Journée de la diaspora africaine : De Harlem à Alger, l’avenir en marche

La diaspora africaine incarne une force motrice incontournable pour l’avenir du continent dans toutes ses dimensions socio-économiques. C’est ce qu’a déclaré, ce vendredi, le Premier ministre par intérim, Sifi Ghrieb, à l’occasion de la Journée de la diaspora africaine, organisée en marge de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025). Ghrieb a affirmé, dans son allocution […] The post Journée de la diaspora africaine : De Harlem à Alger, l’avenir en marche appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 6, 2025 - 01:23
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Journée de la diaspora africaine : De Harlem à Alger, l’avenir en marche

La diaspora africaine incarne une force motrice incontournable pour l’avenir du continent dans toutes ses dimensions socio-économiques. C’est ce qu’a déclaré, ce vendredi, le Premier ministre par intérim, Sifi Ghrieb, à l’occasion de la Journée de la diaspora africaine, organisée en marge de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025).

Ghrieb a affirmé, dans son allocution d’ouverture de cette journée hautement symbolique, que « cette rencontre constitue une étape marquante dans le renforcement des liens entre les diasporas africaines et leur continent d’origine ». Il a ajouté que sa tenue traduit la volonté de « placer les diasporas au cœur de la dynamique africaine » et d’en faire des acteurs centraux des politiques de développement.

L’allocution du Premier ministre par intérim a pris une dimension mémorielle forte. A la veille de la commémoration du 17 octobre, Journée nationale de l’émigration en Algérie, M. Ghrieb a rappelé que cette date « symbolise les sacrifices des émigrés dans la lutte pour la liberté et l’indépendance ». Il a établi un parallèle entre ces sacrifices et ceux des migrants africains dans les combats contre le colonialisme, l’apartheid et toutes les formes d’oppression, soulignant que « ces sacrifices, ces combats et ces exils nourrissent encore aujourd’hui la sève de notre unité africaine ».

Un hommage appuyé a également été rendu aux descendants des Algériens déportés durant la colonisation, dont certaines personnalités participent à cette rencontre. La fresque commémorative inaugurée en 2021 à Alger, a rappelé le Premier ministre par intérim, « demeure le symbole de cette fidélité et de la reconnaissance que l’Algérie porte à ses enfants, où qu’ils se trouvent ».

Evoquant les enjeux actuels, Sifi Ghrieb a rappelé que l’Union africaine a reconnu les diasporas comme « sixième région » du continent dans le cadre de l’Agenda 2063, soutenant que « la diaspora n’est pas seulement un prolongement de nos nations au-delà des frontières, elle en est une force vive ».

Il a également rappelé la proclamation de la « Décennie des racines et de la diaspora (2021-2031) » par l’Union africaine, confirmant que l’Algérie siège au comité chargé de sa mise en œuvre. « Notre pays est pleinement disposé à contribuer activement à l’accélération des projets communs relatifs aux diasporas », a-t-il affirmé.

En perspective, le chef du gouvernement par intérim a évoqué le 9ᵉ Congrès panafricain prévu en décembre à Lomé. « Il est devenu urgent de redoubler d’efforts pour mobiliser les énergies des diasporas africaines », a-t-il déclaré, appelant à transformer « le combat d’hier pour l’indépendance en combat d’aujourd’hui pour le développement ».

Le programme de la Journée de la diaspora a permis d’aborder les questions de promotion du Continent africain à l’étranger, de création d’opportunités économiques et de valorisation du patrimoine africain. « Ces discussions contribueront à enrichir la réflexion et à formuler des propositions pratiques et novatrices », a estimé le Premier ministre par intérim. Il a également appelé à « changer la narration autour des diasporas africaines », longtemps réduites à des clichés, assurant qu’« il est temps de mettre en lumière leur véritable rôle , celui de bâtisseurs, de relais et de défenseurs des intérêts africains ». Il a salué l’engagement des participants, affirmant que cette journée constitue « une étape fondatrice dans la construction d’une Afrique intégrée et forte, fidèle à sa mémoire et tournée vers l’avenir ».

Au-delà de la dimension continentale, Sifi Ghrieb a tenu à rappeler que l’Algérie elle-même accorde une place particulière à ses communautés établies à l’étranger. Celles-ci sont reconnues par la Constitution comme faisant partie intégrante de la nation et bénéficient d’une attention constante des autorités, en particulier du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Le Premier ministre par intérim a souligné que « ce lien indéfectible entre la diaspora algérienne et le pays s’est consolidé à travers les grandes étapes de l’histoire nationale », et que cette unité reste aujourd’hui « une composante sacrée de l’identité nationale ».

Il convient de rappeler que de Harlem à Dakar, de Paris à Alger, les diasporas africaines ont longtemps été l’avant-garde des combats pour la dignité et la liberté. Des figures comme Kwame Nkrumah, formé aux Etats-Unis avant de conduire le Ghana à l’indépendance, Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, pionniers de la « négritude », ou encore Nelson Mandela, qui bénéficia du soutien actif des communautés africaines et afro-descendantes dispersées à travers le monde, illustrent la force des exils créateurs. A Alger, capitale des révolutionnaires dans les années 1960, de nombreux mouvements de libération africains et caribéens ont trouvé refuge, confirmant le rôle stratégique des diasporas comme relais de mobilisation internationale. Aujourd’hui encore, leur engagement demeure un trait d’union entre mémoire, solidarité et avenir partagé.

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