Aokas (Béjaïa), la voix d’un territoire: Vers une revue spéciale consacrée aux chanteurs et chanteuses de la daïra

Aokas chante, Aokas enchante. Depuis plusieurs mois, une initiative originale fait vibrer les réseaux sociaux et les cœurs des habitants de cette perle du littoral de Béjaïa. Portée par une jeunesse créative et ancrée dans sa culture, l’idée d’éditer une revue spéciale dédiée aux chanteurs et chanteuses de la daïra d’Aokas prend forme et séduit […]

Août 21, 2025 - 01:39
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Aokas (Béjaïa), la voix d’un territoire: Vers une revue spéciale consacrée aux chanteurs et chanteuses de la daïra

Aokas chante, Aokas enchante. Depuis plusieurs mois, une initiative originale fait vibrer les réseaux sociaux et les cœurs des habitants de cette perle du littoral de Béjaïa. Portée par une jeunesse créative et ancrée dans sa culture, l’idée d’éditer une revue spéciale dédiée aux chanteurs et chanteuses de la daïra d’Aokas prend forme et séduit bien au-delà de ses frontières.

Par Hafit Zaouche
Tout est parti de quelques articles de presse consacrés aux artistes locaux. Leur succès fut immédiat : partagés massivement et commentés avec fierté, ils ont rappelé à tous qu’Aokas n’est pas seulement une destination estivale mais bel et bien une terre d’expression artistique, un berceau de talents. De cet engouement spontané est né un projet collectif. Un groupe de jeunes, actifs et connectés, viscéralement attachés à leur région, s’est donné pour mission de rassembler, documenter et valoriser les voix de la daïra d’Aokas dans une revue entièrement dédiée à ses chanteurs et chanteuses, toutes générations confondues.
Ce projet trouve aussi son origine dans la dynamique culturelle que connaît la région. L’été dernier, Aokas a vécu une saison musicale d’une intensité rare. En moins de deux mois, six albums ont vu le jour, portés par des artistes locaux : Lounès Guerroudj, Tatiche, Salim Bellouze, Rachid Mamache, Zaid Mazouzi et Faycel Laïdi. Tous enfants du terroir  incarnent des voix singulières, enracinées dans les traditions Algériennes mais ouvertes aux sonorités contemporaines. Ce foisonnement musical a rappelé à beaucoup qu’Aokas mérite plus que jamais son surnom de «pépinière des intellectuels et des artistes».
Pour les initiateurs de la revue, l’objectif dépasse la simple compilation. Il s’agit d’un acte de mémoire et de fierté. «Aokas mérite tous les sacrifices», affirment-ils, convaincus que cette initiative doit être exhaustive et concluante afin de rendre hommage à toutes celles et ceux qui, par leurs chants, ont fait rayonner la région avec peu de moyens mais une passion immense. Leur appel lancé sur les réseaux sociaux invite la population à compléter la liste des chanteurs et chanteuses de la daïra, afin que la revue soit représentative de cette richesse musicale. Au-delà du contenu, c’est l’esprit qui frappe. Cette jeunesse qui se mobilise ne se contente pas d’attendre une reconnaissance extérieure. Elle prend en main son patrimoine, construit ses propres outils de mémoire et affirme son identité. Elle célèbre ses modèles, inspire les générations futures et rappelle que la fierté d’un peuple passe aussi par la valorisation de ses artistes. Dans cette démarche citoyenne, la revue apparaît comme une œuvre collective et profondément enracinée dans l’amour d’un territoire.
À travers ce projet, Aokas confirme qu’elle est bien plus qu’un décor naturel ou balnéaire. Elle est une scène à ciel ouvert, un espace de création et de transmission où la culture s’exprime avec force et authenticité. La revue en préparation, attendue avec impatience, sera sans doute le miroir d’une identité plurielle et vivante, portée par la voix de ses enfants.
H. Z.