Le débat sur la révision de l’accord d’association avec l’UE relancé: Le débat sur la révision de l’accord d’association avec l’UE relancé

 Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a reçu dimanche, au siège de son département, le chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, Diego Millado, accompagné de l’ambassadrice du Danemark, Catherine FromHoyer et de l’ambassadeur d’Espagne, Fernando Moran. Cette rencontre, placée sous le signe du dialogue […]

Sep 29, 2025 - 20:58
 0
Le débat sur la révision de l’accord d’association avec l’UE relancé: Le débat sur la révision de l’accord d’association avec l’UE relancé

 Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a reçu dimanche, au siège de son département, le chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, Diego Millado, accompagné de l’ambassadrice du Danemark, Catherine FromHoyer et de l’ambassadeur d’Espagne, Fernando Moran. Cette rencontre, placée sous le signe du dialogue et de la concertation, a permis d’examiner les perspectives de coopération économique et commerciale. Les discussions ont porté sur la nécessité d’instaurer un partenariat «gagnant-gagnant», dans lequel les intérêts de l’Algérie et ceux de ses partenaires européens sont respectés et équilibrés.

Par Fatima Arab

La révision de l’accord d’association est au au cœur du débat. L’entretien intervient alors que l’Algérie a officiellement demandé une révision en profondeur de l’accord d’association conclu avec l’Union européenne en 2002 et entré en vigueur en 2005. Alger estime que cet accord, qui devait initialement favoriser un développement équilibré et stimuler les échanges, a révélé au fil des années de nombreux déséquilibres. Les autorités considèrent que la balance commerciale a systématiquement penché en faveur de l’Europe. Les importations en provenance du Vieux continent ont pris une place prépondérante dans l’économie nationale, tandis que les exportations algériennes, en dehors des hydrocarbures, n’ont jamais réussi à s’imposer sur le marché européen. Le gouvernement souligne également que les volets relatifs au transfert de technologie et à la création d’investissements productifs n’ont pas été appliqués comme prévu, ce qui a réduit la portée industrielle de la coopération. Alger fait aussi valoir que les exonérations douanières accordées aux produits européens ont engendré un manque à gagner considérable pour le Trésor public, sans générer de bénéfices équivalents en matière de création de richesses locales. Par ailleurs, l’accès des produits algériens non énergétiques au marché européen reste limité en raison de normes techniques et de barrières administratives qui entravent la compétitivité des entreprises nationales. Pour toutes ces raisons, l’Algérie plaide pour une refonte de l’accord qui permettrait de renforcer sa place dans les chaînes de valeur régionales, de diversifier ses exportations et d’encourager l’implantation d’investissements créateurs d’emplois. Au cours de la réunion, le ministre Kamel Rezig a rappelé la détermination de l’Algérie à bâtir une relation plus équitable avec l’Union européenne. Selon lui, la coopération doit s’appuyer sur la complémentarité et la réciprocité, afin que les deux parties tirent pleinement profit des opportunités offertes. Les représentants européens présents à Alger ont, pour leur part, exprimé leur disponibilité à poursuivre le dialogue et à renforcer les partenariats existants. Ils ont mis en avant les secteurs de l’Industrie, de l’Agriculture, des Energies renouvelables et des technologies innovantes comme domaines propices à une coopération accrue. Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de redéfinition des relations entre Alger et Bruxelles. Elle intervient dans un contexte où l’Algérie met en œuvre des réformes économiques ambitieuses et cherche à élargir la base de ses exportations hors hydrocarbures. La révision de l’accord d’association apparaît désormais comme une étape essentielle pour instaurer un cadre de coopération mieux adapté aux exigences du développement national et aux nouveaux équilibres régionaux.
L’objectif affiché est de transformer une relation longtemps perçue comme déséquilibrée en un partenariat stratégique, capable d’accompagner la transition économique de l’Algérie et de générer une valeur ajoutée durable des deux côtés de la Méditerranée. Une réunion de la commission parlementaire mixte est programmée au début du mois d’octobre. Le Parlement algérien a dressé une liste des points à soumettre à révision dans le cadre des rencontres.

F. A.