé il ne cache plus depuis un certain temps ses intentions. «Il y a encore le temps, cela ne confirme rien de plus», temporise l’un de ses soutiens. «Sur le terrain, il fait le job», constate-t-on déjà, preuve qu’il a activé le mode précampagne. «Les habitants se rendent compte qu’il habite pour de bon à Menton», poursuit un proche. Toutefois, la course à la mairie s’annonce déjà tendue avec déjà une pressentie pour succéder à l’édile actuel. Alexandra Masson, députée Rassemblement National bien implantée et réélue dès le premier tour l’an dernier se prépare, et le RN compte bien sur elle pour emporter cette mairie et en faire une vitrine. Deux autres candidats LR compatibles s’avancent aussi, faute d’accord et d’entente à ce stade avec Louis Sarkozy : les élus Sandra Paire et Florent Champion ont fait part de leur détermination à aller jusqu’au bout face à ce qu’ils considèrent comme un parachutage opportuniste. Cependant, seuls les électeurs de Menton pourront réellement répondre à cette question de savoir si la candidature du jeune Sarkozy n’est qu’une tentative opportuniste d’emprunter un chemin déjà tracé ou si son désir de prendre les rênes de leur ville sera la meilleure option pour cette commune de trente mille habitants. Les dynasties familiales ont toujours existé, dans de nombreux pays, et finalement, seuls les électeurs seront à même de déterminer qui sont ceux qui méritent de les représenter et de les gouverner.
F. M.