L’Algérie pays pivot : Washington appuie la réunion du Caire sur la Libye 

Les Etats-Unis ont salué l’initiative conjointe de l’Egypte, de l’Algérie et de la Tunisie visant à promouvoir l’apaisement et la paix en Libye. Pour Washington, il s’agit d’une coordination régionale « cruciale » pour faire avancer la stabilité dans ce pays.

Dans un message publié sur la plate-forme X (anciennement Twitter), l’ambassade des Etats-Unis au Caire a exhorté les parties libyennes à s’abstenir de tout recours à la violence, à protéger les civils et à renouer avec le dialogue, en vue de construire un avenir stable et prospère pour la Libye.

Selon les observateurs, cet appui est déterminant pour la réactivation du processus de paix dans ce pays, secoué par une crise qui dure depuis treize ans.

Récemment, les derniers incidents meurtriers à Tripoli ont mis en lumière la grande fragilité politique et sécuritaire de la Libye. Une situation qui préfigure de grands risques sur la stabilité du pays mais aussi sur les pays voisins.

De grandes menaces planent sur la région, notamment sur les pays voisins, en raison de la persistance des divisions entre deux camps, ainsi que de la présence de milices armées et de mercenaires étrangers. L’instabilité politique a engendré un climat d’insécurité et une précarité sécuritaire sur tous les plans.

Le risque d’un chaos doublé du gel d’un règlement pacifique a poussé les trois pays voisins, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte en l’occurrence, à réagir et à unir leurs voix pour favoriser un règlement permanent de la crise dans ce pays, en proie à l’instabilité chronique depuis la chute du régime de Maâmar El-Gueddafi en octobre 2011.

En effet, les trois ministres des Affaires étrangères de ces pays se sont réunis au Caire dans le cadre du mécanisme tripartite des pays voisins, afin de faire le point sur la situation en Libye et de coordonner leurs efforts pour favoriser une sortie politique durable à la crise. Ce mécanisme tripartite n’a pas été actionné depuis plusieurs années, en raison des tensions internes et des divergences nées des ingérences de certains pays qui ont contrarié la volonté de ses membres.

Dans une déclaration finale adoptée par les trois diplomates, Alger, le Caire et Tunis ont appelé toutes les parties libyennes à faire preuve de la plus grande retenue et à cesser immédiatement toute escalade, afin de garantir la sécurité du peuple frère libyen.

Pour le mécanisme, l’une des urgences à faire valoir est de mettre fin à la division de ce pays, écartelé par deux camps, l’un siégeant à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et l’autre basé à l’est et au sud du pays.

Les trois pays ont souligné l’importance de placer les intérêts du peuple libyen au cœur des priorités, en veillant à préserver ses ressources et ses biens, et à parvenir à un consensus entre toutes les parties, sous la supervision et avec le soutien des Nations unies, ainsi que l’appui des pays voisins.

Ce processus politique s’articule sur quatre axes : unification de toutes les institutions (gouvernement, armée et police, douanes), consensus sur les dispositifs juridiques à mettre en place (comme les lois électorales) et enfin l’organisation simultanée d’élections législatives et présidentielle.

Selon les observateurs, les trois pays vont peser de tout leur poids pour réactiver le plan de paix, d’autant qu’ils sont soutenus par les Nations unies, l’Union africaine, la Ligue arabe et des pays de l’Union européenne.

La crise libyenne est devenue une grande menace pour la stabilité des pays du voisinage. L’Algérie a mis en garde, il y a plusieurs années déjà, quant à la présence de mercenaires étrangers et la prolifération d’armes, ainsi que le trafic du grand banditisme dans la région. La circulation incontrôlée des armes profite aux groupes terroristes qui sèment la terreur dans les pays du Sahel.

Le soutien de Washington à l’initiative de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Egypte est un signal politique et diplomatique qui est susceptible de mettre fin au statu quo en Libye et de relancer les négociations entre toutes les fractions pour un règlement durable.

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