Narcotrafiquants arrêtés en flagrant délit : Fini l’anonymat !

Fini l’anonymat par les trafiquants de drogue arrêtés en flagrant délit. Désormais, la nouvelle loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, publiée au Journal officiel n°43, le permet. L’article 43 bis 1 de cette loi est clair à ce sujet : « le ministère public peut, dans les infractions graves et/ou de flagrants délits prévus par la présente loi, publier des photos et/ou d’autres éléments d’identité des suspects, si cela s’avère nécessaire pour la préservation de la sécurité et de l’ordre publics, pour empêcher la réitération de l’infraction ou pour permettre l’arrestation des suspects ». A travers cette démarche inédite, la justice algérienne compte renforcer son arsenal coercitif dans le cadre de la lutte contre une activité criminelle, devenue une réelle menace pour la stabilité et la sécurité du pays. Depuis quelques années déjà, les narcotrafiquants, qui se sont réorganisés selon le schéma inspirés par les cartels colombiens et mexicains particulièrement, avaient changé leur organisation et toutes leurs méthodes pour pouvoir s’adapter aux contraintes majeures que leur ont imposées les services de sécurité. Il fallait absolument que la justice réajuste ses textes pour les acculer davantage, à défaut de les réduire à néant. La diffusion, pour la première fois, de l’identité et des photos de deux trafiquants de drogue arrêtés en flagrant délit, par le tribunal de Sidi M’hamed est intervenue dans le cadre d’une affaire liée à un réseau criminel organisé transnational s’adonnant au trafic de drogue et de comprimés psychotropes, traitée avant-hier mardi par cette juridiction. Le groupe criminel est composé de 8 individus, dont les deux arrêtés en flagrant délit, en possession de 235.466 comprimés, ainsi que 458 grammes de cocaïne. « A l’issue de l’enquête préliminaire menée par les services de la première division de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d’Alger, il a été procédé à l’arrestation de 5 suspects, tandis que 3 autres sont toujours en état de fuite », a indiqué le communiqué de la justice. Les mis en cause sont poursuivis pour « importation, transport, stockage et détention, de manière illégale, de drogues synthétiques et de psychotropes, dans le cadre d’un groupe criminel organisé transnational, aux fins de porter atteinte à la sécurité nationale et à l’ordre public, ainsi que pour trafic dangereux portant atteinte à la sécurité et à la santé publiques et pour blanchiment d’argent dans le cadre d’un groupe criminel », a souligné la même source. Il faut dire que le trafic de drogue a pris une telle ampleur, qu’il est devenu avec le temps une réelle menace pour la cohésion sociale. En réalité, la privation de l’anonymat imposée par la justice aux narcotrafiquants pris en flagrant délit n’est qu’un aspect de la lutte contre un fléau devenu une arme entre les mains d’organisations occultes appliquant des agendas dépassant nettement l’enjeu financier. Certains pays, à l’instar de l’Algérie, sont plus menacés que d’autres ? Pourquoi ? La question mérite réflexion. Quelques chiffres pour s’en convaincre. En janvier dernier, les douanes algériennes avaient fait état que leurs services, appuyées par les différents corps de sécurité, ont mené en 2024 plus de 56.000 opérations sur le terrain, aboutissant à la saisie de plus de 8,5 tonnes de kif traité, 577 kg de cocaïne, près de 11 millions de comprimés psychotropes et 79 armes à feu ! Sans commentaire.

Mohamed Mebarki

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